Revue de presse juin 2022
Université Paris Dauphine - PSL
Les grandes écoles ne cessent de faire des efforts pour que les sportifs de haut niveau puissent continuer leurs études. Elles adaptent leurs cursus aux parcours du sportif, souvent avec le concours de l’Institut national du sport (Insep). C’est le cas notamment de Sciences Po, de l’Université Paris Dauphine - PSL et des écoles de commerce Grenoble EM et ESC Clermont. Pourtant, la route est encore longue pour la France si elle veut rivaliser avec d’autres pays comme les États-Unis où « les sportifs sont vus comme des dieux », selon Patrick Mouratoglou, entraîneur de tennis. « En France, le sport n'est pas assez valorisé dans l'enseignement supérieur. C'est la croix et la bannière pour obtenir des horaires aménagés », souligne-t-il. D’après Bernard Curzi, directeur du BBA en ligne de l’école de commerce Edhec, « les sportifs ne sont pas assez pris en considération dans l'enseignement supérieur français ». Un avis que partagent la plupart des directeurs d’établissements. De son côté, Philippe Giroud, chargé de mission sportifs de haut niveau (SHN), évoque un problème de budget.(etudiant.lefigaro.fr, Emma Ferrand, 29/06/2022)
Le baromètre 2020 de la fondation April révèle que sur les 11 millions d'aidants familiaux en France, 58% sont des femmes. Selon Morgane Hiron, déléguée générale du collectif de soutien aux aidants, Je t'aide, ces aidantes familiales sacrifient leur temps, leur carrière et leur santé pour s'occuper de leurs proches affaiblis. Pour la responsable « le fait d'être aidante vient creuser les inégalités entre les hommes et les femmes ». Face à cette situation, elle formule des recommandations pour rendre la situation plus égalitaire et faire reconnaitre le rôle d’aidant par la société. Selon les chiffres publiés en 2018 par le Laboratoire d'Économie et de Gestion des Organisations de Santé de l'Université Paris Dauphine - PSL, les aidants induisent 11 milliards d'euros d'économies par an à l'État. (www.elle.fr, 29/06/2022)
Enseignants et experts de l'Université Paris Dauphine - PSL
Dans une interview accordée à Décision & Stratégie Santé, Benjamin Lemoine, de l’Université Paris Dauphine - PSL, auteur du livre intitulé « La démocratie disciplinée par la dette », explique comment régler la dette sociale. Alors que Michel Houellebecq disait que le « monde d’après, c’est le monde d’avant, en pire », Benjamin Lemoine rappelle que « dans le monde d’avant des années quatre-vingt jusqu’à la crise des dettes souveraines […] il n’y avait qu’une voie possible et pas d’alternative ». Et « récemment, la Banque centrale a sécurisé le financement des États sans exiger immédiatement de conditions », souligne-t-il. Interrogé sur la possibilité que le déficit de l’assurance maladie puisse être la principale échéance pour le prochain gouvernement avant les retraites, Benjamin Lemoine répond qu’« il y a clairement une bombe à retardement si l’on demeure dans cette configuration et si on ne change pas de levier de financement des puissances publiques ». Par ailleurs, il explique pourquoi la France a frôlé, en mars 2020, une catastrophe en matière de financement de la dette. (Décision & Stratégie Santé, 05-06/2022)
Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, le manque de main-d’œuvre devient de plus en plus marquant dans des secteurs professionnels qui exigent de travailler la nuit et le week-end. Il manquerait même 300 000 personnels dans le domaine de l’hôtellerie-restauration. Jean-Yves Boulin, sociologue du temps de travail à l’Université Paris Dauphine - PSL, estime que « le Covid a pu permettre à certains de s’interroger sur la place du travail dans leur vie, mais je n’ai pas encore vu d’étude sur le sujet ». Il constate également « une banalisation » des horaires atypiques depuis les lois facilitant le travail du dimanche et de nuit. « Le dimanche, notamment, est le moment de synchronisation familiale et de sociabilité : même s’il y a des jours de compensation, c’est en semaine, et on ne rattrape pas le temps perdu avec la famille ou les amis », prévient l'enseignant. Outre la restauration, la pénurie de main-d’œuvre touche aussi le secteur médical et celui du transport. (La Croix, Nicolas Senèze, 01/06/2022)
