Soutenances de thèse

Parentalité, normes et politiques publiques : trois essais en économie du genre

20/12/2023 à 14h00

Mme Adèle LEMOINE présente ses travaux en soutenance le 20/12/2023 à 14h00

À l'adresse suivante : Université Paris Dauphine - PSL, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75016 Paris, Salle des thèses - D520

En vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Sciences Economiques

La soutenance est publique

Titre des travaux

Parentalité, normes et politiques publiques : trois essais en économie du genre

École doctorale

École doctorale Dauphine SDOSE

Équipe de recherche

UMR 8007 - Laboratoire d’Économie de Dauphine

Section CNU

05 - Sciences économiques

Directeur(s)

M. Eric BONSANG

Membres du jury

Nom Qualité Établissement Rôle
M. Eric BONSANG Professeur UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL Directeur de thèse
Mme Sarah FLECHE Chargé de recherche, CNRS Université Paris 1 Panthéon Sorbonne Rapporteure
M. Jürgen MAURER Full professor Université de Lausanne Rapporteur
Mme Marion LETURCQ Chargé de recherche Institut National d'Etudes Démographiques ( INED) Examinatrice
M. Peter EIBICH Professeur UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL Examinateur
Mme Libertad GONZALEZ Associate professor Université Pompeu Fabra - Barcelona School of Economics Examinatrice

Résumé

Au cours du XXe siècle, la place des femmes dans l'économie occidentale a connu de profonds changements. Cependant, d’importants écarts liés au genre persistent aujourd’hui sur le marché du travail et d’autant plus dans la sphère domestique. Cette thèse propose un éclairage sur ces inégalités avec trois analyses empiriques. Le premier chapitre montre que la parentalité constitue un facteur aggravant de l’inégale répartition des tâches au sein du couple en Allemagne. Après la première naissance, les femmes réallouent du temps de travail sur le marché au profit de tâches non-rémunérées alors que l’allocation du temps des pères reste pratiquement inchangée. Au-delà de l’entrée dans la parentalité, le nombre d’enfants intensifie également ces écarts pré-existants. En explorant l’effet de la parentalité sur le bien-être parental, ce chapitre montre que les femmes déclarent une baisse de satisfaction avec les tâches non-rémunérées moindre que celle des hommes alors qu’elles portent majoritairement la charge domestique. Ce résultat illustre ainsi un ancrage profond des normes de genre au sein du couple. Le deuxième chapitre évalue l’effet de l’entrée à l’école pré-élémentaire sur l’offre de travail des mères dans une perspective comparative entre pays européens. Les résultats de cette analyse montrent que les programmes éducatifs précoces représentent un levier efficace au travail des mères dans les pays où les normes de genre conservatrices dominent ainsi que dans les pays où la part des dépenses publiques allouée à l’offre de modes de garde intervenant avant l'école pré-élémentaire est plus faible. Le troisième chapitre s’intéresse à la transmission inter-générationnelle des normes de genre et son implication à long terme dans les écarts de santé cognitive entre les femmes et les hommes. Parmi les individus âgés d'au moins 50 ans en Europe, la transmission de normes de genre traditionnelles affecte négativement le fonctionnement cognitif des femmes par rapport aux hommes. Ce résultat s'explique au moins partiellement par des différences de parcours professionnel. Les résultats avancés dans cette thèse appuient la nécessité de l’intervention publique dans la réduction de ces inégalités, tant par une offre de mode de garde accessible et abordable afin d’annihiler la contribution de la parentalité aux inégalités femme-homme que dans l'évolution des normes de genre qui, aujourd'hui encore, empêchent la convergence des femmes et des hommes dans le paysage économique.

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