Thèse
La thèse de Pauline Charousset a pour thème les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur et porte une attention particulière au rôle des mécanismes à l’oeuvre lors de la transition entre fin des études secondaires et entrée dans le supérieur.
Elle s’articule autour de trois chapitres indépendants. Un premier chapitre tente de mettre en lumière le rôle de la structure des cursus proposés aux étudiants dans le secondaire dans leur choix de poursuivre des études supérieures, à partir de l’étude de la réforme de la voie professionnelle de 2009 en France. Cette réforme, qui a réduit la durée du cursus menant au baccalauréat de 4 à 3 ans pour les étudiants de la voie professionnelle, a augmenté de manière considérable les taux d’accès au baccalauréat et à l’enseignement supérieur de ces étudiants, suggérant que la structure du système éducatif est un déterminant clé des choix éducatifs des élèves.
Un second chapitre, coécrit avec Gabrielle Fack, Julien Grenet et Yinghua He, s’intéresse au rôle du recrutement des filières sélectives du supérieur dans la stratification sociale, de genre et géographique observée dans ces formations. Pour ce faire, ce chapitre estime dans un premier temps les règles de recrutement des CPGE scientifiques, littéraires et commerciales, avant de simuler l’impact qu’auraient des règles de recrutement contrefactuelles (par exemple, l’anonymisation des dossiers de candidature, qui empêcherait les CPGE de prendre en compte le genre, l’origine sociale et l’origine géographique des candidats lors du recrutement) sur la composition sociale, géographique et de genre de ces formations.
Enfin, un dernier chapitre, coécrit avec Marion Monnet, s’intéresse au rôle des interactions professeurs-élèves dans la formation des préférences des élèves et leur niveau de performance. A partir de données textuelles des appréciations des bulletins de maths en terminale S, ce chapitre met à jour l’existence d’une différenciation du vocabulaire utilisé par les professeurs en fonction du sexe de l'élève. Dans un second temps, l’étude analyse l’impact différentiel sur les choix d'orientation et la performance des élèves des professeurs ayant une plus ou moins grande propension à qualifier différemment le travail des élèves en fonction de leur sexe.