Alors que l’inflation en France devrait atteindre 5,4 % fin juin 2022, selon l’Insee, l’exécutif souhaite agir « vite », indique Olivia Grégoire, nouvelle porte-parole du gouvernement. Notamment, un projet de loi de finances rectificative serait présenté le 19 juin 2022. Gaël Sliman, président d’Odoxa, estime que les mesures prises « forment un pack qui apparaît cohérent et qui donne le sentiment à six Français sur dix qu’elles seront vraiment efficaces pour améliorer le pouvoir d’achat ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône, explique que « l’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre, notamment en bloquant les prix ». Le gouvernement planche également sur l’indexation des pensions de retraite du régime général sur l’inflation. Le nouveau ministre du Travail, Olivier Dussopt, a déjà prévu un « premier versement dès le 9 août ». « Il faut que cette mesure soit ciblée pour qu’elle soit efficace, moins coûteuse et socialement juste. Il serait plus judicieux de se baser sur le revenu global du retraité et non sur le montant de sa pension pour améliorer son efficacité », préconise Jérôme Mathis, professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine - PSL. (Challenges, Eugénie Barba et Rorian Fayolle, 02-08/06/2022)
Dans une tribune collective publiée par Le Monde, une association, regroupant 25 universitaires spécialistes d'économie, dont Christian de Perthuis, professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine, des politiques climatiques et des militants associatifs, invite les eurodéputés à ne pas modifier le texte qui sera voté les 7 et 8 juin 2022. Le 17 mai 2022, la Commission de l'environnement du Parlement européen a renouvelé la réforme du système d'échange de quotas des émissions de CO2 proposée par la Commission européenne dans le cadre de son Pacte vert (Green Deal). Le texte sera transmis au Parlement pour un vote les 7 et 8 juin 2022. Parmi les propositions avancées par la Commission européenne figure le plafonnement des quotas des émissions de CO2 émises par le transport routier et les bâtiments par l’intermédiaire d’un second marché de permis d’émission, l’ETS2. Les auteurs estiment que cette proposition « est un moyen efficace, équitable et contraignant pour atteindre les réductions d'émissions recherchées ». « Nous appelons donc le Parlement européen et le Conseil à s'en tenir à la vision de la Commission pour l'ETS2 et de rejeter tout amendement qui menace la trajectoire prévue des réductions d'émissions », recommandent-ils.(www.lemonde.fr, 03/06/2022)
Pour pallier la hausse des prix du pétrole, l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s’est engagée, le 2 juin 2022, à augmenter la production de pétrole pour le mois de juillet 2022. À terme, elle devrait atteindre « 648 000 barils par jour » contre 432 000 barils par jour. Patrice Geoffron, professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine et directeur du centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières, estime que cette mesure n’est qu’un « soulagement très partiel : l'augmentation n'est pas « spectaculaire » ». Certes, « l'Arabie saoudite tente d'envoyer un signal positif, mais sans rompre son lien de solidarité avec la Russie », souligne-t-il. Aussi, « l'évolution ne sera pas forcément la même pour tous les produits, notamment le diesel, et surtout, d'autres phénomènes peuvent intervenir dans les mois à venir » tels que la demande chinoise, alerte l’enseignant. Pour la France, « la capacité à importer du diesel est aussi importante que le prix du baril lui-même », poursuit-il. (www.ladepeche.fr, 04/06/2022)
