Morgane Gonon, doctorante dauphinoise, co-lauréate du Prix Veblen 2022
Le Prix Veblen, en mémoire de Philippe Frémeaux, récompense chaque année les travaux de recherches d'étudiantes et étudiants en Master 2 pour leur contribution au pluralisme en économie et à la réflexion sur la transition écologique et sociale.
À l'occasion de la 10e édition du Printemps de l'Économie, le Prix Veblen a été remis par la sociologue Dominique Méda, présidente de l'Institut Veblen et présidente du jury, et directrice de l'Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales (IRISSO) de l'Université Paris Dauphine - PSL, à Morgane Gonon, alumni dauphinoise et doctorante au sein de la Chaire Comptabilité Écologique, et Mandie Joulin, doctorante à Télécom-Paris.
- Morgane Gonon, "Une dette écologique pour fonder les politiques de préservation du vivant : définir un cadre comptable national en durabilité forte adapté à la lutte contre l’artificialisation des espaces naturels" sous la direction d’Harold Levrel et Patrice Geoffron
Le travail de Morgane "apporte une contribution de choix à la question de la préservation de la biodiversité, interroge sur la notion de capital naturel et s'intéresse à la façon dont l'économie appréhende le monde vivant."
Morgane Gonon est diplômée de l’Institut d’études politiques de Grenoble et du Master Énergie, finance, carbone de l’Université Paris Dauphine - PSL. Elle poursuit actuellement son doctorat au sein de la Chaire de Comptabilité écologique du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (CIRED).
Extrait :
"Ce mémoire propose une comptabilité nationale écologique en durabilité forte qui intègre la biodiversité par les coûts de préservation des espaces naturels, et permet ainsi l’analyse de performances intégrées. La méthode proposée s’appuie sur la réglementation nationale en matière de lutte contre l’érosion de la biodiversité et l’artificialisation des sols.
Elle traite les données propres à son application comme une source pour renseigner les comptes écologiques à l’échelle nationale ; ainsi, la réglementation fonde l’intégration de l’environnement dans le cadre comptable national et se voit par là même renforcée et routinisée dans sa mise en œuvre. Des évaluations de coûts de préservation au niveau macro et micro ont été conduites afin de confronter notre méthode aux données disponibles et d’envisager les modalités d’une agrégation de données cohérente entre les échelles."
- Mandie Joulin, "Rationaliser la société : Le rapport entre normes techniques et normes politiques dans la pensée du Mouvement Technocratique" sous la direction de Luca Paltrinieri et Antonio Casilli.
Le travail de Mandie "apporte une pierre à l'édifice de ceux qui luttent contre une conception réductrice de l'économie et qui souhaitent que l'économie renoue avec ses racines naturelles, physiques, matérielles."
Actuellement ingénieure de recherche au sein de l’équipe DiPLab (Telecom-Paris / LISN), Mandie Joulin prépare un projet de thèse sur les idées économiques et politiques des mouvements d’ingénieurs de l’entre-deux-guerres, dans la continuité de son mémoire sur le Mouvement Technocratique.
Extrait :
"A la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle, la fonction d’ingénieur, au départ représentée par quelques techniciens formés sur le terrain, se professionnalise et obtient un statut propre. Cette revendication d’un statut distinct s’accompagne, au départ d’une vision de la fonction de l’ingénieur comme touchant à des domaines techniques restreints et subordonnée aux consignes de l’employeur voire intégré à la bureaucratie de l’entreprise. Selon Layton, ce dévouement aux fins de l’entreprise va au-delà de la simple contrainte liée à l’obtention des emplois et d’un statut professionnel : les ingénieurs cherchent à monter dans la hiérarchie et cessent souvent de se reconnaître comme ingénieurs lorsqu’ils y parviennent".
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