Les effets des pass sanitaires font la une de la revue scientifique Nature

L'étude initiée par Miquel Oliu-Barton (CEREMADE) compare l'utilisation des pass sanitaires en France, Allemagne et Italie.

Initialement publié en janvier 2022 au Conseil d'analyse économique (CAE), l'article "L’impact des pass sanitaires sur le taux de vaccination, la santé et l’économie" a été porté par des chercheurs de l'Université Paris Dauphine - PSL, du CNRS et de l'Institut Pasteur : Miquel Oliu-Barton, Bary S. R. Pradelski, Nicolas Woloszko, Lionel Guetta-Jeanrenaud, Philippe Aghion, Patrick Artus, Arnaud Fontanet, Philippe Martin & Guntram B. Wolff.

Après une révision par les pairs, l'étude a été publiée sur Nature Communications et relayée dans le prestigieux journal scientifique Nature.

VOIR L'Article sur Nature (en anglais)

 
Résumé de la publication
 

Pendant la pandémie de Covid-19, les gouvernements ont utilisé différents instruments, incluant notamment les pass sanitaires certifiant du statut vaccinal, du rétablissement du Covid-19 ou d’un test récent négatif, et requis pour accéder aux magasins, aux restaurants aux écoles ou aux lieux de travail. Alors que les arguments pour ou contre ces pass sanitaires se sont concentrés sur la réduction de la transmission ou les inquiétudes éthiques, leur impact sur le taux de vaccination, la santé et l’économie reste à mesurer. Nous construisons ici des contrefactuels basés sur la théorie de la diffusion des innovations, et les validons économétriquement afin d’évaluer l’impact des incitations générées par les pass sanitaires en France, en Allemagne et en Italie. Nous estimons que depuis leur annonce à l’été 2021 jusqu’à la fin de l’année, ces mesures ont permis une augmentation du taux de vaccination d’environ 13 points de pourcentage de la population totale en France, de 6,2 points en Allemagne et de 9,7 points en Italie. Les pass sanitaires ont permis d’éviter environ 4 000 décès en France (soit 32 % de plus), 1 100 en Allemagne et 1 300 en Italie. Ils ont réduit les pertes de PIB d’environ 6 milliards d’euros en France, 1,4 milliard d’euros en Allemagne et 2,1 milliards d’euros en Italie. La mise en place des pass sanitaires a en particulier réduit la pression sur les unités de soins intensifs et, en France, a évité de dépasser les seuils d’occupation pour lesquels les confinements précédents avaient été déclenchés. Nos résultats sont quantitativement plus forts que ce qui avait été prédit et ils devraient aider les décisions sur le quand et comment de la mise en place des pass sanitaires pour augmenter le taux de vaccination et ainsi éviter des mesures plus restrictives, telles que les fermetures, confinements avec des conséquences économiques et sociales importantes.

Source : CAE, focus N°078, janvier 2022

Publié le 19 juillet 2022