Revue de presse Avril 2020

Découvrez la Revue de Presse de Dauphine-PSL d'avril 2020


Université Paris Dauphine­—PSL

Le gouvernement a décidé de débloquer 10 millions d’euros pour soutenir les étudiants en situation de précarité. Cette subvention porte ainsi à 58 millions d’euros l’enveloppe dans laquelle les assistantes sociales des Cnous (Centre national des œuvres universitaires et scolaires) pourront piocher pour des aides d’urgence individuelles. Le ministère de l’Enseignement supérieur vient aussi d’autoriser les universités à puiser plus que d’habitude dans la cagnotte de 139 millions d’euros de la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) alimentée à la rentrée par les inscrits dans le supérieur. Concernant les examens, le gouvernement vient de leur permettre une plus grande souplesse pour adapter les épreuves aux circonstances. A Paris-Dauphine, « les examens seront maintenus aux dates prévues, et ils se dérouleront en ligne pour tous les 1ère et 2e années », explique Renaud Dorandeu, directeur des licences en sciences des organisations. « Nous allons aussi faire varier le curseur de la part du contrôle continu et du contrôle terminal, qui comptent d’ordinaire chacun pour 50 % de la note », ajoute-t-il.  (Le Parisien, 02/04/2020)

Enseignants et experts de Dauphine-PSL

"Pour Claude Le Pen, professeur à l’Université Paris-Dauphine, directeur du Master Economie et gestion de la santé, s’il existe un pays qui avait su mettre au point un dispositif de protection très ambitieux contre des pandémies de la même ampleur que le coronavirus, c’est la France de 2007. C’est ainsi qu’il décrit, dans une tribune au Monde, la chaîne de décisions politiques et économiques qui a conduit à abandonner progressivement un dispositif efficace, mis en place après l’épidémie de grippe aviaire de 2006. Il revient aussi sur un épisode et une institution peu connue de notre histoire récente, l’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus). A l'initiative du sénateur Francis Giraud, une loi prémonitoire, « Loi relative à la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande ampleur », a été adoptée par le gouvernement en mars 2007. Cette loi comportait deux dispositions essentielles : la création du fameux corps de réserve sanitaire et de l’Eprus. Ce dernier a pour mission principale « l'acquisition, la fabrication, l’importation, le stockage, la distribution et l’exportation des produits et services nécessaires à la protection de la population face aux mesures sanitaires graves », y compris les vaccins et les masques chirurgicaux et FFP2. Mais en 2011, « un changement doctrinal de l'Etat a conduit à distinguer deux types de stocks pour les produits médicaux de précaution : les stocks dits « stratégiques », à vocation nationale, détenus par l’Etat, avec l’Eprus, et les stocks dits « tactiques », confiés aux établissements de santé pour couvrir en priorité des besoins locaux ». « Sans que ce soit nécessairement une mauvaise idée, cela a fragmenté le dispositif. Les masques chirurgicaux relèvent désormais des stocks stratégiques, financés par l’Eprus, alors que les masques FFP2 sont inclus dans les stocks tactiques, financés par des hôpitaux, eux-mêmes soumis à une très forte pression budgétaire ». Pour Claude Le Pen, « on a certainement perdu de la lisibilité dans cette réforme ». Outre ces questions économiques, il juge également que la crise due au H1N1 a poussé à une réflexion sur la gouvernance du système de réponse aux crises sanitaires.  (Le Monde, 01/04/2020) 

Emmanuel Macron a annoncé, le 31 mars, lors d’une visite chez un fabricant de masque à Saint-Barthélemy-d’Anjou, une dotation de 4 milliards d'euros afin de financer l'achat et la production de médicaments, masques et respirateurs. Le président de la République a aussi affirmé que « produire plus sur le sol national pour réduire la dépendance » est un enjeu stratégique. El Mouhoub Mouhoud, professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine, spécialiste des relocalisations et auteur de « Mondialisation et délocalisation des entreprises », livre, pour LCI, ses impressions sur le discours du chef de l’Etat. Pour l’économiste, le discours ressemble à une réponse politique à court terme, car l’annonce d’une dotation de 4 milliards d'euros risque bien de ne pas suffire à moyen terme. Emmanuel Macron doit, selon lui, préciser par quelle manière il souhaite agir, car la relocalisation ne se décrète pas verbalement. « La relocalisation existe déjà, elle est possible bien sûr, mais elle ne se décrète pas en réalité, sauf peut-être dans des secteurs stratégiques comme la pharmacie, à condition de subventionner éventuellement le différentiel de coût », souligne El Mouhoub Mouhoud. Il considère par ailleurs que la crise provoquée par le coronavirus n'a rien à voir avec celle de 1929, ni celle des années 1930, ni celle de 2007-2008, car la crise actuelle est une crise simultanée et brutale qui touche tous les pays et tous les secteurs en même temps. (www.lci.fr, 01/04/2020) 

