Revue de presse Mai 2020
Université Dauphine-PSL
Présidente de l’Université Paris-Dauphine depuis décembre 2016, Isabelle Huault va se voir confier la présidence du directoire d’EMLyon Business School. Elle prendra ses nouvelles fonctions début septembre. Par ailleurs, un président par intérim devrait bientôt être nommé à la tête de l’Université Paris-Dauphine dans l’attente des élections à l’automne. Diplômée de l’EMLyon, Isabelle Huault a occupé plusieurs fonctions au sein de l'Université Paris-Dauphine. Elle est en outre professeur en sciences de gestion au sein de cet établissement depuis 2005. (Correspondance Economique, 27/05/2020)
Enseignants et experts de Dauphine-PSL
Dominique Méda, philosophe, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine et spécialiste du travail, est invitée à partager au micro de franceinfo son point de vue sur la façon dont nous travaillerons après la pandémie. Il y a une forte probabilité que la crise soit l’occasion d’évolution très forte et en partie, réversible en matière d’organisation du travail, commence-t-elle. Selon la sociologue, il est possible que l’on vive une extension du télétravail et plus généralement du travail à distance. « Je dirai aussi qu’il y aura peut-être une nouvelle hiérarchisation dans la société entre ceux qui sont en télétravail et protégés d’une certaine manière, et tous les gens qui seront au contact comme le métier du care et du soin », poursuit l’enseignante. En outre, si on veut éviter une sorte de balkanisation de la société entre ceux qui sont au contact et sans protection, comme les travailleurs de plateformes, et les autres, il va falloir réintégrer ces métiers sous la protection du code du travail, recommande la spécialiste. Comme Laurent Berger de la CFDT, Dominique Méda voit également en cette crise sanitaire une prise de conscience de l'importance des travailleurs. (franceinfo, 01/05/2020)
La crise sanitaire a révélé la dépendance de la France aux médicaments chinois et indiens. Une dépendance qui était déjà pourtant connue depuis plusieurs années. Pour expliquer cette situation, le professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, El Mouhoub Mouhoud compare l’industrie du médicament au groupe Nike. « Si vous réfléchissez bien, ces deux acteurs fragmentent leur chaîne de valeur de façon presque identique. Ils gardent sous contrôle les activités-clés, mais externalisent les segments intermédiaires à faible rentabilité. C’est la grande histoire de la désindustrialisation, en France comme ailleurs », explique l’enseignant. Pour ce spécialiste des multinationales, « la quête d’une molécule inédite, comme celle d’une super-semelle à air qui soulagera les jambes des marathoniens, est pilotée de près par les maisons mères ». Il en est de même pour le marketing et la distribution, « essentiels au lancement mondial de la nouvelle vedette du moment ». Ces phases représentent, selon El Mouhoub Mouhoud, des investissements colossaux à compenser, lors de la fabrication, par des économies d’échelle qui contribuent également au versement de dividendes élevés. Ainsi qu’il s’agisse de médicaments ou de chaussures de sport, « l’amont et l’aval du processus sont donc financés en partie par des délocalisations, ces modes d’organisation taylorienne du passé », considère l’auteur du livre « Mondialisation et délocalisation des entreprises ». (Le Monde, 03-04/05/2020)
Alors que le confinement a mis spécialement à l’honneur le télétravail, Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine-PSL, analyse dans une tribune ses conséquences économiques. Il se base sur une étude approfondie sur le sujet, menée par un économiste de Stanford, Nicholas Bloom, et ses collègues, publiée en 2015 dans le Quarterly Journal of Economics. Si l’expérience a révélé que le télétravail a entraîné une augmentation de la productivité au sein du groupe de salariés testés, son effet favorable sur la productivité semble toutefois dépendre de plusieurs facteurs, dont aucun n’existe en situation de confinement général, estime l’enseignant. « Le premier est l’importance de l’ouverture des écoles ou garderies, sans lesquelles les salariés cumulent leur emploi avec le suivi de leurs enfants. La deuxième condition d’efficacité consiste pour les salariés à disposer d’un bureau à domicile (…) Troisièmement, il est important que les employés en télétravail puissent venir au bureau environ tous les cinq jours, car la collaboration directe entre personnes contribue à la créativité et à l’innovation (…) Enfin, le télétravail doit être choisi librement par les salariés - à défaut, le sentiment d’isolement, de solitude et de déprime pèse sur la productivité », détaille Frédéric Gonand. (L’Opinion, 05/05/2020)
