Revue de presse Mars 2020

Découvrez la Revue de Presse de Dauphine de mars 2020


Université Paris Dauphine­—PSL

Rafik Aribi, diplômé de l’université d’Evry-Val-d’Essonne et de Paris-Sud, est nommé directeur financier de l’Université Paris-Dauphine-PSL. L’homme de 42 ans était directeur financier de CentraleSupélec depuis 2018. (Option Finance, 02/03/2020)  

Cette année, le rapport sur l’état des lieux du sexisme en France, réalisé par le Haut Conseil à l’Egalité (HCE), s’est focalisé sur la place des femmes dans le domaine des médias, de la politique et du travail. Quelques pages du rapport sont dédiées au sexisme au sein de l’enseignement supérieur. Les grandes écoles sont les plus ciblées, notamment les écoles d’ingénieurs, où les femmes ne représentaient que 32 % des étudiants en 2019, selon le baromètre de la Conférence des grandes écoles. Le rapport évoque notamment une étude réalisée en 2016 par l’association « Femmes ingénieurs », dans laquelle 63 % des étudiantes interrogées affirment avoir subies ou été témoins de violences verbales sexistes ou sexuelles sur leur campus. Quand 10 % indiquent avoir déjà été victimes d’une agression sexuelle. Par ailleurs, le rapport salue la mise en place des quatre « mesures prioritaires » par la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, à l’occasion du comité interministériel aux Droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes du 8 mars 2018 ; ainsi que l’arrêt de la diffusion de certaines « publications à connotation sexiste » dans les grandes écoles. Le sexisme ordinaire et les violences persistent toutefois, particulièrement au sein des associations étudiantes et des évènements festifs qu’elles organisent. « Nous avons identifié des zones à risques, et les week-ends d’intégration en font partie», confirme Pascale Colisson, responsable pédagogique et chargée de la mission égalité des chances à l’Institut Pratique du Journalisme (IPJ) Dauphine PSL. «C’est pourquoi il est très important de fixer le cadre de ce qui est acceptable ou non, avec des paroles fortes, dès le jour de la rentrée», souligne-t-elle. (Les Titres du Matin Le Figaro.fr, 03/03/2020) 

A l’approche des concours d’entrée aux grandes écoles, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a déclaré dimanche que les concours, « considérés comme utiles à la vie de la nation », ne sont pas concernés par l’interdiction de plus de 1 000 personnes. Dans l’attente de davantage de consignes de la part du gouvernement, les grandes écoles multiplient les réunions de crise pour partager un maximum d’informations. Comme pour le Service de concours d'écoles d'ingénieurs (SCEI) et Ecricome, pour l’instant « aucune annulation de concours n'est envisagée », indique Pascal Guénée, directeur de l'Institut pratique du journalisme (IPJ) et président de la Conférence des écoles de journalisme. « En ce qui concerne l'IPJ, on va prendre plus de salles pour répartir davantage les candidats. On prévoira aussi des gants, du gel hydroalcoolique pour les personnels qui sont là pour surveiller et ramasser les copies », explique-t-il. (www.liberation.fr, 12/03/2020) 

En mars 2020, le MOB Hôtel de Saint-Ouen s’associe à l’Université Paris-Dauphine et au promoteur Cardinal pour créer le premier complexe francilien de « coworking » et « coliving » à l’anglo-saxonne. Ce partenariat se présente comme une sorte de campus moderne pensé pour favoriser les interactions entre étudiants, voyageurs et jeunes actifs. La résidence étudiante, conçue pour les élèves de Paris-Dauphine, sera en outre composée de 10 appartements partagés de 2 chambres, 2 grands appartements de colocation, 13 chambres et 138 logements classiques. Mais l’innovation est surtout dans l’espace partagé par la résidence universitaire, l’hôtel et les bureaux : un espace de coworking de 142 m2 pour les entreprises incubées de l’Université, un espace détente collectif de plus de 100 m2 ainsi qu’un jardin-patio d’environ 200 m2. Cyril Aouizerate, créateur du MOB Hôtel, assure toutefois que l’hôtel gardera ses fondamentaux soit des chambres bon marché et modulables, une table inclusive 100 % bio et responsable ainsi qu’une belle programmation culturelle. (Vivre Paris, Printemps 2020) 