Interrogés par l’AFP Economique, Dominique Méda, directrice de l'Institut de recherche en sciences sociales (Irisso), et ses homologues estiment que l'expérience du confinement et du ralentissement considérable de l'activité humaine est un coup de semonce qui nous incite de toute urgence à prendre la mesure de la crise écologique et à rompre, au moins partiellement, avec la globalisation telle qu'elle existe. Si la sociologue craint un retour au « business as usual » dès la fin de la crise, elle estime, en revanche, que cette dernière va néanmoins donner des armes à tous ceux qui réclament depuis des années un changement.  (AFP Economique, 02/04/2020) 

Le confinement des trois plus gros exportateurs, l’Europe, les Etats-Unis et la Chine, porte un coup très rude aux échanges de la planète. Si l’activité redémarre progressivement dans l’Empire du Milieu, l’Europe et les États-Unis, premier importateur mondial, sont aujourd’hui calfeutrés. Dans ce contexte, les débouchés risquent de manquer pour la Chine qui reste l’usine du monde. « Nous faisons face à un choc de la demande. De plus, les usines chinoises pour produire ont besoin de composants venus du monde entier », souligne Jean-Marc Siroën, professeur émérite à l’Université Paris-Dauphine. Il se demande donc : « pour qui la Chine va-t-elle produire ? ». En attendant le verdict de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui publiera d’ici à quelques semaines son baromètre des échanges de biens et services, plusieurs signaux sont dans le rouge, comme l’indice des prix du trafic maritime, qui a été divisé par quatre depuis octobre, note l’enseignant. Tous les secteurs sont également affectés à cause de la paralysie des chaînes de production et des restrictions de déplacement. (Le Figaro, 06/04/2020) 

« Si les conséquences de la pandémie du coronavirus sont encore incertaines, il est une nécessité qu'elle révèle : repenser notre système économique et social dans un monde sous la menace d'autres crises, isolées ou combinées, qu'elles soient sanitaires, sociales ou climatiques », estiment Patrice Geoffron, professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine et Benoît Thirion, partner chez Altermind. Pour faire face à ces menaces du XXIe siècle, il faut, selon eux, se projeter à trois horizons distincts : « le court terme, où il s'agit d'assurer la continuité du fonctionnement de l'économie et des relations sociales ; le moyen terme, qui doit voir les territoires gagner en résilience ; et le plus long terme, avec l'avènement d'une société plus sobre, moins consommatrice en énergie et en matières premières, pour maîtriser les risques environnementaux ». L’idée est d'aligner les horizons de court terme et de long terme pour permettre un développement durable, assurant notre capacité à croître tout en maîtrisant les risques, soulignent les deux experts.  (La Tribune Edition Quotidienne, 07/04/2020) 

D’après plusieurs figures issues d’horizons divers, les actions climatiques et environnementales ne sont pas une entrave à la sortie de crise. Au contraire, elles sont même une réponse efficace à la demande de résilience sociale et environnementale qui émerge de toute part. Qu’il s’agisse de pandémie ou de crises écologiques, « il nous faut déterminer des outils politiques et économiques qui nous rendent résistants aux chocs à venir », indique pour sa part Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine et coauteur d’une note publiée le 1er avril par l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE). Pour l’économiste, les filières industrielles dites bas carbone doivent donc être soutenues en priorité, à commencer par celles de la rénovation thermique des bâtiments et des transports décarbonés.  (L’Humanité Dimanche, 09-15/04/2020) 

Des chercheurs de l’Institut économique pour le climat (I4CE) et de l’Université Paris-Dauphine ont publié, le 1er avril, une étude qui souligne l’intérêt d’investir en faveur du climat pour sortir de la crise sanitaire en cours. Ils proposent une trentaine de mesures dans sept secteurs-clefs de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). Ces mesures, associées à un plan de financement public de 7 milliards d’euros par an, permettraient de déclencher 19 milliards d’euros d’investissements publics et privés supplémentaires chaque année jusqu’en 2023. De quoi « remettre globalement la France sur les rails de la SNBC » et « contribuer à soutenir l’activité économique en sortie de crise, tout en renforçant notre société face à des chocs futurs », estime Hadrien Hainaut, expert à l’I4CE. En outre, les chercheurs recommandent notamment d’accélérer la rénovation des logements, de favoriser la production d’électricité renouvelable, de développer les transports en commun, les infrastructures ferroviaires, les réseaux cyclables et les voitures bas carbone. (Le Monde, 10/04/2020)