Pour Christian de Perthuis, professeur à l’Université Paris-Dauphine et fondateur de la chaire « Economie du climat », la crise du coronavirus révèle l’extrême vulnérabilité des modes de développement basés sur l’accroissement incessant de la mobilité des personnes, du capital et des marchandises. « Simultanément, elle oblige à expérimenter des innovations qui annoncent des transformations structurelles », comme le télétravail, ajoute-t-il. En outre, l’enseignant est convaincu que la crise sanitaire modifie profondément les perspectives de l’action climatique : « elle rend probable l’atteinte du pic des émissions mondiales en 2019 et devrait faire gagner, par les baisses d'émissions induites, quelques années face au mouvement inexorable de l'horloge climatique ». « Mais franchir ce pic ne signifie en aucune façon gagner la bataille face au réchauffement climatique. Une fois le pic dépassé, il conviendra de renforcer l'action pour ramener le cumul des émissions à un niveau compatible avec un réchauffement inférieur à 2 °C, voire 1,5 °C », précise Christian de Perthuis. (Actu Environnement, 05/2020)
Selon El Mouhoub Mouhoud, vice-président de l’Université Paris-Dauphine, « nous entrons dans une phase de post-mondialisation plus complexe ». En effet, le Covid-19 va accentuer le ralentissement des délocalisations, qui a commencé il y a quelques années, estime-t-il. « Dans les secteurs où il n’y a pas d'obstacles à l’automatisation des tâches, il pourrait y avoir des phénomènes de relocalisation en raison de la hausse des coûts unitaires salariaux en Asie ». Mais, « relocaliser ne veut pas dire que l’on va reconstruire la même usine que celle qui a été fermée il y a plusieurs années. En moyenne, pour dix emplois supprimés, on relocalise un, auquel il faut ajouter les emplois indirects, qui sont positifs pour le territoire », explique El Mouhoub Mouhoud. « Plus qu’à des relocalisations au sens strict, nous allons voir des sites de production qui vont se rapprocher des lieux de consommation dans un cadre régional », ajoute le vice-président. (Usine Nouvelle, 07/05/2020)
Dans une interview, Dominique Méda, professeure de sociologie et directrice du laboratoire de sciences sociales Irisso à l’Université Paris-Dauphine, parle de la situation des travailleurs face à la crise sanitaire. « Je trouve extraordinaire que nous puissions continuer à vivre tout en étant confinés (…) Rien de tout cela ne serait possible sans les efforts de celles et ceux qui sont mobilisés en première ligne », souligne la sociologue. Il s’agit des médecins, des infirmières, des aides-soignantes ainsi que des aides à domicile et auxiliaires de vie. Mais, il y a également les caissières, les transporteurs, les facteurs, les livreurs et les agents d’entretien. « Aujourd’hui plus qu’hier, nous réalisons la valeur de ces métiers, car c'est sur eux que repose notre survie. Malheureusement, il s’agit souvent d'emplois déconsidérés et sous-payés », déplore Dominique Méda. La spécialiste du travail considère donc qu’il faut profiter de cette crise pour se réinterroger sur ce qui fait la richesse de notre société. « On le voit bien : certaines rémunérations sont exorbitantes et sans lien avec l’utilité sociale », indique-t-elle. Ainsi, le meilleur outil pour réduire les inégalités reste, selon elle, la fiscalité. Et il faudra d’abord régler la question des inégalités si on veut avancer sur la question climatique, insiste l’enseignante. (Ouest France, 09/05/2020)
