L’interaction sociale comme levier de transformation des pratiques alimentaires : une approche multi-méthodes à l’échelle territoriale
10/05/2023 à 10h00
M. Pedro LOPEZ MERINO présente ses travaux en soutenance le 10/05/2023 à 10h00
À l'adresse suivante : Université Paris Dauphine PSL, Pl. du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75016 Paris Salle des thèses - D520
En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sciences Economiques
La soutenance est publique
Titre des travaux
L’interaction sociale comme levier de transformation des pratiques alimentaires : une approche multi-méthodes à l’échelle territoriale
École doctorale
École doctorale Dauphine SDOSE
Équipe de recherche
UMR 7243 - Laboratoire d’Analyse et de Modélisation de Systèmes d’Aide à la Décision
Section CNU
05 - Sciences économiques
Directeur(s)
Madame Juliette ROUCHIER et Claire LAMINE
Membres du jury
Nom | Qualité | Établissement | Rôle |
---|---|---|---|
Mme Juliette ROUCHIER | Directeur de recherche | UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL | Directrice de thèse |
Mme Claire LAMINE | Directeur de recherche | INRAE | Co-directrice de thèse |
M. Nicolas BECU | Directeur de recherche | La Rochelle Université | Rapporteur |
M. Jean-Marc DOUGUET | Maître de conférences | UNIVERSITE PARIS SACLAY | Rapporteur |
Mme Abigaïl FALLOT | Cadre scientifique des EPIC | CIRAD | Examinatrice |
Mme Nathalie LAZARIC | Directeur de recherche | CNRS | Examinatrice |
Mme Alba DEPARTE | Ingénieur | ADEME | Invitée |
Résumé
Cette thèse explore comment des formes d'interaction au sein des groupes sociaux déterminent à la fois les pratiques alimentaires et les visions de ce qui rend un système alimentaire territorial durable. Nous utilisons des méthodes, approches et objets complémentaires pour traiter la question. Le premier chapitre s’appuie sur la théorie de diffusion d’innovations et utilise la modélisation à base d'agents pour étudier comment la consommation de biens aux caractéristiques payantes multiples (que nous assimilons à la présence de différentes dimensions de durabilité) se diffusent au sein d'un réseau d'agents interconnectés. Les simulations ouvrent une première piste de réflexion, car on observe que l’impact de l’interaction des agents sur leur choix de consommation est fonction croissante du nombre de caractéristiques présentes dans les biens (on peut déduire que des biens avec davantage de caractéristiques « durables » nécessitent davantage d’interaction pour être adoptés). Le deuxième chapitre présente une réflexion autour de l'évaluation de la durabilité des systèmes alimentaires à l'échelle territoriale, en mettant l'accent sur l'importance de considérer les acteurs locaux, les interdépendances sociales et écologiques ainsi que les trajectoires spécifiques si l'on cherche à faire une évaluation qui puisse transformer ces systèmes vers davantage de durabilité. Il analyse ensuite quelques approches d'évaluation existantes pour déterminer à quel point ces éléments sont considérés ou non, et discute pourquoi et en quoi un travail transdisciplinaire est nécessaire pour qu'ils le soient. Le troisième chapitre, enfin, introduit un cadre conceptuel pour penser la durabilité des systèmes alimentaires à l'échelle territoriale en termes de délibération, apprentissage social et transformation, et décrit aussi un jeu sérieux conçu et mis à l’épreuve dans le cadre d'un projet recherche-action en Ardèche, France, qui vise à agir sur ces trois variables, et dont nous tirons un certain nombre d’observations et conclusions. Chaque chapitre représente aussi une évolution dans la façon d’appréhender la durabilité des systèmes alimentaires territoriaux et comment celle-ci est déterminée par l’interaction des acteurs. Cette évolution mène à s’inscrire dans un paradigme de science post-normale où la délibération et la transdisciplinarité sont des éléments centraux pour créer des solutions face à des problèmes de nature complexe et où la diversité de points de vue et l’incertitude les rendent irréductibles.