Lise Rochaix, présidente de l’Association européenne des économistes de la santé (EuHEA) et Jérôme Wittwer, président du Collège des économistes de la santé, reviennent dans une tribune au Monde sur le parcours de Claude Le Pen, mort le 6 avril à l’âge de 72 ans. Cet économiste de la santé a fait l'essentiel de sa carrière à l'Université Paris-Dauphine, au sein de laquelle il a dirigé le Master d'économie et de gestion de la santé pendant trente ans. Claude Le Pen a ainsi contribué à former plusieurs générations d’économistes, mais surtout de professionnels de santé, soulignent Lise Rochaix et Jérôme Wittwer. « Par sa vision large de l’économie, au-delà de la seule maîtrise des coûts, et par sa grande curiosité intellectuelle, il a modelé profondément la place de l’économie au chevet de la santé », écrivent les deux présidents. (Le Monde, 11/04/2020)

« En plein drame sanitaire, les Etats européens ne sont pas parvenus à s’entendre, après un psychodrame de deux semaines, sur la question des « coronabonds », ne s'accordant, jeudi 9 avril, que sur un recours limité au Mécanisme européen de solidarité (MES) », relate dans une tribune, Gabrielle Siry, chargée d’enseignement en économie de la zone euro à l’Université Paris-Dauphine et porte-parole du Parti socialiste. L’urgence aujourd’hui est « d’éradiquer le virus tout en prévenant une nouvelle crise de la dette, non de mettre un Etat sous perfusion en envoyant un signal négatif sur sa situation financière », considère-t-elle, en soulignant que dans ce contexte « la création de coronabonds apparaît indispensable ». Selon l’économiste, le refus d'un emprunt commun de la part des pays du Nord, qui sont les premiers bénéficiaires de l’union monétaire, n'est pas seulement égoïste, il est irresponsable et économiquement infondé. « Le surcoût éventuel payé par les Etats du Nord sur ces titres de dette mutualisés est sans commune mesure avec le coût que représenteraient le sauvetage budgétaire d'un Etat en difficulté et les incertitudes qui pèseraient sur la monnaie unique », estime Gabrielle Siry. (Le Monde, 12-13/04/2020)

Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris-Dauphine, évoque au micro de franceinfo l’accord trouvé entre les pays de l’Opep et d’autres producteurs majeurs comme les États-Unis et la Russie afin de mettre fin à la baisse drastique des prix du pétrole. « A court terme, il est manifestement insuffisant pour compenser la baisse de la demande, puisqu'on s'attend à ce que, sur les dernières semaines d'avril et de mai, la demande soit en chute de l'ordre d'un bon tiers. Il ne faut donc pas s'attendre à une augmentation du prix à la pompe dans les jours qui viennent », explique l’enseignant qui pense même que les prix devraient continuer à chuter. Ainsi, « l'accord annoncé par l'Opep ne sera pas le miracle attendu pour faire remonter les prix, mais il marque le retour des États-Unis sur la scène géopolitique », souligne-t-il. (franceinfo, 13/04/2020)

Selon Jean-Marc Siroën, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, la pandémie du coronavirus a révélé la dépendance de l’économie mondiale à la Chine. Une dépendance qui s’est certainement accrue au cours de ces dernières années, mais en même temps, il ne faut pas oublier que l’économie chinoise est, elle aussi, devenue beaucoup plus dépendante du reste du monde, souligne l’enseignant. Dans ce contexte, Emmanuel Macron a récemment déclaré que « produire plus sur le sol national » constitue désormais un enjeu stratégique. Jean-Marc Siroën, quant à lui, estime qu’on n’arrivera pas à tout produire en France ou en Europe, parce qu’on n’a pas toutes les matières premières et qu’on n’a pas non plus tous les brevets ni toutes les qualifications. En effet, « le problème n’est pas uniquement cette dépendance, c'est aussi la capacité de la production nationale de répondre à des crises. Et le recours à l'importation peut être une porte de sortie », poursuit-il. Le professeur prévient par ailleurs que les discours protectionnistes pourraient prendre de l’ampleur au lendemain de la pandémie. « La tentation protectionniste est toujours endémique, même si cette crise n’est pas due à la mondialisation », précise-t-il. (France 24, 14/04/2020)