Enseignants et experts de Dauphine

Née dans les années 1970, la finance islamique contemporaine a connu une forte progression ces dernières années. Comparée à la finance classique, « la finance islamique s’ajoute des contraintes : on fait de la finance de façon responsable en réduisant le champ des possibles », explique Kader Merbouh, directeur de l’Executive Master « Principes et pratiques de la finance islamique » de l’Université Paris-Dauphine. Ces contraintes sont les principes éthiques issus du droit musulman des affaires, à l’image de la prohibition de l’intérêt ou de l’interdiction d’investir dans des secteurs considérés comme ayant des impacts négatifs sur la société, tels que l’armement, le tabac ou l’alcool. «C’est une finance simple, dont deux autres grands principes sont l’investissement dans l’économie réelle et la tangibilité des actifs, c’est-à-dire que la banque doit détenir ce qu’elle vend», poursuit Kader Merbouh. (Pour l’Eco, 01/2020) 

Les places financières, de Riyad à Dubaï, sont inquiètes face à la propagation de l’épidémie du coronavirus. La plupart des marchés de la région sont dépendants du pétrole, or la demande a considérablement baissé. Celle de la Chine surtout, qui absorbe en temps normal 1/5 de la production d’or noir en provenance du Golfe, est paralysée par les mesures prises contre la contagion du coronavirus. L’inquiétude est donc perceptible chez le géant pétrolier qu’est l’Arabie Saoudite avec l’Aramco, qui pompe près de 10 millions de barils par jour, soit 10 % de la demande mondiale. Riyad et l'Opep pourraient ainsi défendre une nouvelle réduction de la production lors de la réunion du cartel prévue cette semaine à Vienne. « C’était la crise iranienne qui a fait monter un moment les prix du pétrole, maintenant c’est le coronavirus qui fait baisser le prix dans la mesure où la demande diminue », commente Jean-Pierre Favennec, professeur associé à Sciences Po et Paris-Dauphine. Selon lui, l'Arabie Saoudite va sans doute essayer de réduire assez sensiblement sa production pour mettre le marché à peu près à niveau. Il se demande cependant si cet effort sera suffisant, car « même s’il y a une forte baisse pendant quelque temps, elle ne devrait pas durer des mois et des mois », poursuit l’enseignant. Il ajoute toutefois qu’« à l'instant même, il est possible que le prix du Brent continue de baisser encore pendant quelques semaines, du fait de l'incertitude que l'on a sur la progression de l'épidémie ». (France Culture, 02/03/2020) 

Les travailleurs des plateformes font l’objet de multiples réflexions autour de leur statut. En effet, malgré la requalification de leur contrat en salariat, le débat continue. « Une jurisprudence est en train de se dessiner maintenant que les juges ont mieux compris comment fonctionnent ces plateformes », indique Kevin Mention, avocat d’un livreur de vélo ayant obtenu la requalification de son contrat de prestation de service en contrat de travail. « L’idée n’est pas tant d’obliger les plateformes à les salarier, mais d’obtenir qu’ils aient les droits et la protection sociale des salariés, vu qu’on les emploie comme tels en réalité », complète-t-il. « Les plateformes ont joué sur le fait que le salariat était mal vu par les jeunes pour se décharger de toute responsabilité sociale envers les coursiers », explique pour sa part Dominique Méda, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine. Seulement, à force d’attirer des indépendants, les plateformes ont pu diminuer leur rémunération. En réponse à la nouvelle loi d’orientation des mobilités (LOM), adoptée en décembre, qui exige que les livreurs et livreuses soient libres d’organiser leur temps de travail, le Collectif des Livreurs Autonomes de Paris (Clap) a lancé un groupe de travail, via l’application de messagerie cryptée Telegram, pour trouver un moyen de concilier l’autonomie et une forme de stabilité pour ces travailleurs. Depuis presque deux ans, le collectif Pédale et tais-toi ! (Pett) planche, lui aussi, sur un projet de « salariat autonome ». Les efforts restent toutefois insuffisants, juge la sociologue. Pour elle, « protéger un côté ou l’autre, c’est un choix de société ». En plus d’encourager les démarches en justice, Dominique Méda espère en finir avec « le droit mou » : « Il faut une législation contraignante pour ces géants qui précarisent des milliers de personnes sans même être rentables », considère-t-elle. (Politis, 05-11/03/2020) 

Face à la complexification des pratiques organisationnelles et l’accélération du monde, les artistes interviennent de plus en plus en entreprise pour aborder l’organisation, rapportent deux chercheurs à l’Université Paris-Dauphine, Stéphane Debenedetti et Véronique Perret. L’art ne se limite plus à une portée décorative ou divertissante « et on constate que les entreprises acceptent qu’une partie du processus apprenant ou d’innovation échappe au mesurable ou à ce que l’on peut anticiper », expliquent-ils. « L’art, comme les laboratoires de créativité, peut être une nouvelle manière de provoquer des changements dans le quotidien, autour de missions, de services, de produits ou dans une visée interventionnelle », estiment les deux experts. Ces interventions se présentent sous trois grands formats : « la constitution d’une collection d’art à laquelle sont de plus en plus associés les salariés, les résidences d’artistes et la consultance artistique ». (Liaisons sociales magazine, Mars 2020) 