Les cours du pétrole sont aujourd’hui à leur plus bas niveau depuis des années. Pour Philippe Chalmin, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine et président-fondateur du rapport Cyclope, « nous assistons à un contre-choc pétrolier, mais aussi énergétique ». « La baisse des prix du gaz naturel est d’ailleurs plus forte que celle des cours du pétrole (…) Dès début 2020, les marchés sont excédentaires, et nous n’anticipons pas de rebond », souligne-t-il. L’enseignant fait aussi le point sur la situation des marchés des métaux industriels et des métaux précieux. « La tendance baissière des marchés de matières premières a été renforcée par la pandémie de Covid-19 », note ainsi Philippe Chalmin. Interrogé concernant ses perspectives pour 2020-2021, il répond que « l’ajustement des productions est inévitable et sera accéléré par cette crise. Mais, le rebond des marchés restera très limité. Ensuite, la vie normale reprendra ». (Investir le Journal des Finances, 09/05/2020)
Jean-Yves Boulin, chercheur associé à l’Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales (Irisso-Université Paris-Dauphine), réagit dans une tribune au discours du président de la République Emmanuel Macron, dans lequel celui-ci soulignait « une volonté forte de retrouver dès que possible, les 1er mai joyeux, chamailleurs parfois ». Revenant sur l’utilisation du terme « chamailleur » pour évoquer les manifestations du 1er mai, le chercheur souligne, qu’avec la symbolique de cette date, nous sommes bien loin de « choses futiles » propices à des chamailleries. Par ailleurs, il parle également des mesures proposées par l'Institut Montaigne dans son rapport, dans lequel les auteurs estiment « nécessaire une augmentation de la durée moyenne du travail » en assouplissant quelques « verrous juridiques persistants » pour « rebondir face au Covid-19 ». « Tournant le dos à la reconnaissance qui s'est manifestée durant cette crise sanitaire au regard des travailleurs de ces secteurs nécessaires à la continuité de la vie économique et sociale, ces mesures si elles étaient appliquées concerneraient d'abord ces catégories peu qualifiées et peu rémunérées. Voilà qui nous promet, à défaut de lendemains qui chantent, des 1er Mai chamailleurs », conclut Jean-Yves Boulin. (www.liberation.fr, 12/04/2020)
Bary Pradelski, chargé de recherche en économie au CNRS basé à Grenoble, et Miquel Oliu-Barton, maître de conférences en mathématiques à l'Université Paris-Dauphine, sont à l’origine du modèle mathématiques de distinction des zones vertes et rouges, adopté par le gouvernement français dans sa stratégie de déconfinement. L'objectif est d’être en capacité de reprendre rapidement une amorce d'activité économique, tout en continuant de limiter la propagation du virus. D’après leurs modèles, ils estiment que 2 à 5 mois seraient nécessaires en vue de pouvoir réunifier « en vert » l'ensemble d'un pays de la taille de l’Hexagone, à condition que des mesures adaptées soient parallèlement mises en place. Les deux chercheurs se disent eux-mêmes surpris qu'un gouvernement « aussi centralisé » que la France ait finalement opté pour ce découpage territorial et y voient là un bon signe pour la suite. D’ailleurs, le principe, qui intéresse d’ores et déjà d’autres pays comme l’Espagne et l’Allemagne, a fait également chemin vers la Commission européenne alors que l'institution doit annoncer ce jeudi de premières esquisses de sa stratégie à l’égard du tourisme au sein de l’UE. (La Tribune Edition Quotidienne, 14/04/2020)
« Les mesures de confinement général de la population qui ont été prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie du coronavirus ont mis toute l’économie du pays à l’arrêt », note Claude Sicard, docteur en économie, qui a enseigné à l’Université Paris-Dauphine. Pourtant, la situation de l’économie française était déjà très mauvaise en comparaison des autres pays européens, avant même la crise, rappelle l’économiste. En effet, parmi les quatre principaux secteurs d’activité, deux se trouvaient déjà en difficulté, d’après une analyse rapide de l’économie française. Et ce ralentissement de l’économie ne va, selon lui, qu’aggraver nos maux. C’est pourquoi, Claude Sicard estime qu’il va falloir très vite remettre la machine économique en route. « Dans la situation dans laquelle se trouve le pays, qui est une situation d’urgence, il faut s’extraire de la façon dont on fait fonctionner l’économie en temps normal », considère-t-il. Le chef de l’Etat doit donc décréter, sans plus attendre, « l’état d’urgence économique », un cadre juridique qui permet d’adopter pour une période déterminée des manières exceptionnelles de fonctionner pour nos entreprises, insiste l’économiste. (www.lefigaro.fr, 14/05/2020)
