Retour sur la session Art&Fact de 2023
Le parcours Conseil et Recherche en Audit et Contrôle (124) a organisé la dixième édition du séminaire Art&Facts. Les étudiants sont invités, en équipe, à réaliser en quatre jours lors de leur semaine de rentrée, une création artistique sur le thème de la comptabilité, du contrôle et de l’audit. Ils sont encadrés par deux artistes diplômés des Beaux-Arts de Paris.
A l’issue des quatre jours, les étudiants exposent leur création lors d’un vernissage.
Associer l’art et la comptabilité peut paraître surprenant à première vue. La comptabilité, l’audit, le contrôle semblent les symboles d’une rigueur quand l’art ouvre, au contraire, un espace de liberté loin des normes.
L’objectif de ce séminaire est triple :
Accélérer l’intégration des étudiants au sein du master ;
Contribuer à l’apprentissage de la gestion de projet : les étudiants apprennent à gérer leur temps, un budget dans des situations qui peuvent être déstabilisantes pour eux ;
Inviter les étudiants à la réflexivité et à sortir de leurs raisonnements habituels : l’art est un moyen d’appréhender le monde dans sa complexité. Pour représenter leur discipline sous une forme artistique, les étudiants doivent réfléchir autrement, faire un pas de côté, ne pas se conformer aux modèles mais les questionner et prendre ainsi du recul par rapport au rôle des chiffres, de la comptabilité, du contrôle ou de l’audit.
Les questionnements qui ressortent et qui sont ainsi traduits dans les œuvres renvoient à leurs représentations du métier, à leurs motivations et à leurs rêves mais aussi à leurs craintes, à leurs doutes et à leurs préoccupations.
Cette année, à travers des marquages et des QR codes, une planche noire et des œilletons, des fragments de miroirs, un court métrage, une sculpture gonflable et un circuit d’eau élaboré avec des matériaux de récupération, les étudiants ont véhiculé plusieurs messages :
La création « Les comptes des mille et une mission » est la seule création qui présente une facette uniquement positive du métier. Elle met en avant sa richesse du métier grâce à de multiples expériences. Les autres sont plus critiques.
Avec « Boîte noire », les étudiants ont voulu signifier que si les auditeurs ont des morceaux de connaissance, sur de nombreux sujets très techniques, l’expertise peut manquer.
« Réflexion illusoire » souligne le sentiment d’imposture qui peut exister en début de carrière du fait de l’écart entre l’expertise attendue et les connaissances limitées de l’auditeur. Avec l’expérience et le recul, un sens à toutes ces tâches prend forme mais amène à s’interroger sur ce métier et le monde.
« Paraître ou ne pas être » évoque la pression sociale qui existe quant au paraître en cabinet mais montre que chacun peut choisir son mode d’épanouissement, valorisation professionnelle ou bonheur personnel, en fonction de sa personnalité.
« Bol d’air » souligne l’importance d’un filet d’air, même mince, pour que le travail participe au bonheur et réciproquement.
« Prométhée et Sisyphe » entend critiquer les prises de décision quotidiennes dans le milieu de l’audit, largement orientées vers la maximisation du profit et, plus largement, l’incapacité structurelle de notre société à agir face aux problèmes écologiques et sociaux. Il suffit de réorienter nos efforts pour que l’eau vienne éteindre l’incendie.
Conception originale : Philippe Mairesse – Gwenaelle Nogatchewsky
Animation et coaching : Mikaël Monchicourt – Raphaël Tiberghien – Rouba Chantiri
« Les comptes des mille et une mission »
Nous percevons l’audit comme un moyen de nous enrichir grâce à de multiples expériences à travers lesquelles nous créons notre voie singulière. Nous avons eu l’idée de représenter les différents vécus lors d’un audit, par un parcours au sol.
Chaque chemin, plus ou moins long, est caractérisé par un marquage d’une couleur unique. Durant ces parcours, les auditeurs sont amenés à découvrir un certain nombre de secteurs d’activité et à se créer chacun leur propre histoire. En effet, à chaque étape, les auditeurs choisissent au hasard un QR CODE parmi trois. Ce QR CODE représentera la compétence que l’auditeur aura acquis durant la mission.
Nous inviterons finalement l’auditeur à prendre de la hauteur sur son travail et sa carrière.