Les usines soumises aux droits d’émission ont jusqu’à la fin du mois de mars pour déclarer leurs émissions de CO2 de l’an dernier. « Un auditeur privé indépendant comme PwC, Deloitte ou SGS délivre un rapport officiel d’émissions. Pour cela il consulte les factures d’achat de carburants fossiles et estime, à partir des volumes produits, le nombre de tonnes d’émissions liées aux procédés de fabrication », explique Raphaël Trotignon, chercheur en économie de l’énergie et du climat à l’Université Paris-Dauphine. Les industriels ont, en outre, jusqu’à fin avril pour restituer à l'État les quotas correspondant à leurs émissions de CO2 de 2019. (Le Figaro, 10/03/2020)  

Les cours du pétrole ont chuté de 25 % le 9 mars. L’Opep et ses alliés n’ont pas réussi à se mettre d’accord, ce vendredi 6 mars, lors d’une réunion à Vienne, pour réduire conjointement leur offre de pétrole. En effet, l’Arabie saoudite n’est pas parvenue à convaincre la Russie d’accepter un nouvel accord de réduction de la production mondiale de pétrole pour soutenir les cours. « Une décision assez surprenante », selon Jean-Pierre Favennec, professeur à l’Université Paris-Dauphine. Pour ce spécialiste de l’énergie, le désaccord entre l’Arabie Saoudite et la Russie est la conséquence du désaccord entre les Etats-Unis et la Russie. Outre le pétrole de schiste qui inonde le marché, cette dernière a en effet « beaucoup de difficultés » avec les Etats-Unis, qui mettent des sanctions partout et qui veulent les empêcher de construire les gazoducs dont ils ont besoin, explique l’enseignant. La Russie espère donc que le prix bas va attaquer les pétroles de schiste américains et les rendre non rentables. (RMC Découverte, 10/03/2020) 

 Les conditions actuelles de marché ne sont pas favorables à une privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP), a annoncé, ce mercredi, le gouvernement. Une décision qui se justifie pleinement considère Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine et membre du cercle des économistes. « Il semble qu'il est urgent d'attendre sur toute une série de décisions et notamment celle-ci puisqu’à court terme le trafic aérien est très touché par la situation en cours, sans qu'on sache bien sur quelle durée et quel aura été l'effet sur les compagnies aériennes ainsi que l'effet à plus long terme sur le trafic », estime l’enseignant. Par ailleurs, selon Patrice Geoffron, « on peut considérer que 2019 aura probablement été une année charnière, notamment parce qu’elle a été marquée par beaucoup d'évènements climatiques qui ont frappé les esprits. De telle manière qu’il y a eu une remise en question assez générale de la globalisation, et en particulier de la place du tourisme, et donc mécaniquement, du trafic aérien ». « Evidemment, tout cela est de nature à modifier les anticipations sur la valeur des compagnies aériennes et la valeur des infrastructures aéroportuaires », poursuit-il.  (France Culture, 12/03/2020) 

Christian Schmidt, professeur d'économie émérite à l’Université Paris-Dauphine et président de l’Association européenne de neuroéconomie, expose, dans une tribune au Monde, les recherches de la neuroéconomie susceptibles d’éclairer les comportements face à « l’incertitude inattendue » de la crise sanitaire du coronavirus. « S’il existe aujourd’hui des liens étroits entre la propagation de ce virus et celle de la crise économique, ils ne concernent pas seulement ses conséquences macroéconomiques souvent évoquées, mais également les comportements qu’elle engendre chez les agents qui la subissent », souligne Christian Schmidt. En effet, avec l’émergence de l’épidémie de Covid-19, les agents, quels qu’ils soient, peinent légitimement à adopter un comportement rationnel, observe l’économiste. Selon lui, « l’angoisse qui les guide se trouve en outre entretenue par le caractère le plus souvent imprévisible qui caractérise le développement de cette épidémie, chaque nouvelle donnée recueillie sur sa progression risquant alors d’aggraver encore paradoxalement ce type d’incertitude ». (www.lemonde.fr, 13/03/2020) 

