Soutenances de thèse

Mariage, fécondité, et émancipation économique en Afrique subsaharienne

11/12/2023 à 10h00

Mme Mathilde SAGE présente ses travaux en soutenance le 11/12/2023 à 10h00

À l'adresse suivante : Université Paris Dauphine, Pl. du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75016 Paris Salle des thèses - D520

En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sciences Economiques

La soutenance est publique

Titre des travaux

Mariage, fécondité, et émancipation économique en Afrique subsaharienne

École doctorale

École doctorale Dauphine SDOSE

Équipe de recherche

UMR 8007 - Laboratoire d’Économie de Dauphine

Section CNU

05 - Sciences économiques

Directeur(s)

Mme Elise HUILLERY et M. Bruno CRÉPON

Membres du jury

Nom Qualité Établissement Rôle
Mme Elise HUILLERY Professeur des universités UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL Directrice de thèse
M. Bruno CRéPON Professeur Ecole Polytechnique-CREST Directeur de thèse
Mme Pauline ROSSI Professeur Ecole Polytechnique-CREST Rapporteure
Mme Catherine GUIRKINGER Full professor Université de Namur Rapporteure
Mme Lucia CORNO Associate professor Cattolica University Examinatrice
Mme Paula GOBBI Assistant professor Université Libre de Bruxelles (ECARES) Examinatrice
M. Philippe DE VREYER Professeur des universités UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL Examinateur

Résumé

Dans ma thèse, j’évalue l’impact de politiques publiques affectant la sécurité et les opportunités économiques des femmes sur le mariage et la fécondité, afin de mettre au jour les mécanismes à l’origine des taux de fertilité et de mariage précoce élevés en Afrique subsaharienne. Dans mon premier chapitre, nous explorons les impacts inattendus de deux programmes de développement sur la fécon- dité : les formations entrepreneuriales et la formalisation foncière. Contrairement aux prédictions communes, la hausse des profits des femmes entrepreneures au Togo et en Éthiopie, et la formalisation foncière au Bénin et au Ghana, se sont traduites par une augmentation de la fécondité. Ces effets émanent de femmes dont la sécurité économique à long terme repose sur la présence d’un fils, dans des contextes dépourvus de système de retraite ou de droits d’héritage pour les veuves. Nos résultats suggèrent que l’absence de sécurité économique à long terme pour les femmes contribue au maintien de taux de fécondité élevés en Afrique subsaharienne. Dans mon deuxième chapitre, je teste une prédiction découlant de ces résultats. J’exploite une expérience naturelle en Namibie pour estimer l’impact causal d’une réforme améliorant les droits d’héritage des veuves sur la fécondité. Mes résultats indiquent que la réforme a entraîné une diminution d’un enfant en moyenne sur la vie reproductive d’une femme et a significativement retardé l’âge du premier enfant. Dans des contextes où le risque de veuvage peut survenir très jeune, les femmes anticipent la nécessité d’avoir un enfant en capacité financière de fournir un filet de sécurité à partir de 40 ans. La capacité d’assurance des enfants étant imparfaite, avoir de nombreux enfants diminue le risque de défaut. Mes résultats suggèrent que l’amélioration des droits d’héritage des veuves pourrait être un levier politique à faible coût pour répondre aux problèmes de fécondité élevée et précoce. Dans mon dernier chapitre, nous examinons l’impact d’une bourse destinée aux filles vulnérables admises dans le sec- ondaire au Niger. Pour ce, nous menons une évaluation randomisée contrôlée à grande échelle dans 285 villages. Nos résultats indiquent que le programme a divisé par deux la probabilité d’abandon scolaire et de mariage après trois ans. De plus, les aspirations des filles et de leurs parents ont augmenté. Les implications politiques sont cruciales : nous montrons que même dans un pays caractérisé par des normes de genre conservatrices et de faibles rendements à l’éducation, réduire les barrières financières à l’éducation secondaire peut considérablement réduire le mariage des enfants.

Toutes les soutenances de thèse