Thomas Breda, Clotilde Napp (Mars 2022)
Même si les femmes sont actuellement plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement supérieur, elles restent largement sous-représentées dans les domaines d’études liés aux mathématiques, sans aucun signe d’amélioration au cours des dernières décennies.
Pour mieux comprendre quels élèves sont à l’origine de cette sous-représentation, nous utilisons les données PISA 2012 de 251 120 élèves de 15 ans dans 61 pays pour analyser les intentions éducatives des garçons et des filles en fonction de la répartition des capacités aux tests d’évaluation des mathématiques.
Nous analysons les pourcentages de garçons et de filles ayant l'intention de poursuivre des études ou une carrière liées aux mathématiques en fonction de leurs performances en mathématiques.
Premièrement, nous montrons que tant pour les garçons que pour les filles, il existe une relation positive et linéaire entre la probabilité d’avoir l’intention de poursuivre des études en mathématiques et la performance en mathématiques.
Deuxièmement, la relation positive est plus forte chez les garçons que chez les filles. En particulier, l’écart entre les sexes dans les intentions des étudiants de poursuivre des études ou une carrière liées aux mathématiques est proche de zéro parmi les élèves les plus mauvais en mathématiques et augmente régulièrement avec les résultats en mathématiques.
Troisièmement, en conséquence, l’écart entre les sexes en matière de résultats en mathématiques, au détriment des filles, est plus important parmi les élèves ayant l’intention de poursuivre des études en mathématiques que dans la population étudiante générale. Ce phénomène est alors à même de venir renforcer les stéréotypes de moindre compétence des filles, lui-même venant renforcer le biais de sélection mis en lumière dans l’article.