Depuis l’arrivée du Covid-19, plusieurs pays ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre chuter sensiblement avec le ralentissement général de l’activité économique. « En Chine, sur un mois, c'est-à-dire le mois qui a suivi la fin du nouvel an chinois, les émissions ont baissé de 25 %, soit de 200 millions de tonnes de CO2. Ce qui représente à peu près en un mois l'équivalent de 2/3 du total des émissions de la France sur un an », rapporte Christian de Perthuis, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, fondateur de la Chaire Economie du climat, et auteur du livre « Le tic-tac de l’horloge climatique – Une course contre la montre pour le climat ». « Il est cependant difficile de dire que ce soit une bonne nouvelle pour le réchauffement climatique, lorsqu’on fait face à la plus grande crise sanitaire depuis un siècle », ajoute l’enseignant. Pour lui, « l’important est de bien comprendre le mécanisme tout à fait nouveau de cette récession ». En outre, « si la récession est courte et si on ressort assez vite grâce aux mesures de relance, je pense, dans le meilleur des cas, qu'on aura une récession mondiale équivalente à celle de 2009, qui a fait baisser les émissions de gaz à effet de serre à 500 millions de tonnes de CO2, mais la baisse des émissions sera facilement de 2 à 3 fois supérieur », poursuit-il. (France Culture, 14/03/2020) 

Pour Anton Brender, professeur associé honoraire de l’Université Paris-Dauphine, « le capitalisme est devenu un moteur du progrès social parce que, loin de le laisser faire, nos sociétés se sont opposées à lui. Ce faisant, elles l’ont forcé à aller dans une direction qu’il n’aurait jamais empruntée de lui-même ». En effet, les luttes sociales et les combats politiques, qui ont poussé à l’augmentation des salaires et à la réduction du temps du travail, ont permis à la consommation de progresser et ont permis une croissance continue de la demande. Pourtant, « si l’on peut aujourd'hui parler d’une panne du progrès social, c’est que cette progression est de moins en moins partagée : non seulement les inégalités se sont accrues, mais ceux qui sont au bas de l’échelle ont vu, depuis plusieurs décennies parfois, leur pouvoir d’achat stagner en même temps que la qualité des infrastructures sociales à leur disposition se dégradait », explique l’économiste. Un dérèglement qui provient de la globalisation du capitalisme, causée par la libération des mouvements de capitaux, et qui a mis en concurrence les espaces économiques et ceux qui y travaillent. « Si tous les pays occidentaux ont accepté cette globalisation, peu ont fait des efforts pour y faire face », poursuit Anton Brender. Pour réconcilier capitalisme et progrès social, il faut, selon lui, « cesser d'être passifs face au capitalisme globalisé ». « Revenir à une stratégie « sociale-démocrate » est possible, même si cela semble peu glorieux aux yeux de ceux qui veulent « une révolution », sinon rien », conclut-il. (Le Monde, 15/03/2020) 

Deux propositions de loi sur le Green Deal sont actuellement évoquées en Europe et aux Etats-Unis, mais à des stades d’avancement différents. « Le Pacte vert pour l’Europe » d’un côté et un « Green New Deal », de l’autre. Selon Dominique Méda, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine, bien que ces deux programmes aient des objectifs encourageants en faveur de l’environnement et des travailleurs, ils présentent toutefois trois grandes limites. D’abord, ils continuent à afficher leur croyance dans la toute-puissance du progrès technologique et n’accordent quasiment aucune place à la question centrale de la sobriété et de la nécessaire rupture que les sociétés occidentales doivent absolument opérer avec le consumérisme et le productivisme, explique l’enseignante. « Enfin, et pour les mêmes raisons, aucun des deux programmes ne rompt avec le tabou de la croissance, alors même que l’urgence est telle qu’il nous faut désormais raisonner en termes de post-croissance et substituer au fétichisme du PIB celui de quelques grands indicateurs physico-naturels et sociaux : l’empreinte carbone et l’indice de santé sociale notamment », poursuit la sociologue. Ainsi, « la rupture que nous avons à engager n’est pas seulement de nature technique. Elle exige la remise en cause d’une grande partie de nos cadres cognitifs, de nos conventions et de nos représentations des rapports entre humains et nature. Elle nous oblige à repenser les fondements de nos disciplines, de leur hiérarchie et de leur usage par les gouvernants. C’est une véritable reconversion que nous devons engager », souligne Dominique Méda. (Le Monde, 15/03/2020) 

Tirant des leçons de l’épidémie de Covid-19, Dominique Méda, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine et coauteure de l’ouvrage « Une autre voie est possible », considère qu’il faut changer de modèle de développement économique, en mettant en œuvre une politique d’investissement massif dans la transition écologique et en prônant une éthique de la modération. « Cette crise sanitaire est un coup de semonce » qui met en évidence l’extrême fragilité des arrangements humains et l’ampleur de l’impréparation dans laquelle se trouvent nos sociétés, estime la sociologue. « Le coronavirus n’est rien à côté des événements qui s’abattront sur nous à mesure que la crise écologique déroulera implacablement ses conséquences », explique l’enseignante. Pour elle, la préparation à la crise écologique doit être notre unique priorité, « et cela doit se faire de la manière la plus organisée possible, en ayant la justice pour impératif ». Selon Dominique Méda, nous devons dès aujourd’hui faire entrer nos sociétés dans un véritable processus de reconversion écologique. (Libération, 18/03/2020) 

