Investir dans le secteur médico-social pour améliorer l’efficience des soins des séniors
18/11/2022 à 15h00
Mme Anne PENNEAU présente ses travaux en soutenance le 18/11/2022 à 15h00
À l'adresse suivante : Université Paris Dauphine - PSL - Pl. du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75016 Paris Salle A701
En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sciences Economiques
La soutenance est publique
Titre des travaux
Investir dans le secteur médico-social pour améliorer l’efficience des soins des séniors
École doctorale
École doctorale Dauphine SDOSE
Équipe de recherche
UMR 8007 - Laboratoire d’Économie de Dauphine
Section CNU
05 - Sciences économiques
Directeur(s)
Mme Zeynep OR
Membres du jury
| Nom | Qualité | Établissement | Rôle |
|---|---|---|---|
| Mme Zeynep OR | Directeur de recherche | Institut de recherche et de documentation en Economie de la Santé (Irdes) | Directrice de thèse |
| Mme Erin STRUMPF | Associate professor | Mc Gill University | Rapporteure |
| M. Thomas RAPP | Maître de conférences | Sciences Po, | Rapporteur |
| Mme Brigitte DORMONT | Professeur | Université Paris Dauphine-PSL | Examinatrice |
| M. Pierre-Gerlier FOREST | Professeur | Directeur-Président Institut national de santé publique du Québec | Examinateur |
| M. Roméo FONTAINE | Chargé de recherche | Ined - Institut national d'études démographiques | Examinateur |
Résumé
Face à la demande croissante de soins par une population vieillissante, adapter le financement et l’offre de soins médico-sociaux est un enjeu politique et social majeur. L’inadéquation des soins médico-sociaux peut représenter des coûts financiers et sociétaux élevés, être une source d’iniquité d’accès et de qualité des soins pour les séniors et impacter l’efficience globale du système de santé. Cette thèse mobilise de nombreuses sources de données administratives et d’enquête françaises, appariées pour la première fois, afin de questionner le lien entre le financement et l’offre de soins médico-sociaux en France avec l’efficience du système de soins. Dans le premier chapitre de la thèse, une analyse territoriale des dépenses de santé des personnes atteintes de démence montre qu’il existe des inégalités de financement et d’offre médico-sociales entre les territoires français et que les patients atteints de démences résidant dans des territoires avec une meilleure offre et des financements médico-sociaux plus élevés ont des dépenses hospitalières moins élevées et des dépenses ambulatoires plus importantes. Suggérant ainsi une complémentarité des soins entre les acteurs ambulatoires (sanitaires et médico-sociaux) pouvant se substituer aux soins hospitaliers. Dans le second chapitre de la thèse, une évaluation médico-économique montre que les soins réalisés par une équipe mobile hospitalière en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) améliorent la qualité des soins des résidents par une réduction des transferts hospitaliers et un développement des soins palliatifs sans augmenter les coûts pour le système de santé. Cependant, recourir à des équipes mobiles hospitalières n’est peut-être pas la modalité d’organisation des soins la plus efficiente pour répondre à des besoins de soins récurrents comme les soins palliatifs, encore sous-développés en France. Les résultats invitent donc à remettre en question les compétences de soins nécessaires en interne pour répondre aux besoins des résidents. Le troisième chapitre de la thèse questionne le lien entre les prix d'hébergement dans les Ehpad et la qualité des soins et montre que les prix s'expliquent principalement par le prix de l’immobilier dans la commune de l’établissement, par le statut de l’établissement (lucratif ou non), et par la compétitivité du marché dans le département, mais assez peu par les indicateurs de qualité des soins étudiés. Ces résultats suggèrent une forte asymétrie d'information sur le marché des Ehpad, les financeurs comme les consommateurs ayant peu d'informations sur la qualité des soins. L’étude des modalités d’organisation et de financement du secteur médico-social réalisée dans cette thèse a mobilisé plusieurs sources de données innovantes et a permis non seulement de mieux comprendre les variations de ressources et de qualité des soins médico-sociaux en France, mais aussi de mettre en évidence la forte interdépendance entre le secteur médico-social et sanitaire. Les résultats montrent la nécessité de réduire les inégalités géographiques en matière de financement et d'accès aux soins médico-sociaux, et de mieux mesurer la qualité des soins médico-sociaux pour améliorer l'efficacité des soins. Il est également nécessaire d'adapter les missions, les compétences et les financements des Ehpad aux besoins de leurs résidents, en particulier pour garantir de meilleurs soins en fin de vie.