Hommages à Paul Deshays
"Triste nouvelle,
Pour certains d'entre-vous, Paul Deshays était un enseignant passionné et bienveillant, pour d'autres un directeur visionnaire et ambitieux. Pour nous, Paul était avant tout un collègue inspirant, optimiste devant l'éternel, toujours tourné vers les autres et qui nous transmettait son expérience, son respect et sa confiance.
D'abord brillant sportif, puisqu'il était professionnel de golf, mais aussi skieur de haut-niveau, ancien volleyeur, rugbyman et bien d'autres, Paul a apporté cette exigence à travers l'enseignement et la transmission de valeurs auprès d'étudiants qu'il aimait tant.
Paul était un bâtisseur ; à la direction de Dauphine Sports en premier lieu pendant plus de 25 ans, puis en fondant PSL Sports ou encore le programme Talents. Toutes ces entités qui conserveront à jamais des souvenirs indélébiles de son action, ainsi que la grande place que le sport y occupe.
Passionné de philosophie et intellectuel accompli, il a ouvert le spectre des possibles en enseignant également les Grands Enjeux Contemporains, discipline au sein de laquelle il invitait ses étudiants à réfléchir à leur condition et à devenir des femmes et des hommes d'action de demain.
Inspirons-nous de son oeuvre et de sa farouche volonté d'entreprendre pour construire le futur."
Le SUAPS de Dauphine et PSL Sports
"Paul.
Ce que tu as fait. Ce que nous avons fait.
Cinq mots, qui remontent le temps.
Bonheur : tu inspirais et tu expirais le bonheur, avec ton sourire toujours franc. Le bonheur d’être, ici, ce que tu étais Lorsque tu fus fait officier dans l’ordre des Palmes par Laurent Batsch, tu avais dit ceci « Pendant trente ans, je n’ai jamais eu une seule fois, en venant ici le matin, l’impression de me rendre au travail ».
Car l’engagement de ta personne était le mot-clé de ton identité. L’engagement dans et pour Dauphine et ses étudiants, puis l’engagement pour et dans PSL, projet auquel tu croyais, car tu étais un homme de foi. Un homme – je mesure le terme - de fraternité.
Justice. Je t’ai vu tellement souvent être capable de déployer toute ton énergie – et elle était grande –, pour un étudiant à la marge, ou en faveur d’un collègue pas considéré comme on aurait dû le faire, dès l’instant que tu sentais la valeur de leur personne. Car tu étais un humaniste certes, mais d’abord un homme.
Paul, en sportif véritable, tu ne jouais qu’à la loyale. La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était dans le petit bureau de ce service des Sports où tu avais mis ton grand cœur. J’étais venu, car tu m’avais demandé si tu pourrais, un an plus tard, enseigner les Grands enjeux contemporains aux élèves de Talents.
Une relation de confiance s’est, instantanément, installée entre nous, tu ne m’avais rien caché de toi. Et je t’ai répondu : « Vous » – à l’époque… - « Vous n’allez pas enseigner dans un an, mais maintenant ». Cette confiance n’a jamais connu la moindre ombre.
J’avais tout de suite saisi ce que tu apporterais au projet de GEC, conçu comme le grandissement de la personne des étudiants : agrandissement intellectuel et moral, qui va aussi avec l’honoration, par le sport, de ce corps humain qui a connu un si long chemin depuis une certaine Lucy – la première de nos Grandes conférences.
Bonheur, fraternité, justice, confiance, corps. Nous avons fait partager un sens profond de ces cinq mots à des générations entières d’étudiants. Pas seulement nous deux ; nous l’avons fait en équipe.
Venons-en à un tout dernier mot. Je le laisse à François Cheng, dont, un jour anodin - là encore dans ce bureau des Sports -, tu me fis la surprise du cadeau d’un des livres.
« Étant un arrachement, la mort corporelle est douloureuse. Mais la marche du Souffle vital se situe infiniment au-delà de la mort. A la fin, il reste à chacun l’âme »."
Pierre Maclouf, 2 mai 2020