A l’instar du collectif « Les Dévalideuses », de nombreuses associations dénoncent l’attitude de la société et de l’Etat vis-à-vis des personnes handicapées. Ce dernier a même lancé, en janvier, une opération de sensibilisation sur le « validisme », à savoir la prétendue supériorité des personnes valides sur celles en situation de handicap. Durant un mois, les membres des Dévalideuses prodiguent chaque jour des conseils dans le but de « faire comprendre au grand public combien il envahit chaque parcelle de nos vies », explique Céline Extenso, une quadragénaire, victime elle-même des attitudes paternalistes, et qui par la suite, a décidé de créer le collectif avec sept autres femmes. Selon Pierre-Yves Baudot, professeur et chercheur en sociologie à l’Université Paris-Dauphine, la méfiance de ces collectifs s’explique notamment par le retard de la France en matière de handicap mais aussi sur l’axe de la recherche. Les disability studies, ou études sociologiques sur le handicap, « sont encore loin d’avoir la même ampleur chez nous que dans les pays anglo-saxons », précise ce spécialiste du handicap. Il estime en outre qu’on peut « tracer un parallèle entre cette lutte et celle contre le sexisme ou le racisme ». (Politis, 19-25/03/2020) 

Céline Bessière, professeure de sociologie à l'Université Paris-Dauphine, présente dans l’émission « After business » sur BFM Business TV son livre intitulé « Le genre du capital ». Coécrit avec Sibylle Gollac, cet ouvrage s’intéresse notamment aux inégalités entre les hommes et les femmes au sein des familles.  « En principe, si on regarde les lois, on a une égalité formelle. En effet, dans le code civil 1804, les filles sont traitées au même titre que les garçons. Néanmoins, en enquêtant dans les familles, dans les études notariales, dans les cabinets d'avocats, et dans les tribunaux de grande instance, on se rend compte qu’en pratique, cette égalité n’est pas si présente », souligne la sociologue. (BFM Business TV, 19/03/2020) 

Dans une tribune, Christian de Perthuis, professeur d’économie et fondateur de la chaire « Economie du climat » à l’Université Paris-Dauphine, analyse les effets de la crise du Covid-19 sur les émissions de CO2. « A court terme, la gestion d’une crise sanitaire désormais mondiale provoque un choc sur l’économie d’une intensité inédite en temps de paix. Il va en résulter un recul massif des émissions », indique l’enseignant. « En 2009, une récession majeure avait provoqué un recul des rejets mondiaux de CO2 de 500 millions de tonnes (Mt). En 2020, la baisse devrait être nettement plus prononcée. En ordre de grandeur, on peut la situer dans une fourchette de l’ordre de 1 000 Mt à 5 000 Mt. Des montants qui ne sont pas susceptibles d’être rattrapés en un an », explique-t-il. Pour lui, le choc de 2020 pourrait faire de l’année 2019 le pic mondial des émissions de CO2. « La crise sanitaire révèle la fragilité des organisations productives qui dopent ces émissions et son traitement de choc va contraindre à des expérimentations porteuses d’alternatives plus respectueuses du climat. La Chine, premier émetteur mondial, sera en première ligne », estime Christian de Perthuis.  (www.lejdd.fr, 19/03/2020) 
(Les Echos, 26/03/2020) 

Dans le cadre d’une interview, Dominique Méda, sociologue et professeure à l’Université Paris-Dauphine, indique qu’elle est frappée par la redécouverte quasiment à l’échelle collective, à l’échelle de la nation, de la valeur du travail des soignantes, des infirmières et des caissières, des professions qui jusqu’à présent sont à juste titre des professions invisibilisées, sauf si elles protestaient et qu’elles étaient en grève. En effet, ce sont les femmes qui sont en première ligne, car elles sont majoritaires dans les « métiers du care », et les « métiers de la vente ». « Et en même temps ce sont elles qui sont dans les professions les moins bien rémunérées, parce qu’elles travaillent souvent à temps partiel, et que leurs qualifications ne sont pas reconnues », explique la sociologue, pour qui il « faudra absolument revenir là-dessus quand on sortira de cette crise et même d’ailleurs avant ». Pour Dominique Méda, le revirement à faire c’est « l’économie de guerre » ou « distinguer les métiers vitaux pour la société et les autres ». « Je suis entièrement d’accord sur l’analyse du philosophe Frédéric Lordon que cette pandémie sera sans doute un test pour la logique libérale, productiviste et extractiviste », complète-t-elle. (Arte, 24/03/2020) 

