Diffamation et anathème ne peuvent tenir lieu d’argumentation scientifique
« L’Université est le lieu de la création et du partage du savoir. Ce savoir trouve son origine dans une recherche académique laissant la place au débat scientifique, rigoureux et argumenté, aux antipodes de la tendance actuelle à privilégier l’anathème, les formules péremptoires à la recherche du buzz, la provocation, le sophisme… Cette fâcheuse tendance est alimentée par le manque d’information du public et par l’autorité morale pouvant être accordée à certains médias ou personnalités qui s’y expriment, usant de leur position dans la société ou de leur statut.
Aussi, le rôle de la recherche est en partie d’alimenter l’ensemble des citoyens en éléments factuels, construits par les savoirs académiques, reconnus par les pairs ; il est important que les chercheurs et enseignants-chercheurs membres de nos laboratoires participent au débat public en y apportant leur rigueur, et nous les encourageons à le faire, chacun dans sa spécialité. C’est en particulier le sens de l’engagement de notre université aux côtés du web média The Conversation.
En promouvant la diffusion du savoir dans la société, les membres de l’Université Paris Dauphine - PSL, participent également à son rayonnement ; en retour les chercheurs et enseignants-chercheurs bénéficient d’une forme de caution morale et scientifique que l’institution universitaire leur confère. Toutefois, le passé récent a montré comment cette caution universitaire peut aussi être instrumentalisée pour tenir des propos qui ne sont étayés par aucune base scientifique, venant même contester de manière purement diffamatoire des travaux académiques reconnus par la communauté scientifique, dans les sciences de l’homme et de la société tout particulièrement.
La diffamation et l’anathème ne peuvent tenir lieu d’argumentation scientifique et ne peuvent être couverts par la liberté académique inscrite dans le code de l’Éducation, ni même par la liberté d’expression. Ces manquements à la déontologie de la part de certains membres de nos laboratoires ne sont pas acceptables.
La connaissance produite par les sciences en général, constitue un bien public précieux à défendre de manière absolue. Nous serons toujours aux côtés de nos chercheurs et enseignants-chercheurs pour les défendre, en utilisant toutes les voies de droit.
Nous comptons sur notre communauté scientifique pour nous y aider. »
E.M. Mouhoud, Président de l'Université Paris Dauphine - PSL
Bruno Bouchard, Vice-Président du Conseil Scientifique de l'Université Paris Dauphine - PSL