Un rapport de l’Agence international de l’énergie (AIE), publié le 30 avril, révèle que « la baisse radicale des émissions françaises en raison du confinement reste marginale et transitoire ». Pour l’Agence, « la probabilité d'un effet rebond est majeure. Après la crise financière de 2008, les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie et au ciment avaient baissé de 1,4 % en 2009 avant d'augmenter de 5,9 % en 2010 ». Aujourd’hui, « le risque d'un effet rebond comparable à celui de 2009 paraît quasi inexistant », considère, en revanche, Christian de Perthuis, professeur à l'Université Paris-Dauphine et fondateur de la Chaire Economie du Climat. « Les informations que nous avons pu collecter et analyser conduisent à des conclusions différentes », poursuit-il. Si l'AIE a estimé le recul à 8 %, soit cinq fois celui de 2009, nous le situons dans le haut d'une fourchette allant de 1 gigatonne à 5 gigatonnes, soit dix fois plus que lors de la crise financière de 2009, explique l’enseignant. En outre, « les mécanismes à l'origine de la récession actuelle sont tout à fait différents de ceux, plus classiques, de la récession de 2009 » et « les conditions du redémarrage de l'économie le seront également », ajoute-t-il. Ainsi, « le bon message à tirer de la chute des émissions concerne plutôt les objectifs climatiques », qui selon lui, doivent être révisés à la hausse. (www.lemonde.fr, 15/05/2020)
Dans un entretien publié le 13 mai par l’agence Bloomberg, Paul Hudson, directeur général de Sanofi, a expliqué que les autorités américaines ayant investi massivement dans la recherche pour l’éventuel vaccin contre le Covid-19, les Etats-Unis seraient servis en premier, soit quelques jours, ou semaines, avant l’Europe. Le Premier ministre Edouard Philippe a ainsi signalé, sur Twitter, avoir rappelé le principe de « l’égal accès de tous au vaccin » à Serge Weinberg, président de Sanofi, une entreprise qu’il qualifie de « profondément française ». Par ailleurs, Emmanuel Macron a aussi convoqué, le 19 mai, à l’Elysée Paul Hudson. Selon la députée européenne Nathalie Colin-Oesterlé, « les Etats-Unis ont été beaucoup plus réactifs que nous, car leurs moyens sont mutualisés ». « Les Etats-Unis autorisent, aux yeux des grands groupes pharmaceutiques, des mécanismes financiers public-privé efficaces et rapides », ajoute El Mouhoub Mouhoud, professeur d’économie à l'Université Paris-Dauphine. Selon lui, « les Etats-Unis n’offrent pas seulement des mécanismes de financement efficaces. C’est un marché immense où les prix sont très peu régulés ce qui permet d’anticiper des profits considérables et de donner un signal aux marchés de rendements futurs juteux ». (Le Monde, 16/05/2020)
Elyès Jouini, universitaire, vice-président de l’Université Paris-Dauphine et président de la Fondation Dauphine, a lancé une initiative portant sur la transformation du système actuel basé sur l’économie de rente. Dans une interview, l’ancien ministre évoque l'économie de rente en Tunisie, ses conséquences et comment rompre avec ce système sans nuire aux grandes entreprises. L'économie de rente est l'une des formes naturelles d'organisation de la société, « elle correspond à la situation dans laquelle l'Etat, pour consolider sa capacité à juguler tout débordement, s'appuie sur un groupe ou sur une élite, dont les membres jouissent de privilèges, d'un accès facilité aux emplois, aux agréments, aux financements, en échange de leur soutien à l'Etat », décrit-il. Cependant, tout ce qui est naturel n’est pas forcément vertueux, poursuit Elyès Jouini. En effet, « la rente est plus pernicieuse que la corruption parce qu'elle s'appuie sur des bases légales, mais elle est également plus dangereuse, car elle génère tous les excès, elle fait le lit de la corruption et du népotisme (…) En un mot, l'économie de rente est la cause principale de la quasi-absence de grandes entreprises tunisiennes d'envergure internationale », résume-t-il. C’est pourquoi « lutter contre la rente, ce n'est pas lutter contre les grandes entreprises, c'est vouloir permettre à chaque entreprise et à chaque entrepreneur en herbe de réaliser son potentiel », souligne l’universitaire. (lapresse.tn, 17/05/2020)