La notion de « démondialisation » est amplement débattue depuis des années, notamment dans le cadre de la guerre commerciale sino-américaine. « L'épidémie de coronavirus change la donne de la mondialisation et montre que dans certaines filières, les difficultés d'approvisionnement peuvent poser un problème stratégique », alerte le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Selon El Mouhoub Mouhoud, professeur d'économie à Paris Dauphine, il n'y a pas aujourd'hui de « démondialisation » mais « une recomposition des chaînes de valeur » avec des problématiques très différentes d'un secteur d'activité à un autre. Il relève également que « lorsque les coûts de transaction du commerce augmentent (droits de douanes, transports, etc.), les firmes multinationales ont tendance à sauter ces barrières pour produire sur place ». (La Tribune Edition Quotidienne, 21-23/03/2020) 

L’activité industrielle dans le Vieux Continent a considérablement diminué en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus, impactant le marché des crédits carbone, ces « droits à polluer » que les entreprises émettrices de gaz à effet de serre doivent acheter sur l’European Trading System. En effet, le prix de la tonne de CO2 est tombé de 30 % en deux semaines et s’échangeait à environ 17 euros le 25 mars. En fermant leurs usines, les industriels consomment moins d’énergie et polluent moins. Ils auront donc moins besoin d’acheter des crédits, ce qui fait baisser la demande et pèse sur les cours. Mais si la chute des cours pourrait être vue comme positive, étant donné qu’elle signale une contraction des émissions de gaz à effet de serre, Marc Baudy, l’un des responsables de la Chaire économie du climat de Paris-Dauphine, considère qu’ « en réalité, c’est une fausse bonne nouvelle, car le recul ne correspond pas à un changement structurel du système de production européen ». « Lorsque la reprise sera là, les émissions repartiront », précise-t-il. (Les Echos, 26/03/2020) 

Les pouvoirs publics occidentaux mesurent aujourd’hui l’ampleur inédite des dégâts macroéconomiques du confinement généralisé qu’ils ont décidé, écrit dans une tribune Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine. « Du strict point de vue économique, c’est un choix extrêmement coûteux car il prolonge la crise sanitaire et dégrade encore davantage les anticipations économiques. Le coût en bien-être en sera considérable et durable, bien au-delà d’une perte de 1 % de PIB en 2020 comme l’anticipe le projet de loi de finance rectificative déposé la semaine dernière », explique l’enseignant. Il serait, selon lui, moins couteux « de concentrer les efforts sur le desserrement de la contrainte de capacité de traitement sanitaire, en multipliant les dispositifs de ventilation disponibles et en employant les institutions entraînées à la gestion de crises de grande ampleur (l’armée) ». (L’Opinion, 26/03/2020) 

Dans une tribune, Pascal Salin, professeur honoraire d'économie à l'Université Paris-Dauphine, ancien président de la Société du Mont-Pèlerin, s'élève contre l'aggravation du déficit budgétaire et l'expansion monétaire, visant à amortir les conséquences de l'épidémie de coronavirus. Il est parfaitement vain de croire que la Banque centrale européenne (BCE) peut contribuer à la relance de l'économie de la zone euro en créant plus de monnaie censée augmenter la demande, indique-t-il. Pour lui, « l’hypothèse d'inspiration keynésienne selon laquelle la demande détermine l’offre est une idée fausse ». Selon l’enseignant, il conviendrait plutôt de raisonner conformément à un principe malheureusement trop ignoré, mais totalement justifié, que l'on appelle la « loi de Say », à savoir que l'offre crée sa propre demande. (Le Monde, 28/03/2020) 

Albéric Tellier, professeur de management de l’innovation à l’Université Paris-Dauphine, vient de publier un livre intitulé « Nouvelles Vibrations - S’inspirer des stars du rock, de la pop et du hip-hop pour innover ». En analysant les albums clés de 26 artistes, l’auteur a constaté que leurs œuvres sont nées selon des processus qui trouvent un écho dans la gestion des entreprises. « En relisant le parcours d'artistes et la genèse de leurs réalisations au prisme de théories managériales, je souhaite également fournir aux personnes en charge des projets d’innovation des clés de compréhension nouvelles et utiles pour mieux penser et gérer ce processus toujours un peu mystérieux qui permet de transformer des idées originales en prestations nouvelles », écrit Albéric Tellier. Pour lui, ces grands noms du rock, de la pop ou du hip-hop sont en effet des innovateurs qui peuvent inspirer tous ceux qui veulent développer des idées nouvelles. « Aborder les transformations en cours dans l’industrie musicale et les pratiques nouvelles des artistes (...) nous offre sans doute de formidables opportunités pour entrevoir les évolutions à venir dans bien d’autres domaines ! », souligne-t-il. (Le Figaro, 30/03/2020) 