La quantité de blés ukrainiens destinés à l’exportation et bloqués en Ukraine, du fait du conflit entre la Russie et l’Ukraine, s’élève actuellement à des millions de tonnes. Les prix continuent ainsi de flamber. Philippe Chalmin, professeur d'histoire économique à l'Université Paris-Dauphine, et spécialiste des matières premières et de l'énergie, indique que « les prix du blé au niveau mondial ont pris entre 100 et 150 dollars la tonne » depuis le début de la guerre. « Il s'écoule aujourd'hui à 380 euros la tonne, avec des passages au-dessus des 400 euros », poursuit l’expert. Ce dernier souligne que même si la France est un pays « exportateur net » sur le blé, son prix est toujours « fixé au niveau mondial ». Philippe Chalmin révèle également qu’à part le blé, « il y a grossièrement une vingtaine de millions de tonnes de céréales » dans les silos de l’Ukraine, dont 14 à 15 millions de tonnes de maïs. Toutefois, « ces silos devraient être beaucoup plus vides afin d'accueillir les prochaines récoltes, notamment le blé en juin-juillet », estime l’enseignant. (www.francetvinfo.fr, 06/06/2022)
Dans une chronique pour Le Monde, Dominique Méda, professeure de sociologie et directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO) à l’Université Paris-Dauphine-PSL, revient sur la transition écologique. Selon elle, cela reposerait sur trois choix complémentaires. D’abord, il s’agit du mix énergétique. Le mieux serait d’aligner les énergies renouvelables et le nucléaire tout en élaborant d’autres perspectives. Ensuite, il faut s’intéresser à la place attribuée aux innovations technologiques et aux changements de comportements. Cela dépendra de l’implication de chacun dans la sobriété. Enfin, il serait prudent de choisir la manière avec laquelle les conséquences des restructurations seront gérées, notamment en matière d’emploi. (Le Monde, Dominique Méda, 05-07/06/2022)
Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), la France « abrite d’importantes ressources en roches et minéraux industriels ainsi que de nombreux métaux ». Cependant, « si le potentiel minier existe, il y aura toujours des gens pour s’opposer et des autorités administratives pour bloquer les projets », rétorque Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris-Dauphine et spécialiste des matières premières. Actuellement, « la mine du futur, c’est plutôt la mine urbaine, c’est-à-dire le recyclage. Nous allons passer de l’ère du pétrole à l’ère des métaux, mais il y a une grande différence entre les deux : le pétrole disparaît pour toujours dès qu’il est brûlé alors que les métaux, eux, peuvent se recycler presque à l’infini », conclut Julien Masson, directeur de la stratégie du groupe minier français Eramet. (Les Echos, Etienne Goetz, 07/06/2022)
Pour cette 36ème édition du rapport CyclOpe sur les matières premières, les auteurs ont opté pour « Le Monde d’hier » de Stefan Zweig. Dans ce cadre, ils ont focalisé sur le bilan de la pandémie, ainsi que celui du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’Université Paris-Dauphine et codirecteur de l’ouvrage, souligne que les deux évènements « marquent symboliquement une rupture aussi profonde que la crise des années 1970 ou que celle des années 1930 ». « Les marchés de matières premières sont la face émergée des tensions économiques et géopolitiques de la planète », rappelle l’enseignant, en précisant que les États se détériorent de nouveau. Philippe Chalmin note également que « la guerre en Ukraine n'a été que la cerise sur un gâteau monté bien avant le conflit », vu que la crise énergétique avait déjà commencé à l’été 2021, pendant laquelle la Chine avait rationné l’électricité dans ses fonderies d’aluminium. « La guerre a aggravé la situation énergétique, car les sanctions ont modifié les équilibres pétroliers et elle a donné une autre dimension à la crise agricole déjà en cours », précise l’expert. Ce dernier estime que la pandémie et la guerre en Ukraine favorisent ainsi un « nouvel ordre mondial ». Elles pourraient diviser le monde en deux grands ensembles opposant les social-démocraties de marché aux États plus autoritaires et dirigistes. Néanmoins, cette guerre « peut accélérer la transition étant donné l’urgence de se passer des énergies fossiles. À condition qu’on n'y mette pas trop d’idéologie », ajoute Philippe Chalmin. (Les Echos, Etienne Goetz, 08/06/2022)