Le monde d’après pourrait bien être le monde d’avant mais en pire, d’après Anne-Laure Delatte, chargée de recherches au CNRS (Leda, Université Paris-Dauphine). En effet, les dettes publiques vont flamber entre 15 à 40 %, cependant un choix politique est possible entre des recettes injustes ou plus de justice sociale. « Parce qu’il y a toujours une alternative », estime-t-elle. Pour gérer ce surplus, la Banque centrale européenne (BCE) va nous aider en achetant massivement nos dettes publiques, « ce faisant, elle va stabiliser le taux d’emprunt et contribuer à rassurer les créanciers pour qu’ils acceptent le même taux d’intérêt qu’avant », explique-t-elle. « Si ça marche comme prévu », la dette aura une dynamique soutenable, et sa réduction progressive pourra s’opérer en actionnant deux moteurs : d’un côté la croissance économique et de l’autre l’impôt. Pour la chercheuse, il s’agit surtout de choix politiques et non économiques. (Libération, 19/05/2020)
« La sortie de la crise liée à la pandémie du Covid-19 est en train de modifier les comportements des consommateurs en matière alimentaire comme le montre l'exemple de la Chine », observent Henri Isaac, professeur à l'Université Paris-Dauphine et Florian Ingen-Housz, partner au sein du cabinet Altermind. En effet, dans l’Empire du Milieu, la crise a déclenché une modification durable des destinations d'achat, qui s'est prolongée après la période de confinement, indiquent-ils. Les consommateurs se sont davantage tournés vers les magasins de proximité pendant la crise, ce qui a favorisé les plus petits points de vente au détriment des grandes surfaces. En outre, les chiffres collectés par la solution de paiement chinoise MIYA et McKinsey auprès de 30 000 points de vente, révèlent, de manière prévisible, la très forte augmentation des ventes en ligne de produits alimentaires. Et depuis le déconfinement, ces intentions ont progressé de 15 % par rapport au niveau observé pendant la crise, notent Henri Isaac et Florian Ingen-Housz. « Ainsi, ce qui se passe aujourd'hui en Chine constitue à maints égards, mutatis mutandis, un laboratoire sur les possibles enjeux auxquels les distributeurs alimentaires français devront faire face dans les semaines et les mois à venir », soulignent-ils. (La Tribune Edition Quotidienne, 19/05/2020)
La crise économique liée au Covid-19 est d’un nouveau genre, différente des crises économiques précédentes, d’après RCF qui propose une analyse du phénomène par Jean-Marc Siroën, professeur émérite à l’Université Paris-Dauphine. Elle présente effectivement deux particularités, selon ce dernier. Tout d’abord le fait que le virus ne soit pas un phénomène économique, la crise actuelle n’est donc pas au départ une crise économique. La deuxième particularité, c’est qu’avant d’atteindre la demande, elle touche l’offre et les capacités de production. « Et s’il y a une crise de la demande, elle peut effectivement se superposer à cette crise de l’offre, puisqu’en offrant moins les firmes distribueront moins de revenus, ce qui entrainera une chute de la demande », explique Jean-Marc Siroën. En outre, la complexité et l’originalité de cette crise viennent du fait que l’offre et la production ont diminué en raison du confinement, mais qu’également en retour la demande peut diminuer, résume l’enseignant. (RCF, 21/05/2020)
Si le télétravail s’est révélé applicable durant le confinement, il pourrait aujourd’hui devenir une norme au sein des entreprises. En effet, plus de 90 % des employeurs y ont eu recours pendant la crise sanitaire et plusieurs ont déjà annoncé leur souhait de prolonger ou pérenniser l’expérience pour une partie des salariés. Jean-Yves Ottmann, sociologue sur les questions d'organisation du travail et de bien-être au travail à l'Université Paris-Dauphine, note pour sa part que la généralisation du télétravail pourrait toutefois avoir des aspects négatifs pour le salarié, comme la perte du collectif qui est « très important pour la