Bonne mécanique, un double concept suédois

Amateurs de cyclisme, ceci est pour vous !

Lorsqu’on se balade dans le quartier de Södermalm à Stockholm, on ne peut pas passer à côté de la boutique Bonne Mécanique. Les nombreux vélos disposés en face de la vitrine attirent automatiquement notre regard : il y a de tout, allant des petits vélos de ville aux gros VTT, et même des vélos cargo de transport. Mais ce qui nous étonne, c’est la terrasse faite de vieux bancs et tables de styles et couleurs variés, qui semblent être du mobilier de récupération. Pas d’uniformité de design, le concept est surprenant. S’agit-il d’un simple magasin de vélos, ou d’un concept éco-responsable ?

Nous sommes intrigués, alors nous entrons. Nous sommes tout d’abord étonnés de trouver une porte automatique, qui ne s’ouvre que lorsque l’on appuie sur un bouton à sa droite. Une idée ingénieuse pour ne plus s’adonner à une gymnastique trop compliquée pour réussir à ouvrir une porte tout en tenant un vélo. Nous découvrons à l’intérieur un lieu assez lumineux, et deux espaces que nous percevons distincts.

Côté gauche, un comptoir de café avec de grandes cartes de prix affichées (boissons chaudes mais également salades/soupes/sandwichs). Un coin détente pour les clients est aménagé entre la vitrine et ce comptoir, avec tables et fauteuils de récupération. Côté droit, un comptoir sur lequel sont disposés de nombreux outils de réparation, et en face duquel des clients attendent avec leurs vélos. Derrière ce comptoir, un mécanicien répare un de ces deux-roues. Des bicyclettes sont notamment suspendues un peu partout au-dessus de la boutique, ce qui nous immerge dans l’univers du cyclisme. Nous comprenons qu’il s’agit en fait d’un service de réparation/dépannage.

Le café est tenu par un couple, Ljung et Baker. Lorsque nous entrons dans la boutique, Ljung prépare un plat derrière son comptoir et met du cœur à l’ouvrage. Nous sommes presque gênés de l’interrompre, mais l’accueil se révèle agréable et elle nous explique le fonctionnement de cette « double boutique ».

L’atelier de réparation a été le premier à ouvrir ses portes en 2014. Trois ans plus tard, Ljung & Baker se sont installés au sein de la boutique, avec une proposition de café pour les clients en attente de leur bicyclette, mais également une activité de traiteur vegan pour professionnels et particuliers. Les deux business sont ainsi bien séparés, ils partagent simplement leurs locaux mais cela a permis de créer un effet synergique entre les deux concepts.

En effet, la vision des deux entreprises est la même : délivrer une offre saine pour les clients, et « 0 déchet ». Les repas du traiteur sont préparés sur place par Ljung à base d’aliments frais et de saison, que son mari Baker prend le soin d’acheter chaque jour au marché. C’est également lui qui s’occupe de la livraison des repas, qu’il effectue à tandem ! Il y a donc bien des synergies entre les 2 concepts, d’autant que Baker est passionné de cyclisme, et qu’il s’agit d’un moyen de locomotion qui ne pollue pas.

Ce concept s’inscrit ainsi dans la tendance de la restauration vegan que nous observons un peu partout en Europe, mais il va même au-delà car tout y est pensé « éco-friendly », que ce soit l’activité principale, le mobilier mais aussi le mode de livraison. Les deux business sont très différents mais s’imbriquent finalement l’un dans l’autre en étant mené par un même fil rouge conducteur : le cyclisme et le recyclage.

Céline Cunha
Etudiante du master 206

 

Publié le 18 avril 2019