Dernièrement, les prix de l’essence ne cessent de s’accroître. Le ministère de la Transition écologique a indiqué le 7 juin 2022 que le prix du litre de SP95-E10 avait atteint, en moyenne, 2,07 euros, et celui du SP95 2,10 euros. Le gazole s’est également élevé, en moyenne, à 1,96 euro/l. Ces flambées de prix s’expliquent par le déconfinement en Chine et l’embargo européen sur le pétrole russe. De ce fait, « le prix du brut augmente, à plus de 120 dollars (112 euros) le baril de brent, il y a un effet spéculatif », explique Jean-Pierre Favennec,consultant, professeurà IFP School et àl'Université Paris-Dauphine. « Vous avez aussi une dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar qui renchérit le prix du baril, les capacités de raffinage qui sont insuffisantes, ou encore la driving season aux États-Unis », ajoute-t-il. Certes, l’Opep + a déjà annoncé l’augmentation de la production pour pallier les tarifs de carburants, mais « les opérateurs ont des doutes sur cette annonce », estime Jean-Pierre Favennec. « Beaucoup de pays de l'Opep sont déjà au maximum de leur production ». De son côté, Carine Sebi, professeure associée et coordinatrice de la chaire Energy for Society, à Grenoble École de management (GEM), note qu’ « il faudra faire appel à la sobriété énergétique », comme dans les années 1970, avec les deux chocs pétroliers. (Aujourd’hui en France, Vincent Vérier, 08/06/2022)
La 36ème édition du rapport CyclOpe, dédiée aux matières premières, a été publiée le 8 juin 2022. Philippe Chalmin, son codirecteur et professeur à l’Université Paris-Dauphine, a pris comme référence l’ouvrage de Stephan Zweig. « La crise que nous traversons est identique à celle des années 1930 et 1970 », observe-t-il. L’enseignant souligne que la crise financière a déjà commencé en 2021 avec l’envolée des prix de l’énergie, suivie de la guerre en Ukraine. La crise énergétique « a relancé l'intérêt pour les biocarburants et s'est en même temps traduite par une flambée du prix des engrais », précise Philippe Chalmin. Ce qui a entraîné par la suite une augmentation des tarifs de production, notamment de la céréale qui s’établit entre 400 et 500 dollars la tonne. (www.challenges.fr, Nicolas Stiel, 08/06/2022)
Le ministère de la Transition écologique a actualisé, le 8 juin 2022, les prix des carburants en moyenne de la semaine passée. Les prix sont repartis en forte hausse après plusieurs semaines de tendance à la baisse. La situation survient dans un contexte où l'euro est en pleine dépréciation face au dollar. Ce qui « renchérit sur le prix du baril », indique Jean-Pierre Favennec, consultant et professeur à l'IFP School et à l'Université Paris-Dauphine, au Parisien. Le contexte est également marqué par l’intensification de la demande en hydrocarbures avec le déconfinement en Chine, qui permet une reprise des activités. De leur côté, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs partenaires (Opep +) prévoient une hausse de leur production. Ils comptent produire 648 000 barils par jour à compter de juillet 2022, contre 432 000 actuellement. « Je pense que les opérateurs ont des doutes sur cette annonce. Beaucoup de pays de l'Opep sont déjà au maximum de leur production », souligne Jean-Pierre Favennec. (www.auto-moto.com, Sylvain Gauthier, 08/06/2022)
Dans une tribune publiée par Le Monde, Jean-Marc Siroën, professeur d'économie émérite à l’Université Paris Dauphine - PSL, parle des erreurs commises par la plupart des banquiers centraux et ministres de l'Économie face au risque d’inflation. Il « a d'abord été nié, puis, une fois la hausse des prix avérée, elle a été relativisée », relate l'enseignant. En effet, les experts se sont trompés sur l’appréhension de la hausse de l'indice des prix à la consommation. Ensuite, la crise en elle-même a été mal diagnostiquée : « le monde ne souffrait pas d'une demande insuffisante par rapport aux capacités de production, mais d'une production insuffisante par rapport à une demande en hausse », explique l’économiste. S'ajoutant à cela le manque de flexibilité des banquiers centraux et ministres de l'Économie, ajoute Jean-Marc Siroën. (www.lemonde.fr, Jean-Marc Siroën, 12/06/2022)
