Soutenances de thèse

Gouvernance, confiance et élites en Afrique Subsaharienne : Madagascar dans une perspective comparative

19/12/2024 à 14h00

M. Andriameva ASSANY présente ses travaux en soutenance le 19/12/2024 à 14h00

À l'adresse suivante : Université Paris Dauphine-PSL- Pl. du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75016 Paris Salle : E - B121

En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sciences Economiques

La soutenance est publique

Titre des travaux

Gouvernance, confiance et élites en Afrique Subsaharienne : Madagascar dans une perspective comparative

École doctorale

École doctorale Dauphine SDOSE

Équipe de recherche

UMR 8007 - Laboratoire d’Économie de Dauphine

Section CNU

05 - Sciences économiques

Directeur(s)

Mme Emmanuelle LAVALLEE et M. François ROUBAUD

Membres du jury

Nom Qualité Établissement Rôle
Mme Emmanuelle LAVALLEE Maître de conférences UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL Directrice de thèse
M. François ROUBAUD Directeur de recherche Institut de Recherche pour le Développement (IRD) - DIAL Directeur de thèse
Mme Paola TUBARO Directeur de recherche Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) - ENSEA Rapporteure
M. Jean-Michel WACHSBERGER Maître de conférences Université de Lille Rapporteur
M. Marc RAFFINOT Maître de conférence émérite UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL Examinateur
M. Alain DESDOIGTS Professeur des universités Université Paris 1 Panthéon Sorbonne Examinateur

Résumé

Cette thèse explore la gouvernance à travers trois approches : (1) sa mesure et ses indicateurs, (2) la relation entre ses composantes et (3) les liens entre ses acteurs. À une échelle microéconomique, elle s'inscrit dans un consensus établi autour de l'importance des institutions dans les trajectoires socio-économiques et politiques des pays. Les agendas des Nations Unies (ODD16-2030) et de l'Union Africaine (Aspirations 3 & 4-2063) soulignent notamment le caractère essentiel des sujets relevant de la gouvernance, de la paix et de la sécurité pour la durabilité des économies. La complexité de ces thèmes suppose que nous nous interrogions d’un point de vue méthodologique sur les indicateurs existants et l’information qu'ils contiennent. De plus, puisque la gouvernance se décline en plusieurs dimensions, il convient aussi de chercher à comprendre comment elles interagissent entre elles. Enfin, les élites façonnent et/ou exercent la plus grande influence sur les institutions et leurs règles. Pour mieux comprendre le rôle de ces acteurs clés, l’analyse de leurs réseaux sociaux devient nécessaire. Bien que ces problématiques concernent toutes les régions du monde, le choix est ici fait de se focaliser sur l’Afrique subsaharienne et particulièrement Madagascar, dont la trajectoire est apparue singulière. Les théories économiques traditionnelles ont été insuffisantes pour expliquer sa récession constante depuis son indépendance, présentée comme paradoxale et énigmatique. L’analyse de sa gouvernance et des stratégies de ses élites s’est avérée plus convaincante pour expliquer cette dynamique, dans laquelle les amorces de croissance ont presque toutes été interrompues par des crises socio-politiques. À cela s’ajoutent des particularités en matière de perceptions des ménages, se traduisant par un écart important entre une criminalité effective faible (mais non négligeable) et un sentiment d’insécurité élevé et croissant. Les différents chapitres mobilisent ainsi principalement des données d’enquêtes uniques et de première main, rapportant les perceptions et les expériences de la gouvernance, de la paix et de la sécurité des Africains de plus de 18 ans (GPS-SHaSA). Le chapitre 1 de cette thèse explore ainsi les corrélations entre indicateurs de perceptions et d’expériences de la corruption, de la violence criminelle et de la discrimination à Madagascar, comparée à 9 pays subsahariens. Il montre que ces deux indicateurs sont faiblement corrélés à des degrés variables, et doivent être considérés comme complémentaires et non substituables, notamment par les gouvernements, les classements institutionnels et les chercheurs. Il montre aussi l’importance de la connaissance du terrain et des analyses prenant en compte les contextes, en mettant en évidence que les sources de convergences et divergences entre les indicateurs varient d’un pays à l’autre. Le deuxième chapitre analyse l’impact de la présence de l’État à travers ses services publics sur la confiance institutionnelle des individus à Madagascar. Il met en évidence que le type de service public joue un rôle dans la formation de la confiance et précise le rôle positif, bien que faible, de la présence des forces de l’ordre sur la confiance envers ces dernières. Le troisième chapitre explore les profils et les potentiels rendements des réseaux élitaires détenus par les citoyens à Madagascar. Il met en évidence le caractère majoritairement local de ce réseau, associé à des opportunités économiques potentielles dans le secteur public. Il montre aussi qu’il est lié à des variables non économiques telles que la confiance envers les élites locales ou le comportement de vote. Ce chapitre a aussi indirectement démontré l’inégale distribution du capital social, des réseaux et donc de leurs ressources associées. Il suggère ainsi un autre angle d’observation du niveau d’inégalités profondes à Madagascar.

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