Informer en contexte d’exception. Une production journalistique en crise en Turquie (2013-2018)
06/12/2021 à 14h30
Mme Pelin ÜNSAL présente ses travaux en soutenance le 06/12/2021 à 14h30
À l'adresse suivante : Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75775 PARIS Cedex 16, Salle A701
En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sociologie
La soutenance est publique
Titre des travaux
Informer en contexte d’exception. Une production journalistique en crise en Turquie (2013-2018)
École doctorale
École doctorale Dauphine SDOSE
Équipe de recherche
UMR 7170 - Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales
Section CNU
19 - Sociologie, démographie
Directeur(s)
Mme Isabelle VEYRAT-MASSON
Membres du jury
Nom | Qualité | Établissement | Rôle |
---|---|---|---|
Mme Isabelle VEYRAT-MASSON | Directeur de recherche | UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL | Directrice de thèse |
Mme Françoise DAUCÉ | Directeur d'études | EHESS, CERCEC | Rapporteure |
M. Benjamin GOURISSE | Professeur des universités | Sciences Po Toulouse | Rapporteur |
Mme Aurélie AUBERT | Maître de conférences | Université Paris 8 | Examinatrice |
M. Ahmet İNSEL | Professeur émérite | Université Galatasaray | Examinateur |
M. Samim AKGÖNÜL | Maître de conférences | Université de Strasbourg | Examinateur |
Résumé
Cette thèse analyse la crise de la production journalistique turque sous le gouvernement AKP (2013-2018), caractérisé par une mise en cohérence progressive de l’espace politique et médiatique. Plus spécifiquement, elle étudie le poids des relations professionnelles et des interactions entre les collègues, tant dans la production journalistique que dans la mise en pratique des résistances et stratégies visant à contourner la répression du gouvernement AKP. Suivant une démarche de sociologie interactionniste, une attention particulière est portée aux négociations entre les dirigeants des médias et les journalistes et aux microstratégies déployées par les journalistes pour contourner la contrainte politique qui entrave leur autonomie éditoriale. Des enquêtes principalement menées à Istanbul, à Ankara, mais aussi en Europe, permettent d’analyser en profondeur les microrécits des journalistes exposant leur insertion dans leur milieu professionnel et leur mobilité dans le métier, leurs expériences professionnelles et personnelles. Le flou et la fluidité jouent un rôle essentiel dans la construction des carrières des journalistes dans la mesure où la formation seule s’avère insuffisante pour s’insérer dans la profession. Ce sont plutôt les vicissitudes politiques qui gouvernent les carrières, ce qui renforce la mobilité et la discontinuité des trajectoires. Ni le contrôle du pouvoir autoritaire sur les médias, ni l’abandon du métier par les journalistes n’expliquent pleinement les transformations de la profession et des mécanismes de la production journalistique. Il devient apparent que la production journalistique est intrinsèquement liée aux interactions entre les professionnels des médias et les conditions de travail de la profession et qu’elle est conditionnée par les stratégies et négociations mises en oeuvre par les journalistes. Dans un milieu professionnel peu structuré, peu formalisé, où les tendances politiques et les rapports personnels jouent un rôle prépondérant, le journalisme reste un produit de négociations réciproques qui peuvent être revisitées selon le contexte du moment.