Dans une interview accordée à Focus RH, Fabien Blanchot, professeur de management à l'Université Paris-Dauphine-PSL et co-directeur de la Chaire Confiance, Coopération et Management, revient sur l’importance de la confiance dans le management. Pour faire face aux différents changements, notamment le développement de nouveaux modes de travail et la complexité croissante des activités, le manager doit faire davantage confiance aux collaborateurs. Pour y parvenir, « la posture managériale a intérêt à adopter un style de leadership plus relationnel, plus participatif et délégant, plus transformationnel, et surtout plus authentique et servant. Le manager doit donc commencer par donner, mais aussi à chercher à maîtriser les risques (…) et de dissuader les violations de la confiance, avec un certain niveau de contrôle a posteriori », détaille Fabien Blanchot. Dans ce cadre, l'Université Paris Dauphine - PSL a mis en place un programme permettant de développer la capacité des managers à maîtriser « le management de la confiance et le management par la confiance ». La formation permet d’obtenir un Certificat Confiance & Management. (www.focusrh.com, 13/06/2022)
Dans une interview accordée à Euradio, Anna Creti, professeure d'économie à l'Université Paris Dauphine - PSL et directrice scientifique de la Chaire Économie du gaz naturel et de la Chaire Économie du climat, a livré le bilan climat de la PFUE à deux semaines de la fin de la présidence française de l’UE. Selon elle, en matière climatique, le plan proposé pour ce semestre 2022 « soulignait l'importance de concilier le développement économique et les ambitions climatiques ». « L'instauration de la taxe carbone aux frontières de l'Europe pour les produits qui ne respectent pas les exigences climatiques de l'Union » est notamment visée. La semaine dernière, le texte de la réforme du marché européen du carbone a été écarté par le Parlement. Le texte est composé de nombreuses réformes notamment, sur l'extension du marché carbone aux transports et au bâtiment. Côté automobile, les députés européens ont décidé la fin des moteurs thermiques en 2035. Par ailleurs, la guerre en Ukraine doit « faire réfléchir aux urgences de la transition énergétique et bas carbone », a ajouté Anna Creti. (euradio.fr, Anna Creti, 14/06/2022)
Face au développement du Web3, Meta ambitionne de recruter 10 000 personnes en Europe d’ici cinq ans pour construire son « métavers ». D’après un projet publié récemment, le géant s'associera à Simplon.co pour lancer sa « première école gratuite et inclusive dédiée au métavers ». À partir de la rentrée 2022, des formations gratuites seront proposées à Paris, Marseille, Lyon et Nice. « Tous les métiers du développement digital et du jeu vidéo sont essentiels », selon Henri Isaac, professeur à l'Université Paris-Dauphine. D’après Meta, le programme est conçu pour « répondre à la demande des entreprises sur les compétences et les métiers émergents » et pour « s’assurer que des personnes issues de la diversité puissent profiter de ces opportunités professionnelles ». En octobre 2022, un établissement pour ces métiers sera inauguré à Paris La Défense, dans les Hauts-de-Seine. Au cours de leur formation, les étudiants acquerront les compétences nécessaires pour devenir chefs de projet, développeurs XR ou designers. Selon le cabinet Grand View Research, d’ici à 2030, le marché du métavers atteindra 645 milliards d’euros. (Aujourd’hui en France Économie, 14/06/2022)
Dans une tribune publiée par Le Monde, Stéphane Lhuissier, économiste, et Fabien Tripier, professeur à l'Université Paris Dauphine - PSL et chercheur au CEPREMAP, parlent de l'évolution du risque cyber depuis le début de la crise en Ukraine. En raison du caractère illégal des attaques cyber et de leurs formes multiples, le risque cyber est difficile à mesurer et à quantifier. Dans ce contexte, les deux économistes ont décidé de se focaliser sur le trafic sur Twitter pour mener à bien leur étude intitulée « Measuring cyber risk ». « Nous construisons un indicateur du risque cyber basé sur le nombre de tweets traitant de ce sujet dans l'ensemble du trafic twitter. Cet indicateur se révèle performant pour rendre compte de la température du risque cyber tel qu'il est perçu par les utilisateurs de ce réseau », expliquent les auteurs. L’investigation a notamment révélé que depuis 2016, « la Russie est très fréquemment associée aux tweets traitants du risque cyber », concluent Stéphane Lhuissier et Fabien Tripier. (www.lemonde.fr, 15/06/2022)