Dans le sillage de la crise financière de 2008, les prix des produits agricoles ont flambé entraînant une crise alimentaire. Selon Philippe Chalmin, professeur d’économie à Paris-Dauphine, la situation est différente aujourd’hui. « Même s’il peut exister des problèmes logistiques, il n’y a aucune crainte de pénurie à avoir », souligne-t-il, en rappelant que le monde n’a jamais autant produit. Le manque de nourriture en 2008 a été causé par un événement climatique intervenu au plus mauvais moment. « On sortait d’une longue période de marchés excédentaires avec des prix très bas et des politiques de réduction de la production un peu partout », explique l’économiste. (Les Echos, 15/04/2020)

Plusieurs études récentes ont suggéré que le confinement général et illimité serait une « bonne affaire économique » parce que son coût serait inférieur à la « valeur statistique » des décès évités. Mais les analyses de Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, montrent que la méthode coût/bénéfice utilisée par ces calculs aboutit plutôt à indiquer que le confinement général et illimité est, du strict point de vue économique, une très mauvaise affaire. Une meilleure affaire aurait consisté, selon lui, à éviter, dès le début, le confinement général illimité et de concentrer tous les moyens et les efforts sur le desserrement de la contrainte liée à la capacité de traitement du système de soins, limitant ainsi les risques de deuxième vague épidémique. (L’Opinion, 16/04/2020)

Christian de Perthuis, fondateur de la Chaire « Economie du climat » à l’Université Paris-Dauphine et auteur du livre « Le tic-tac de l’horloge climatique », évoque au micro de France Inter la baisse des émissions mondiales de CO2 liée au Covid-19. « J’ai fait, de mon côté, un travail qui consiste à essayer d'anticiper deux scénarios possibles de baisse des émissions qui dépendent de la durée du confinement », indique le professeur. D’un côté, nous avons un scénario court dans lequel le confinement est plus rapide, donc on aurait une baisse relativement forte mais limitée de l'ordre de 3 %, d’un autre côté, il y a le scénario d’un confinement plus long, le plus vraisemblable, qui nous aiderait à des baisses d'émissions dans le monde de l'ordre de 14 %, soit 5 milliards de tonnes de CO2, explique-t-il. « C’est du jamais vu et c'est une diminution qui n'est pas rattrapable à court terme », souligne l’enseignant. Par ailleurs, « si nous arrivons à réduire massivement et durablement les émissions de gaz à effet de serre dans les dix prochaines années, le climat commencera vraiment à être stabilisé avec un décalage de l'ordre de 20 à 30 ans », ajoute Christian de Perthuis. (France Inter, 16/04/2020)

Pour Dominique Méda, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine, c’est bien dès aujourd’hui qu'il nous faut engager la bataille pour éviter le retour du « business as usual », et pour que l’événement que nous sommes en train de vivre soit compris non pas comme une catastrophe naturelle dont il faudrait juste savoir éviter le retour, « mais comme un coup de semonce exigeant une bifurcation radicale ». En effet, il nous faut, selon elle, réussir « le tour de force de transformer la situation présente en prélude à la reconversion écologique de nos sociétés et être capables de penser et d’organiser celle-ci en quelques semaines ». Avec l’arrêt de la production et de la consommation dans une grande partie du monde, la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre est temporairement atteinte. Mais cette transition qui vient de nous être imposée avec une brutalité inouïe implique un risque réel de voir se développer dès la sortie du confinement, des relances « brunes » massives et des pulsions d'achats consolatrices qui contribueront toutes à augmenter la crise écologique dont les conséquences seront pires encore que ce que nous vivons aujourd'hui, explique Dominique Méda. (Le Monde, 19-20/04/2020)