Edith Ginglinger, professeure à l’Université Paris-Dauphine, propose une analyse de l’impact financier de la crise du coronavirus. Le Covid-19 entraîne, selon l’enseignante, trois types de chocs : « les personnes malades ne contribuent plus au PIB, les mesures de confinement et de fermeture des magasins donnent un coup d’arrêt aux dépenses des ménages et des entreprises, enfin l’incertitude entourant l’évolution de la situation et les anticipations négatives qui peuvent en résulter accentuent l’effet négatif sur l’économie ». Elle souligne également que les analystes financiers et les investisseurs n’ont, pas plus que les participants à l’enquête du World Economic Forum Global Risk, anticipé les risques et les conséquences de l’épidémie. « Aucune des conférences téléphoniques réunissant dirigeants, analystes et investisseurs autour des résultats des entreprises n’ont évoqué le Covid-19 avant le 22 janvier », ajoute Edith Ginglinger.  (Option Finance, 30/03/2020) 

« En marge de l’épidémie du Covid-19, le monde vit un contre choc pétrolier, déclenché le 7 mars par la décision de l’Arabie Saoudite de casser le marché et d’ouvrir les vannes de sa production », note Philippe Chalmin, professeur à Paris-Dauphine et fondateur de l’Institut Cyclope. Il était inattendu pour les Saoudiens que la Russie refuse de nouvelles baisses de production de pétrole. Le prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS), en réaction à cette décision de la Russie, décida le 7 mars : « plus de quotas et production et exportations au maximum ». Au pire moment, alors que l’épidémie devient mondiale et que la demande chute. « Résultat, les marchés se sont effondrés, revenant à des niveaux ignorés depuis le début du siècle : moins de 25 dollars le baril. À ce prix-là, la production n’est rentable pour personne. Pour l’Arabie Saoudite, à 30 dollars le baril, son déficit budgétaire atteindrait 22 % du PIB, soit 170 milliards de dollars », explique Philippe Chalmin. La décision de MBS a aussi plongé dans la crise les producteurs les plus dépendants. « En temps normal, la stratégie saoudienne aurait pu se concevoir. Mais, en pleine crise économique, la décision de MBS est d’une rare irresponsabilité », juge l’enseignant.  (Challenges, 26/03-01/04/2020) 

Etudiants et alumni de Dauphine

Alice Pégorier, étudiante en Master affaires internationales et développement durable à l’Université Paris-Dauphine, présente le collectif « Pour un réveil écologique », dont elle est membre. Fondé en 2018, « ce collectif représente les étudiants refusant de travailler dans des entreprises qui ne s’engagent pas concrètement dans la transition écologique ». « Nous demandons aux employeurs quels sont leurs engagements et leurs actions (…) Nous faisons attention à ne pas passer pour des donneurs de leçons et essayons vraiment de comprendre quels sont les freins à l’action. Nous souhaitons également sensibiliser les étudiants et démocratiser la transition écologique dans toutes les filières », explique l’étudiante. En outre, 105 entreprises ont reçu des questionnaires et 55 d’entre elles y ont répondu.  (IT Industrie & Technologies, 03/2020)  

Job’n’Roll est une application lancée en juin 2017 par Sarah, étudiante en Master de mathématiques appliquées à la finance à Dauphine, Fawzy, rencontré un an plus tôt à Los Angeles, Dalila, étudiante en droit des affaires et Jean-Etienne, un développeur. Née un été alors que l’un des fondateurs cherchait un petit job, cette application met en relation des jeunes étudiants en recherche d’emplois ponctuels avec des employeurs locaux. Pour s’inscrire, il suffit de remplir une fiche en précisant bien ses disponibilités. Ensuite, un algorithme créé par les jeunes entrepreneurs permet de « matcher » avec les demandes d’employeurs. (EcoRéseau Business, 03/2020) 

Coralie Savin, titulaire d’un DEA de sciences politiques de l’Université Paris-Dauphine, a été nommée directrice de la communication de Lazard pour la partie banque d’investissement en France. Elle bénéficie de plus de dix ans d’expérience dans des agences de communication françaises et internationales. Par ailleurs, Coralie Savin occupait dernièrement le poste de responsable corporate & reputation du groupe BNP Paribas. (Exécutives, 05/03/2020) 

