La coordination de la sécurité civile aux frontières nationales et organisationnelles : le contexte de région transfrontalière
09/12/2021 à 15h00
Mme Nour KANAAN présente ses travaux en soutenance le 09/12/2021 à 15h00
À l'adresse suivante : Université Paris-Dauphine, PSL Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75016 PARIS - Salle des thèses - D520
En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sciences de Gestion
La soutenance est publique
Titre des travaux
La coordination de la sécurité civile aux frontières nationales et organisationnelles : le contexte de région transfrontalière
École doctorale
École doctorale Dauphine SDOSE
Équipe de recherche
UMR 7088 - Dauphine Recherches en Management
Section CNU
06 - Sciences de gestion et du management
Directeur(s)
Mme Isabelle BOUTY
Membres du jury
Nom | Qualité | Établissement | Rôle |
---|---|---|---|
Mme Isabelle BOUTY | Professeur des universités | UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL | Directrice de thèse |
Mme Cécile GODE | Professeur des universités | Université Aix-Marseille | Rapporteure |
M. Benoit JOURNÉ | Professeur des universités | Université de Nantes | Rapporteur |
Mme Anouck ADROT Maître de conférences | Maître de conférences | Université Paris-Dauphine, PSL | Examinatrice |
M. Christophe ROUX-DUFORT | Professeur | Université de Laval | Examinateur |
M. Éric RIGAUD | Chargé de recherche | Mines Paris-Tech | Examinateur |
M. HERVÉ LAROCHE | Professeur | ESCP Europe | Examinateur |
Résumé
Cette thèse analyse le processus de coordination dans le contexte particulier des régions transfrontalières. Nous envisageons la coordination dans une approche théorique pratique dans des situations où les acteurs sont confrontés à des différences multiples. Les acteurs opérant en région transfrontalière sont divers et doivent composer par-delà les frontières nationales et organisationnelles, ces dernières produisant des différences aussi bien culturelles, administratives, politiques, topologiques (frontière nationale) que normatives, d’expertises ou fonctionnelles (frontière organisationnelle). Dans notre approche, appréhender le processus de coordination en région transfrontalière suppose donc d’envisager les conditions qui rendent la coordination possible (Okhuysen & Bechky 2009) lorsque les acteurs ont de nombreuses différences qui les séparent. Contrairement à la lecture dominante dans la littérature sur la coordination, les acteurs ne peuvent toujours valoriser leurs points communs et éventuelles ressemblances (ex. même structure organisationnelle ou structure disciplinaire hiérarchisée chez Faraj & Xiao 2006, qualifications partagées chez Bechky & Okhuysen 2011, expérience commune atypique chez Godé 2011). En conséquence, l’attention des acteurs étant davantage portée sur ce qui les distingue que sur ce qui les rassemble, il semble difficile de pouvoir se coordonner sur la base de l’intégration (Wolbers et al. 2018). Parce qu’intégration et coordination ont souvent eu tendance à être assimilées dans la littérature (Lawrence & Lorsh 1967 ; Van de Ven 1967 ; Castaner & Oliveira 2020), notre travail de thèse cherche à déconstruire cette association systématique. Cela en étudiant des épisodes de coordination en régions transfrontalières qui sont plus propices à la fragmentation (Wolbers et al. 2018) ou la désintégration (Harrison & Rouse 2014) du fait de ces différences multiples mises au premier plan. Nous envisageons dans cette thèse le cas de deux régions transfrontalières, la région franco-italienne et franco-belge, en identifiant différents épisodes quotidiens ou d’interventions urgentes où la coordination de la sécurité civile apparaît comme un enjeu. En particulier, l’emphase sera mise sur l’infrastructure du tunnel du Mont-Blanc et le territoire couvert par le projet ALARM de coordination franco-belge car c’est sur ces espaces que deux crises transfrontalières ont révélé d’importants dysfonctionnements de coordination, respectivement en 1999 et 2004. Nos résultats mettent enfin en évidence les différentes pratiques de coordination et la manière par laquelle ces pratiques se déroulent en région transfrontalière. En particulier, dans une approche faible de la pratique, nous montrons les différentes actions entreprises par l’ensemble des acteurs aussi bien opérationnels, stratégiques qu’institutionnels opérant dans ces espaces. Ces actions interconnectées soutiennent le bon déroulement des pratiques permettant d’accomplir chacune des conditions de coordination. Ensuite, notre travail permet de s’interroger plus largement sur les conditions de coordination dans des situations où les différences entre acteurs sont mises au premier plan. En particulier, nous montrons qu’il existe une nouvelle condition de coordination à tenir compte, celle d’acceptabilité. Au-delà d’une condition supplémentaire, nous soulignons également que dans de tels contextes, c’est également les manières d’appréhender l’essence même du concept de coordination qui diffèrent. Dans une approche forte de la pratique, nous insistons notamment sur le lien qui existe entre le phénomène de coordination et le travail aux frontières pour mettre en évidence différentes dynamiques de coordination : l’intégration, la fragmentation et l’alternance.