« Le 20 avril, le contrat de mai du marché à terme de New York, qui cote le pétrole brut américain, s'est clôturé à moins de 37 dollars », rapporte Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris-Dauphine. Selon ce spécialiste des matières premières, cette baisse n’est pas une très bonne nouvelle pour tous les pays producteurs, ainsi que pour la croissance économique mondiale. « On était à 147 dollars le baril le 10 juillet 2008. Les excès vers le haut et les excès vers le bas ne sont jamais très favorables à une croissance harmonieuse », rappelle-t-il. L’enseignant estime en outre que les prix ne s'envoleront pas avec la reprise de l’activité à la fin du confinement, car même avant le coronavirus, « nous étions sur un marché qui était quand même excédentaire parce que, justement, il y avait cette montée en puissance de la production américaine ». « La seule chose que je regrette, c'est qu’à ces prix de 20-30 dollars le baril, le pétrole devienne atrocement compétitif. Quand je dis atrocement, c'est qu'il remet en cause l'équilibre des énergies renouvelables et les équilibres des biocarburants », poursuit-il. (franceinfo, 21/04/2020)

Selon Pascal Junghans, prospectiviste et enseignant à l’Université de Paris-Dauphine, l’Union européenne pourrait se saisir des méthodes du Committee on foreign Investment in the United States (CFIUS) pour apprendre à identifier les technologies stratégiques de demain. En effet, les décisions de cet organisme, qui contrôle les investissements étrangers sur le sol américain, collent aux réalités, estime le professeur. « Notamment parce que ce comité regroupe les principales administrations publiques, se nourrit des informations des services de renseignement et, vraisemblablement, est en contact avec les principales entreprises du pays », explique-t-il. « Surtout, les décisions du CFIUS s’adaptent sans cesse aux besoins présents et futurs du pays, selon sa situation économique, politique et géopolitique », ajoute Pascal Junghans. (Les Echos, 21/04/2020)

La crise du coronavirus va engendrer la pire récession de l’après-guerre, d’après Anne-Laure Delatte, chargée de recherche au CNRS (Leda, Université Paris-Dauphine). Si la crise est globale, certains pays, notamment l’Espagne et l’Italie qui déplorent le plus fort taux de mortalité avec la Belgique, sont plus impactés que d’autres. En effet, estimant que ces Etats vont se trouver dans une moindre capacité à rembourser leurs créanciers, les investisseurs ont décidé d’augmenter leurs primes de risque. Pour Anne-Laure Delatte, il va vite falloir comprendre quels facteurs entraînent cette méfiance. Les politiques, quant à eux, devront agir rapidement pour juguler la hausse de la prime de risque. Les hauts patrimoines, les hauts revenus et le profit des multinationales pourraient bien constituer une manne intéressante, poursuit la chercheuse. (Libération, 21/04/2020)

Alors que plus rien ne semble empêcher une chute des cours du pétrole, Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine et directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières, décrit dans une interview la mécanique qui a mené à la situation actuelle, notamment la rivalité croissante entre les Etats-Unis, la Russie et l’Arabie Saoudite. « Il est difficile de comprendre la situation sans regarder ce qui s’est passé au cours des vingt dernières années », souligne l’enseignant. Il relate ainsi comment les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial d’or noir, suivi par l’Arabie Saoudite et la Russie. Pour cet expert, l’accord trouvé entre l’Opep et d’autres producteurs majeurs, le 12 avril, pour mettre fin à cette baisse des prix, ne suffira pas pour faire remonter les prix face à une demande quotidienne qui est en recul de 25 à 30 millions de barils, jusqu’à l’été au moins. (Libération, 22/04/2020)

Selon Vera Jourova, la vice-présidente de la Commission européenne, la crise du coronavirus a révélé la « dépendance morbide » de l’Europe vis-à-vis de la Chine et de l'Inde en matière de produits pharmaceutiques. Mais la situation n’est pas nouvelle. Dans l'industrie du médicament, « c'est quelque chose qu'on sait depuis plusieurs années, qui s'est manifesté concrètement par une augmentation importante des pénuries de certaines molécules », rappelle Nathalie Coutinet, chercheuse au Centre d'économie de l'université de Paris-Nord. Production en flux tendu, concentration de la production des principes actifs en Inde et en Chine : « les entreprises de ce secteur dépendent de peu de fournisseurs », ajoute El Mouhoub Mouhoud, professeur d'Economie à Paris-Dauphine. La problématique des ruptures de chaînes d'approvisionnement, n'est pas nouvelle non plus. « On a observé des recompositions de chaînes d'approvisionnements sur des bases régionales dès les années 2010 », confirme cet auteur de « Mondialisation et délocalisation des entreprises ». « Pas forcément sur une base nationale, mais de proximité », complète-t-il. (AFP Mondiale, 22/04/2020)

 