Améliane COMTE | Marie SPRITT | Audrey ESSLING | Aude DE TOURNADRE | Matthieu LOISEAU | Baptiste PAUPY
« Boîte noire »
Dans cette œuvre intitulée «Boîte noire», une planche noire est parsemée d’œilletons mystérieux. Chacun de ces œilletons nous donne accès à des morceaux de connaissances, soulignant le manque d’expertise des auditeurs, notamment concernant des entreprises spécialisées comme par exemple dans le domaine de la blockchain et des cryptoactifs.
Cette création incite à réfléchir sur l’inaccessibilité de certaines connaissances techniques et ce que cela implique dans le travail de l’auditeur. Le labyrinthe nous invite à progresser à l’étape suivante sans que jamais nous ne puissions le voir dans sa totalité ni trouver la sortie.
Constantin VINCENT | Priyanka RAMLUGON | Céline AMIRTHALINGAME | Richard PENG | Nguyen Thuy Anh PHAM | Marvin JAMOTEAU
« Réflexion illusoire »
Le métier d’auditeur est un métier varié, riche et réglementé qui suppose une maîtrise de nombreux sujets. En début de carrière, l’écart entre l’expertise attendue et nos connaissances limitées peut amener à un sentiment d’imposture.
Ces fragments de miroir, tels qu’ils sont disposés, font un parallèle avec le questionnement de l’auditeur cherchant à former un sens entre des tâches dissociées qui l’interrogent sur sa propre légitimité.
Avec du recul et en gravissant les échelons, un sens à toutes ces tâches prend forme mais engendre la perte de l’unicité de notre regard et nous questionne sur ce métier et le monde dans lequel il s’inscrit. Le choix de réaliser une anamorphose permet d’illustrer ce sentiment : là où l’image est pleine, il ne s’agit en réalité que d’une illusion.
Valentin PERSON | Baptiste MIGNON | Chaochao XIA | Emma PEREIRA | Lucie MERCIER
« Paraître ou ne pas être »
Nous souhaitons aborder la notion du paraitre en entreprise et mettre en lumière le fait qu’il n’y a pas de comportement idéal : tant que le travail est fait et de bonne qualité, le résultat seul compte. Certains sont sensibles au regard des autres et adaptent leur attitude à la culture d’entreprise, d’autres sont insensibles au jugement d’autrui. Nous avons illustré ce fait à travers deux personnages qui évoluent parallèlement dans notre court-métrage.
La seule nuance sera l’épanouissement de la personne. Là où le premier trouve son épanouissement dans la valorisation professionnelle et ses relations au travail, l’autre puise son bonheur dans sa vie personnelle.
Nous avons certainement tous été coupables ou victimes de la pression sociale en entreprise… mais finalement, c’est à nous de choisir ce que nous voulons être tant que cela nous rend heureux.
Ruben KUDU | Taha BASMA | Aymeric LEMIRE | Ella CITTEE | Philippine HUE
« Bol d’air »
Notre œuvre aborde le thème du bonheur dans un monde où le travail prédomine.
Nous passons la majorité de nos vies à travailler, il est donc nécessaire de trouver un moyen pour que notre travail participe à notre bonheur et réciproquement.
Cette œuvre représente l’environnement de l’auditeur, une structure énorme, fragile qui tient grâce à un mince filet d’air. Si ce souffle s’arrête, tout s’écroule, alors l’auditeur sera-t-il encore capable de bien faire son travail ?
Martin CABANNES | Aurore HOUNGUE | Evriya SHAMBA | Leonel SENG | Asma HAJ AMMAR | Clément PASCOLO
« Prométhée et Sisyphe »
Face aux problèmes écologiques et sociaux, nous avons constaté une incapacité structurelle de notre société à agir. En tant qu’auditeur, nous constatons au quotidien des prises de décisions orientées uniquement vers la maximisation du profit et l’intérêt de chacun, ce qui nous fait tourner en rond.
Ce cercle infini est représenté par l’eau. Il suffirait de réorienter nos efforts, pour que l’eau vienne éteindre l’incendie.
Sophonie BOIROND | Louis PEMOT | Maxime BOUTTAZ | Thivaraka LOGESWARAN | Bilel GAALOUL