Pour les entrepreneurs appartenant à des minorités ethniques, l’accès au financement est l’une des principales difficultés. Ces obstacles financiers sont plus prononcés lorsqu’il s’agit de lever des fonds et de faire face au capital-risque. Selon le rapport « State of European Tech 2021 », seulement 1,3 % des capitaux levés par les entreprises de la tech européenne vont aux créateurs provenant des minorités ethniques. D’après Marion Flécher, docteure en sociologie à l’Université Paris-Dauphine et auteure d’une thèse sur les inégalités d’accès à l’écosystème des start-up en 2019, « ce monde est conçu par des acteurs dominants, pour des dominants. Sans les bons marqueurs sociaux, ce modèle est quasi inaccessible et révèle de nombreuses inégalités de classe ». (Management, 06-07/2022)
Alors que la Première ministre, Élisabeth Borne, a affirmé que la hausse des prix des carburants n'enrichit pas l'État, le débat concernant ce sujet se poursuit. « Je peux vous assurer qu'aujourd'hui l'État ne gagne pas d'argent sur les taxes sur les carburants », a-t-elle déclaré. Selon Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP) de l'Université Paris Dauphine - PSL, tout va dépendre des futures évolutions du prix de baril de pétrole et des adaptations du dispositif de ristourne. Il n'est pas exclu que le manque à gagner de l'État se creuse « si le prix du baril baisse et que le dispositif est maintenu », ou qu'au contraire l'État s'enrichisse si les prix à la pompe s'envolent encore plus haut, a-t-il expliqué. « Cela veut dire qu'il faut comprendre l'intention de l'État, reverser le surplus de TVA lié à l'augmentation du prix du baril, sans s'imaginer que tout cela sera équilibré au centime près. Et surtout, le gel des tarifs du gaz et de l'électricité coûte lui 25 milliards. Bref, l'État ne s'enrichit pas dans cette période », poursuit Patrice Geoffron. (www.lefigaro.fr, Julien Da Sois/ Océane Herrero, 16/06/2022)
D’après le ministère de la Transition écologique, le litre de gazole est passé au-dessus des deux euros et le baril de pétrole est à 118 dollars. Toutefois, lorsque le prix du baril était plus cher, soit 146 dollars en 2008, le prix à la pompe était de 1,20 euro. Plusieurs tendances expliquent ce paradoxe, notamment, le taux de change, qui est actuellement défavorable à l’euro. « Il faut rappeler que le pétrole se paie en dollar. Le taux de change entre le dollar et l'euro entre 2008 et aujourd'hui n'est plus du tout le même. Aujourd'hui, on achète le dollar plus cher », souligne Sophie Méritet, maître de conférences à l'Université Paris Dauphine - PSL. (www.20minutes.fr, Mathilde Cousin, 17/06/2022)
Depuis le 15 juin 2022, GRTgaz a affirmé que la Russie ne fournissait plus de gaz naturel à la France. « C’est une nouvelle escalade dans une économie de guerre », selon Anna Creti, professeure d’économie à Dauphineet spécialiste des énergies. La Russie a également réduit ses livraisons de gaz vers l’Allemagne de 60 %et vers l’Italie de 40 %. La décision de chef d’État russe, Vladimir Poutine, intervient pendant que les pays européens profitent de l’été pour augmenter leurs stocks. La France et l’Allemagne assurent des stocks à 56 %. « La maximisation d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) doit nous permettre d’atteindre l’objectif de 80 % en septembre, mais l’inquiétude va monter si toute l’Europe doit refaire ses stocks en même temps », observe Anna Créti. La Russie n'a pas hésité à couper son exportation de gaz, qui est également sa source de financement. « On l’a sous-évalué sur ce point. Nous aussi, nous avons beaucoup à perdre », estime Anna Creti. (Ouest-France, Marion Dubois, 18-19/06/2022)
Dans une tribune publiée par The Conversation, Christian de Perthuis, professeur d'économie, fondateur de la Chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine - PSL, revient sur les enjeux de la planification écologique. Selon lui, ce concept reposerait sur cinq points incontournables. D’abord, la réévaluation de l’objectif afin qu’il soit conforme avec les engagements européens. L'accélération de la transition énergétique, permettant de conditionner l'atteinte d'une réduction de 55% des émissions en 2030. L’accroissement des perspectives pour assurer le virage de l'agroécologie. La mise en place d’un plan « réducteur d’incertitude » pour convaincre les acteurs économiques de se détourner des énergies fossiles. Christian de Perthuis conclut avec l'adhésion des citoyens. Selon lui, cela nécessite des règles de justice fondées sur le pouvoir d'achat, l’emploi et la résilience. (theconversation.com, Christian de Perthuis, 21/06/2022)