Pour Claude Sicard, docteur en économie qui a été enseignant à l’Université Paris-Dauphine, « la reconstruction de notre système économique et de notre appareil industriel exige un Etat stratège et planificateur ». C’est pourquoi, il juge urgent de recréer une cellule qui réponde aux besoins profonds de notre développement économique, à l’image du « Commissariat Général au Plan » créé après la dernière guerre pour refonder l’économie française sur des bases nouvelles. « L’organisme d’étude doit permettre d’apporter les informations susceptibles d’éclairer les choix que pourrait faire le gouvernement en matière de stratégie, et la cellule d’élaboration de la stratégie, en liaison très étroite avec la tête de l’exécutif, élaborerait la stratégie à suivre, une stratégie à remettre à jour périodiquement, comme le fait aux États-Unis le Council of Economic Advisers », explique l’économiste. Ainsi, il va falloir bien cadrer les travaux de cet organisme pour qu’il puisse remplir correctement sa mission sans avoir la tentation d’en dévier, souligne Claude Sicard. Les consultants auront pour mission de définir le « métier » de l’organisme en question, préciser quel est l’objectif à atteindre, lister les domaines dans lesquels on entend qu’il intervienne, et lui fixer une « stratégie par domaine », c’est-à-dire le type d’études à réaliser, ajoute le spécialiste. (www.lefigaro.fr, 24/04/2020)

Selon Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, l’Etat est à la fois victime et bourreau d’une crise économique qu’il a alimentée en prenant des mesures souvent très disproportionnées. « Le confinement généralisé, dans toutes les régions, pour tous les âges, dans toutes les entreprises, notamment industrielles, et pour une longue durée, aboutit aujourd’hui à ses premiers tristes résultats : quatre fois plus de morts en France qu’en Allemagne à ce stade, la moitié des salariés français au chômage technique, et bientôt, pour beaucoup, au chômage tout court , la menace sérieuse d’une seconde vague épidémique, une dette publique hors de contrôle, des populations traitées comme des enfants peu responsables, des troubles sociaux et sécuritaires à venir, des conséquences à craindre pour la stabilité de notre démocratie », détaille l’enseignant. (L’Opinion, 24-25/04/2020)

Yasmine Siblot, chercheuse au laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l’économie (IDHE), Gérard Mauger, directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne, ainsi que Sarah Abdelnour, sociologue et maîtresse de conférences à l’Université Paris-Dauphine, évoquent dans un entretien la situation des travailleurs précaires en cette période de crise. « Les travailleuses et travailleurs précaires sont bien souvent dans des métiers vitaux, mais sont paradoxalement mal protégés pour les exercer », note Sarah Abdelnour. Selon elle, la crise actuelle fait émerger un débat certainement salutaire sur ce qui fonde la légitimité des rémunérations et sur les liens entre utilité sociale et salaire. La sociologue estime en outre que « la gestion néolibérale, qu’on nous présente comme innovante et raisonnable, quand la dépense publique ne le serait pas, est finalement incapable de prendre en charge l’incertitude et de protéger la population des risques, et se révèle donc clairement irresponsable ». Pour elle, ce moment de crise doit faire l’objet d’analyses politiques, et fournir l’occasion d’une remise à plat et d’un questionnement sur les enjeux écologiques et sociaux. (L’Humanité, 24-26/04 /2020)

Sophie Meritet, maîtresse de conférences en économie à l’Université Paris-Dauphine, évoque au micro de RFC la chute du baril américain sur le marché asiatique, ses conséquences ainsi que les mesures à adopter pour stabiliser les prix. « A court et à moyen terme, un prix du baril faible n’est pas bon pour l’environnement puisque ça incite l’usage du pétrole », prévient la chercheuse au Centre Géopolitique de l’Energie et des Matières Premières. « Pour l’instant, le prix sur le mois de juin n’est pas affecté. Donc, nous sommes encore sur une attente d’une évolution des prix », souligne-t-elle. Selon Sophie Meritet, « la remontée doit dépendre des pays de l’Opep et de leur coordination, autrement dit aussi du grand pouvoir de l’Arabie Saoudite, mais également de la Russie ». Il ne faut toutefois pas oublier que derrière, il y a « la situation américaine qui n’est pas bonne puisque la politique de Trump est une politique de l’offre, et une politique de la production nationale avec l’idée qu’il faut toujours forer », ajoute-t-elle. (RFC, 27/04/2020)

 

