Soutenances de thèse

A l'interface entre la ville et l'hôpital : analyses micro-économétriques de la place des urgences hospitalières dans le système de soins Français

16/12/2021 à 15h00

M. ALEXIS DOTTIN présente ses travaux en soutenance le 16/12/2021 à 15h00

À l'adresse suivante : Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75016, Paris, Salle A701

En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sciences Economiques

La soutenance est publique

Titre des travaux

A l'interface entre la ville et l'hôpital : analyses micro-économétriques de la place des urgences hospitalières dans le système de soins Français

École doctorale

École doctorale Dauphine SDOSE

Équipe de recherche

UMR 8007 - Laboratoire d’Économie de Dauphine

Section CNU

05 - Sciences économiques

Directeur(s)

Mme BRIGITTE DORMONT

Membres du jury

Nom Qualité Établissement Rôle
Mme BRIGITTE DORMONT Professeur des universités UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL Directrice de thèse
M. Matthew SUTTON Professor University of Manchester Rapporteur
M. Michel GRIGNON Professor McMaster University Rapporteur
Mme Florence JUSOT Professeur des universités Université Paris-Dauphine, PSL Examinatrice
Mme Clémentine GARROUSTE Maître de conférences Université Paris-Dauphine, PSL Examinatrice
M. Fabien TOUTLEMONDE Chef du bureau Etablissements de santé, DREES, Ministère de la santé DREES, Ministère de la Santé Examinateur

Résumé

Cette thèse étudie la place occupée par les urgences hospitalières au sein du système de soins Français : quelque part entre la médecine de ville et l’hôpital, devant traiter des cas allant du simple mal de tête à l’urgence vitale absolue. En raison de cette place particulière, les urgences sont le réceptacle des nombreux dysfonctionnements du système de soins : problèmes d’organisation des soins primaires, insuffisance de la permanence des soins la nuit et les week-ends, difficultés d’accès aux soins pour les patients, effets néfastes du système de paiement des hôpitaux etc. Depuis de nombreuses années, les urgences font face à une augmentation des recours, et notamment pour des raisons jugées inappropriées, qui remettent en question l'efficience de la dépense de soins. Ce constat est partagé par la majorité des pays de l’OCDE. Les facteurs démographiques tels que la croissance et le vieillissement des populations ne permettent pas, à eux seuls, d’expliquer intégralement cette hausse. Cette thèse empirique explore des explications additionnelles, notamment (i) l’influence des recours aux urgences inappropriés, (ii) le rôle des offreurs de soins (en particulier de l’Hôpital), (iii) l’absence de paiement direct aux urgences qui donne une fausse impression de gratuité des soins urgents aux patients. Des analyses micro-économétriques sont effectuées à partir de données administratives (données hospitalières du PMSI, données de consommation de soins de l’assurance maladie(EGB-S)) et de données d’enquête (Enquête Nationale sur les structures des urgences hospitalières du Ministère de la Santé). Ces travaux contribuent à mieux comprendre les déterminants de la hausse des recours aux urgences. Nos conclusions permettent de proposer des solutions pour améliorer l’efficience du système et soulager les services d’urgence des problèmes de congestion. Le premier chapitre étudie l’effet de l’ouverture d’un service d’urgence sur l’activité des hôpitaux privés, dans un contexte de réformes tarifaires incitatives à l’activité. Nous montrons que l’ouverture d’un service d’urgence conduit à une augmentation de la recette moyenne (i.e., par hospitalisation) de l’hôpital. Ce résultat suggère qu’une partie de l’ouverture des services d’urgence pourrait-être expliquée par des incitations financières du côté des offreurs de soins. Le second chapitre propose d’estimer les contributions respectives des caractéristiques des patients et de l’organisation du système de soins dans les recours aux urgences pour raisons inappropriées. Nos résultats issus d’une estimation par variables instrumentales indiquent que des gains d’efficience substantiels peuvent être obtenus par la mise en place de politiques visant à améliorer l’offre de soins de ville. Le dernier chapitre de cette thèse teste dans un premier temps l’existence de contraintes de liquidité pour l’accès aux soins de ville, et dans un deuxième temps l’existence d’une substitution des urgences aux consultations médicales pour éviter les paiements directs. Nos résultats indiquent que les individus dont la consommation de soins est sujette à des contraintes de liquidité ne sont pas incités à préférer les urgences à la médecine de ville.

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