Le Figaro Magazine publie en exclusivité le palmarès des 100 leaders économiques français, âgés de moins de 40 ans, identifiés par l’Institut Choiseul, et qui a été réalisé avec l’appui du cabinet de chasseurs de têtes Remora Talent Advisory. Cette année, le magazine s’est tout particulièrement intéressé aux entrepreneurs de ce classement élitiste, dont la troisième place est occupée par Christel Jaffres, vice-présidente de la Fondation « Bureau Vallée pour une planète heureuse ». « Cela fait trente ans que je baigne dans la culture de l’entrepreneuriat», indique cette diplômée de l’Université Paris-Dauphine. S’inspirant d’un concept de superstores de fournitures de bureau aux Etats-Unis, le père de Christel Jaffres a créé Bureau Vallée en 1990. Aujourd’hui, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 450 millions d’euros avec 330 magasins répartis en France et à l’étranger. « Ma famille, d’origine auvergnate, est très attachée à la préservation de la nature. Nous avons à cœur de soutenir des projets contribuant à un meilleur respect de l’environnement », explique Christel Jaffres. (Figaro Magazine, 06-07/03/2020) 

Loeiz Limon-Duparcmeur, diplômé de l’Université Paris-Dauphine, devient directeur financier et membre du directoire du groupe Euler Hermes. Il était dernièrement directeur de l’arbitrage. (Option Finance, 09/03/2020) 

Generali France a nommé Anne-Emmanuelle Corteel directrice des Solutions d'assurance du marché de l'Epargne. Cette diplômée de l’Université Paris-Dauphine, d’un DESS en Stratégie et Contrôle, ainsi que d’une Maîtrise de Gestion des Entreprises en Finance, était, depuis 2017, directrice offre investissement et devoir de conseil à la direction épargne prévoyance d’Axa France où elle a passé de nombreuses années. (L’Argus de l’assurance, 13/03/2020) 

Titulaire d’une Maîtrise de sciences de gestion marketing à Dauphine, Hervé Ribaud a été promu directeur médias d’Intermarché. Il a rejoint cette enseigne française de grande distribution en 2019 en qualité de responsable médias. (Exécutives, 12/03/2020) 

Bruno Le Saint est promu responsable de la plateforme Asie-Pacifique au sein de Natixis. Ce diplômé de l’Université Paris-Dauphine fut responsable de la structured & asset finance Asie-Pacifique de la banque de grande clientèle de Natixis en 2013, puis responsable global finance Asie-Pacifique en 2016. (Les Echos, 13-14/03/2020) 

Michel Andignac assurera par intérim la direction générale de La Banque postale Assurances IARD. Ce titulaire d’un DESS audit et finances de l’Université de Paris-Dauphine, est, depuis mai 2015, membre du comité de direction générale assurance de La Banque Postale, responsable des finances, des risques, de la conformité et des affaires générales. (L’Argus de l’Assurance, 20/03/2020) 

Jérôme Giannesini, avocat au barreau de Paris chargé de communication du centre de formation Institut 131 depuis avril, vient d’être nommé directeur du cabinet Me Olivier Cousi, bâtonnier du Barreau de Paris. Cet homme de 31 ans est notamment titulaire d’un Master 2 droit approfondi de l’entreprise de l’Université Paris-Dauphine. (Bulletin Quotidien, 20/03/2020)  

Les Echos proposent les portraits de cinq avocats qui ont fait de la compliance, la protection des données personnelles et l’environnement, des matières devenues primordiales, leur spécialité. Parmi eux, Jonathan Mattout, titulaire d’un DEA en droit de l’entreprise à l’Université Paris-Dauphine, qui est à la tête du département droit pénale des affaires compliance, investigations du cabinet Herbert Smith Freehills à Paris.  (Les Echos, 23/03/2020)  

Stratégies s’intéresse au parcours d’Emmanuel Durand, directeur général France de Snapchat depuis son inauguration en 2016. Le diplômé de Paris-Dauphine poursuit une mission prioritaire d’évangélisation de ce réseau social souvent mal compris. « L’idée est de reproduire le contrat social millénaire de l’oralité, de permettre à tous de s’exprimer librement au sein d’un environnement sécurisé et sain. Je me retrouve beaucoup dans cette posture, à la fois innovante et traditionnelle », confie le directeur général. (Stratégies, 26/03/2020) 

Sophie Burel a été nommée directrice des Affaires Publiques du groupe Renault. Titulaire d’un Magistère de sciences de gestion de l’Université Paris-Dauphine, elle était directrice adjointe des Affaires publiques de ce groupe depuis 2017, et en parallèle, directrice des affaires publiques Région Afrique Moyen Orient Inde d’avril 2013 à mars 2020. (Correspondance de la Publicité, 31/03/2020) 

Agnès de Saint-Ceran a été nommée directrice exécutive des ressources humaines du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024. Diplômée de Paris-Dauphine, elle était directrice des ressources humaines pour l'Europe et le Moyen-Orient de Sephora (groupe LVMH) depuis 2017. (Correspondance Economique, 31/03/2020) 

Publié le 31 mars 2020