Pandémie oblige, les établissements scolaires recourent davantage aux outils numériques, ce qui augure un bouleversement de notre modèle éducatif, selon certains observateurs. Cela ne signifie pas pour autant que ces outils sont soudainement efficaces, souligne Charlotte Fillol, maîtresse de conférences en gestion à l'Université Paris Dauphine et administratrice de l'Institut Sapiens. Pour elle, il est « prématuré d’y voir les prémices du grand soir de l’éducation en ligne ». Invitant à la prudence, Charlotte Fillol rappelle que l'éducation est avant tout une expérience sociale, et non virtuelle. « Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est repenser en profondeur les liens entre numérique et éducation, loin des modèles disruptifs, dont l'expérience montre qu'ils ne fonctionnent pas, en replaçant au centre de la réflexion cet intangible depuis Platon : l'éducation est une expérience sociale, un échange prolongé et multiple, une conversation », estime l’experte. (www.lefigaro.fr, 29/04/2020)

Pour reconstruire l’économie après la pandémie de Covid-19, Ivar Ekeland, ancien président de l'Université Paris-Dauphine, et Jean-Charles Rochet, professeur à l'Université de Genève et au Massachusetts Institute of Technology (MIT), préconisent, dans leur nouvel essai intitulé « Il faut taxer la spéculation financière », l’instauration d’une micro taxe d’environ 0,3 % sur l’ensemble des paiements électroniques, c’est-à-dire les transferts d’argent entre comptes bancaires de particuliers et d’entreprises. En France, le volume annuel des paiements électriques est supérieur à 30 000 milliards d’euros par an, soit plus de 125 fois le PIB. C’est pourquoi, « même si la taxe conduit à une diminution de ces paiements de 50 %, elle rapporterait quand même 45 milliards d'euros par an », indiquent les économistes. En outre, « cette taxe serait capable de réaligner les intérêts individuels dans le sens du bien commun. Elle frapperait peu les ménages moyens et ne taxerait pratiquement pas les activités productives ni la consommation », insistent-ils. (La Tribune Edition Quotidienne, 30/04/2020)

Face au défi que représente une sortie du confinement en sécurité, Miquel Oliu-Barton, maître de conférences en mathématiques à l’Université Paris-Dauphine-PSL Research University et Bary Pradelski, chargé de recherche en économie au CNRS et membre associé du Oxford-Man Institute, proposent dans une tribune au Monde une méthode de déconfinement efficace et sécurisée, basée sur trois étapes. D’abord, découper la France en territoires de taille adaptée pour empêcher la propagation du virus à travers l’ensemble du territoire. Une fois ce découpage effectué, chaque cellule serait marquée en rouge ou vert, selon la maîtrise que l’on a du virus : les zones vertes, où le virus est maîtrisé et où le déconfinement serait total, et les zones rouges, où ce n’est pas encore le cas. Et si les cellules vertes sont limitrophes, « elles pourraient fusionner pour former des zones vertes de plus en plus grandes, tant que le virus y resterait sous contrôle. La taille des zones vertes croîtrait ainsi exponentiellement », expliquent Miquel Oliu-Barton et Bary Pradelski. Dans les zones rouges en revanche, le confinement se poursuivrait avec les mesures actuelles. « Cette approche est flexible, ne requiert pas de suivi intrusif des habitants, et apparaît compatible avec la plupart des mesures actuellement débattues. En reconstruisant nos interactions sociales et économiques via la fusion progressive de zones vertes, nous pourrions recouvrer une vie normale en quelques mois, tout en limitant les dommages socio-économiques », assurent les deux experts. (www.lemonde.fr, 30/04/2020)

Etudiants et alumni de Dauphine

Anne-Sophie Bradelle va devenir la conseillère pour la communication internationale d'Emmanuel Macron, en remplacement de Nathalie Baudon. Titulaire d’un Master d’économie appliquée de Paris-Dauphine, elle était senior partner chargée du pôle international de l’agence Havas Paris depuis 2019. (Exécutives, 02/04/2020) 

Heidrick & Struggles, le cabinet dédié au conseil en leadership et à la recherche de dirigeants, compte désormais parmi ses associés Axel de Schietere au sein du département services financiers. Ce titulaire d’une Maîtrise de gestion de l’Université Paris-Dauphine devient ainsi le quatrième associé de cette practice à Paris, aux côtés de Muriel Moreau, Florence Soulé de Lafont et Lawrence Trefi.  (Les Echos Capital Finance, 06/04/2020) 

