Européennes 2024 : des modes de scrutin alternatifs pour "Voter Autrement"

Une équipe de chercheurs du LAMSADE, laboratoire de l'Université Paris Dauphine - PSL rattaché au CNRS, ainsi que de la Paris School of Economics et de l’Université de Virginie, conduit actuellement une expérience sur des modes de scrutin plus proportionnels pour les élections européennes. 
Cette expérience en ligne permet aux participants de voter pour les listes de leur choix en utilisant les méthodes proposées.

Aux Européennes, environ 20% des votes sont simplement ignorés à cause du seuil de 5%

Le 9 juin prochain, l'élection des députés européens se tiendra, et ces derniers seront élus par pays selon la règle de la proportionnelle. En France, les électeurs voteront pour des listes présentées par les partis politiques. Selon le principe proportionnel, si une liste obtient 30 % des voix, elle devrait obtenir environ 30 % des sièges réservés à la France au sein du Parlement européen.

Cependant, la loi française stipule que toutes les listes recevant moins de 5 % des votes exprimés sont ignorées lors de la distribution des sièges. Lors des élections européennes de 2019, 20 % des votes exprimés étaient pour des listes sous ce seuil de 5 %, ce qui représente plus de 4,4 millions de bulletins ignorés lors de la distribution des sièges, entraînant ainsi un problème de représentativité.

En 2024, un scénario similaire risque de se reproduire. Par exemple, si la liste des Écologistes - actuellement à 5 % dans les sondages - n’obtient pas 5% des voix, les 4 sièges que cette liste aurait obtenus seraient redistribués aux autres listes, dont 2 pour le RN et un pour la liste Renaissance.

Tester en 5 minutes des méthodes alternatives qui permettent de résoudre le problème

Pour résoudre ce problème tout en conservant le seuil de 5 %, des méthodes simples à comprendre et à mettre en place sont proposées. La première consiste à voter pour deux listes, permettant de reporter le vote à la seconde liste si la première n’atteint pas les 5 %. La seconde méthode offre plus de liberté au votant, qui peut classer autant de listes qu’il le souhaite, et le report des voix suit la même logique.

L'expérience en ligne permet de tester ces modes de scrutin. Au cours de cette expérience, qui dure environ 5 à 10 minutes, les participants votent pour leurs listes favorites en utilisant différentes méthodes de vote, expliquées rapidement.

Accéder au site de l'expérience

Les chercheurs derrière le projet : 

• Théo Delemazure, doctorant à l'Université Paris Dauphine - PSL et au CNRS
• Rupert Freeman, chercheur à l'Université de Virginie
• Jérôme Lang, directeur de recherche à l'Université Paris Dauphine – PSL et au CNRS
• Jean-François Laslier, directeur de recherche à l'École d'Economie de Paris et au CNRS
• Dominik Peters, chargé de recherche à l'Université Paris Dauphine – PSL et au CNRS.