Soutenances de thèse

La responsabilité des banques pour l'impact sur les droits de l'homme et l'environnement

28/06/2022 à 10h00

Mme Marcela MURAROVA présente ses travaux en soutenance le 28/06/2022 à 10h00

À l'adresse suivante : Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75016 Paris France Salle des thèses - D520

En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat Sciences de gestion

La soutenance est publique

Titre des travaux

La responsabilité des banques pour l'impact sur les droits de l'homme et l'environnement

École doctorale

École doctorale Dauphine SDOSE

Équipe de recherche

UMR 7088 - Dauphine Recherches en Management

Section CNU

06 - Sciences de gestion et du management

Directeur(s)

M. Nicolas BERLAND

Membres du jury

Nom Qualité Établissement Rôle
M. Nicolas BERLAND Professeur des universités UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE - PSL Directeur de thèse
Mme Sophie SPRING Professeur des universités UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER Rapporteur
M. Benjamin DREVETON Professeur des universités UNIVERSITÉ DE POITIERS Rapporteur
Mme Marie BOITIER Professeur TBS EDUCATION Examinatrice
Mme Frédérique DÉJEAN Professeur des universités UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE - PSL Examinatrice
M. Antoine SIRE Directeur de l’Engagement d’entreprise BNP Paribas Invité

Résumé

Aujourd'hui, le monde est confronté à des enjeux complexes mettant en danger la vie dans notre société telle que nous la connaissons. Ces grands défis sont le changement climatique, la dégradation de l'environnement, la perte de biodiversité et les violations des droits de l'homme sous diverses formes. Alors que les états ont été lents à apporter des solutions à ces enjeux, les acteurs privés ont été appelés à assumer davantage de responsabilités au sujet des droits de l'homme et de l'environnement. Le développement responsable et durable occupe désormais une place importante dans les agendas des acteurs économiques et des institutions financières. D'une part, les banques sont des acteurs, certes réglementés, mais puissants, privés , qui déterminent essentiellement quelles activités économiques seront financées. D'autre part, les banques n'agissent qu'en tant qu'intermédiaires dans un environnement très concurrentiel et déterminé par le marché. Dans cette situation, appelée complexité institutionnelle, des exigences différentes et parfois contradictoires sont imposées aux banques et à leurs membres. A travers des approches moins communes, la thèse contribue aux trois courants importants et largement étudiés dans la théorie neoinstitutionnelle : (1) la complexité institutionnelle, (2) les logiques institutionnelles et (3) les émotions. Nous procédons à travers trois études de cas spécifiques. Dans un premier temps, nous étudions deux cas de dilemmes. Le premier est de continuer à financer l'exportation de coton en Ouzbékistan, où le travail des enfants a été avéré. Le deuxième dilemme concerne le financement de la construction d'un oléoduc dans un contexte de protestations massives des populations autochtones aux États-Unis. Un troisième cas porte sur la mise en place d'une politique de développement responsable et durable, appelée "Engagement", dans une grande banque européenne. À travers ces trois cas, nous étudions la « complexité intrainstitutionnelle » (Meyer et Höllerer, 2016), qui est une forme particulière de complexité institutionnelle. Complexité intra-institutionnelle implique que les tensions surviennent au sein de la logique bancaire dominante. Dans nos études de cas, ce sont les émotions qui définissent le développement responsable et qui sont ainsi au coeur de ces tensions. Nous les examinons à travers le cadre des «illogismes institutionnels» (Vince, 2018), qui dévoilent les mécanismes défensifs et les dynamiques inconscientes en jeu lorsque les banquiers sont confrontés à des enjeux de développement durable. Nous avons observé que la nouvelle stratégie d'Engagement de la banque a suivi l'approche de repositionner le développement durable en tant qu'opportunité commerciale. Cela a conduit à une perception positive du développement responsable et durable au sein de la banque. En déployant une communication émotionnelle, le développement responsable et durable a été redéfini pour être en meilleure cohérence avec la logique bancaire. Telle est la situation actuelle, où le développement responsable et durable est essentiellement adapté à la logique bancaire dominante. Pour résoudre les grands défis, nous soutenons que le rôle des émotions, longtemps négligé, doit être repensé dans les organisations. L'interdépendance des enjeux sociaux et environnementaux, l'hétérogénéité et la complexité sont des caractéristiques de développement responsable et durable qu'il convient de mieux appréhender. Une autre extension serait de prendre en compte des points de vue radicalement différents provenant d'autres sources telles que celles des populations indigènes.

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