Charles de Kervenoaël devient président de St Hubert. Titulaire d’un MBA de l’Université Paris-Dauphine, il a rejoint ce groupe l’année dernière en qualité de directeur général. Charles de Kervenoaël a en outre œuvré pendant quinze ans chez Danone Produits en France. (Les Echos, 06/04/2020) 

Christophe Chenut est élu président de Dauphine Alumni. Titulaire d’une Maîtrise de sciences de gestion de l’Université Paris-Dauphine-PSL et d’un MBA HEC, il préside également le conseil de surveillance d’Hopscotch Groupe depuis 2018. Christophe Chenut est en outre fondateur de Christophe Chenut Conseil, et cofondateur de L’Opinion. (Les Echos, 06/04/2020) 

Muriel Bessonneau, consumer knowledge partner d’Orange depuis juillet 2018, rejoint l’institut CSA en qualité de co-directrice département Média et content. Titulaire d’une Maîtrise en gestion de l’Université Paris-Dauphine et d’un DES en marketing de l’ESA, Muriel Bessonneau était directrice associée d’Aloa Consulting depuis 2012 jusqu’en janvier 2020. (Correspondance de la Presse, 14/04/2020)

Angélique Cristofari est nommée directrice financière du distributeur belge Louis Delhaize. Cette diplômée de l’Université Paris-Dauphine était secrétaire générale en charge des finances du groupe depuis 2018.(Correspondance Economique, 14/04/2020)

Florence Dard est nommée global head of client group chez Axa Investment Managers (IM). Cette diplômée de Paris-Dauphine est global head of business development chez Axa IM Real Assets depuis 2018, responsable du business development regroupant les équipes client capital group, research & strategy, marketing & communication, et product development. (L’Agefi Hebdo, 16-22/04/2020)

Valérie Ancelle rejoint Lonsdale en qualité de directrice de MakeMyDay, le studio de production audiovisuelle de l’agence. Cette titulaire d’un Master de Finance de l’Université Paris-Dauphine était présidente d’Incola Prod entre 2017 et 2020. (Correspondance de la Publicité, 16/04/2020)

Thibault de Saint Simon est nommé directeur général de la Fondation Entreprendre. Titulaire d'un Master II en marketing et communication de l'Université Paris-Dauphine, il était directeur de la communication et du développement durable d’Aviva France depuis août 2016. (Bulletin Quotidien, 17/04/2020)

Yannick Bolloré est renouvelé comme membre du conseil de surveillance du groupe Vivendi pour une période de quatre ans. Il a également été confirmé en tant que président du conseil. Diplômé de l’Université Paris-Dauphine, Yannick Bolloré est en outre président-directeur général du groupe Havas depuis 2013. (Les Echos, 22/04/2020)

Laetitia Aymard est nommée directrice marketing et communication du groupe Primagaz. Titulaire d’une Maîtrise des Sciences de Gestion et d’un Master 2 management stratégique et technologies de l’information de l’Université Paris-Dauphine, elle était directrice de la communication de DxO, une PME technologique française, en 2017. (Exécutives, 23/04/2020)

Bruno Valersteinas est nommé directeur général adjoint chargé de la stratégie, du marketing et de la communication de La France Mutualiste. Titulaire d'un DEA Economie et finance internationales de l’Université Paris-Dauphine, il était directeur général d’AEP - Assurance Epargne Pension depuis mai 2016. (Correspondance Economique, 28/04/2020)

Jérôme Labrousse rejoint De Gaulle Fleurance & Associés en qualité d’associé en droit fiscal. Titulaire d’un DESS de fiscalité de l’entreprise de l’Université Paris-Dauphine, il était managing director au sein du département de structuration financière de Citigroup à Paris. (Les Echos, 29/04/2020)

Celia Doublet est, depuis le 1er avril, directrice générale de La Banque Postale Collectivités Locales, filiale de La Banque Postale et de la Caisse des Dépôts. Elle a aussi été nommée directrice des marchés du secteur public local et institutionnels. Titulaire d’une Maîtrise des sciences de gestion - finances de Paris-Dauphine, elle était jusqu'alors directrice des marchés du secteur public local au sein de la direction des entreprises et du développement des territoires de La Banque Postale. (Bulletin Quotidien, 29/04/2020)

 

La Mutuelle Saint-Christophe a nommé Artus Pironneau directeur commercial IARD. Titulaire d’un Master 2 « 218 » assurance et gestion du risque de Paris-Dauphine, il était directeur du développement direct et IARD chez SPVie Assurances depuis 2014. (Exécutives, 30/04/2020)

Publié le 30 avril 2020