Dans une chronique publiée aux Echos, Christian de Perthuis, professeur à l’Université Paris Dauphine - PSL et fondateur de la Chaire Économie du climat, parle de « sobriété énergétique ». Selon lui, « la sobriété consiste à viser des régimes alimentaires qui économisent les calories primaires. » Il s’agit d’une transition difficile à opérer, mais qui comporte de grands avantages pour la santé, d’après lui. Afin de réduire les émissions à long terme, la réduction de la surface nécessitant la climatisation dans les logements peut s’avérer efficace. En ce qui concerne le transport, Christian de Perthuis ajoute que la limitation des vitesses de circulation peut réduire les émissions plus rapidement. (Les Échos, Christian de Perthuis, 21/06/2022)
Les pays européens avaient décidé, avant la guerre en Ukraine, de sortir du charbon. Actuellement, ils prévoient de recourir davantage au charbon pour sécuriser leur approvisionnement en électricité. La production d’électricité à partir du charbon pourrait considérablement augmenter en 2022. À court terme, cela ne générera pas « une forte montée des émissions de CO2 en Europe », rassure Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP) de Dauphine. Selon lui, l'impératif de sécuriser l'approvisionnement du système électrique et l’effet de la hausse des prix des énergies fossiles sur le pouvoir d’achat devront se contrebalancer. Toutefois, « faire sortir de terre plus de centrales à charbon, ce serait très problématique », alerte Patrice Geoffron. (La Tribune Édition Quotidienne, Juliette Raynal, 21/06/2022)
Dans une chronique publiée à la Libération, Anne-Laure Delatte, chargée de recherches au CNRS (Leda, Dauphine), évoque les économistes qui se prennent pour des physiciens et qui prétendent être neutres. Cette manie d’imiter les sciences physiques donne l’illusion que nous pouvons contrôler la société « comme s’il suffisait de suivre quelques recettes de cuisine pour résoudre tous les problèmes sociaux », explique-t-elle. Le débat économique n’a pas eu lieu parce que la Nupes est la seule à avoir proposé un programme économique. « J’en veux aux médias quand ils ne font pas la distinction entre un expert rémunéré par ses conseils privés et un ou une universitaire qui produit des articles de recherche », déclare Anne-Laure Delatte. (Libération, Anne-Laure Delatte, 22/06/2022)
Les Français partent plus tôt à la retraite par rapport à leurs voisins aux Pays-Bas, en Suède, en Allemagne, en Espagne, en Belgique ou encore en Italie. « Dans les pays ayant repoussé de quelques années l’âge de la retraite, le taux d’activité des seniors est plus élevé, comme si les salariés anticipaient la fin de leur vie professionnelle un à deux ans avant ce nouvel âge de départ », avance Valérie Batigne, fondatrice et présidente de Sapiendo. Dans l’Hexagone, les précédentes réformes se sont accompagnées d’une augmentation du taux d’emploi des seniors. Entre les années 2000 et aujourd’hui, celui des 55 à 64 ans a bondi de 32%, à plus de 56%, et celui des 60 à 64 ans a augmenté de 22 points, avec une forte accélération après la réforme de 2010 qui a repoussé l’âge légal de 60 à 62 ans. « II y a une croyance très malthusienne en France selon laquelle on augmenterait le chômage en augmentant la population active, mais cela ne marche pas comme ça », explique Florence Legros, professeure de sciences économiques à l’Université Paris Dauphine - PSL. Un recul de l’âge de la retraite, ne serait-ce que de deux ans, serait déjà bénéfique pour les finances publiques. Reste que « la prolongation d’activité ne peut vraiment marcher qu’avec des gens qualifiés, ce qui doit amener à discuter d’abord de la formation tout au long de la vie », souligne Florence Legros. (Capital, Constance Daire, 07/2022)
Etudiants et almuni de l'Université Paris Dauphine - PSL
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- 31/05/2022Revue de presse mai 2022