santé psychique ». « Sans le contact des équipes, on perd le sens du travail au sens large », complète Aurore Dandoy, docteure en sciences de gestion à l'Université Paris-Dauphine. La frontière entre vie privée et travail peut alors avoir tendance à disparaître et mener, là aussi, à un « vrai risque de débordement du travail sur la vie privée et causer stress, fatigue et surcharge ». Néanmoins, si le télétravail est bien organisé, il peut « permettre une meilleure articulation entre vie privée et vie professionnelle », nuance Jean-Yves Ottmann. C’est pourquoi, « il va falloir trouver de nouvelles organisations, faire preuve de pragmatisme, ça va être une nouvelle manière de coordonner et contrôler les collaborateurs à distance, que ce soit dans le secteur public ou privé », explique le sociologue. Le télétravail devra être le plus flexible possible, ajoute Aurore Dandoy. « Le télétravail généralisé est souhaitable, mais il faut arrêter la standardisation permanente et commencer à prendre en compte les situations personnelles de chacun », précise-t-elle.(www.lexpress.fr, 22/05/2020)
Sachant que l’âge joue un rôle aggravant dans l’exposition à la pandémie de Covid-19, Dominique Méda, professeure de sociologie et directrice de l’Institut de recherches interdisciplinaires (Université Paris-Dauphine-PSL), se demande dans quelle mesure les conditions de vie et d’emploi en jouent un autre. Pour y répondre, l’enseignante se penche sur les données de mortalité par le coronavirus exploitées par l’Office for National Statistics (ONS) sous l’angle socioprofessionnel. En effet, « l’une de ses études analyse les 2494 décès impliquant le coronavirus intervenus entre le 9 mars et le 20 avril dans la population en âge de travailler en Angleterre et au Pays de Galles », indique-t-elle. L’ONS a ainsi montré que les plus forts taux de surmortalité concernent en premier lieu les travailleurs des métiers du soin à la personne, suivis des chauffeurs de taxi et d’autobus, des chefs cuisiniers et des assistants de vente et de détail ; autrement dit, ceux que l’ONS décrit comme les « key workers », ou les « travailleurs essentiels ». Selon l’agence britannique, ces emplois sont aussi ceux qui sont les moins bien payés, présentant les conditions de travail les plus difficiles et les statuts les plus précaires. « Ces conditions socio-économiques sont également en cause dans la prévalence élevée de comorbidités, dont la présence accroît le risque de décès en cas de Covid-19 », ajoute la sociologue. (Le Monde, 24-25/05/2020)
Jean-Marc Siroën, professeur d'économie internationale à l’Université Paris-Dauphine-PSL, s’intéresse à la brochure de l’économiste John Maynard Keynes : « How to Pay for the War : A Radical Plan for the Chancellor of the Exchequer », publiée début mai 1940. Selon lui, « le titre est trompeur car s’il traite du financement de la guerre, il s’interroge d’abord sur les moyens de traiter un déséquilibre durable entre la production et la demande de consommation ». Mais cette situation analysée par le Keynes de 1940 (K40) s’appuie sur une réalité qui est à l’exact opposé de « La théorie générale » qu’il a publiée en 1936 (K36), ajoute l’enseignant. En effet, concrètement, K36 traite des « écarts déflationnistes » entre l’offre et la demande tandis que K40 s’attaque aux « écarts inflationnistes ». Et « dans le contexte actuel, fort de la référence aux crises de 1929 et de 2008, c’est plutôt l’idée d’un moment keynésien K36 qui prévaut », observe dans un premier temps Jean-Marc Siroën. Cependant, « si en 1929 et en 2008 le chômage était la conséquence directe de la crise financière, la dépression actuelle est d’abord une crise sanitaire exogène, qui ne doit rien ou pas grand-chose au dysfonctionnement d’une économie de marché, capitaliste, mondialisée et hyper-financiarisée », poursuit-il. L’économiste reconnaît donc que la situation actuelle présente aussi de nombreuses analogies avec l’économie de guerre de type K40. « Au final, même si les chemins diffèrent, le point d’aboutissement est le même : un excès de demande de biens de consommation par rapport à la production disponible », conclut Jean-Marc Siroën. (theconversation.com, 25/05/2020)
Alors que le choc du Covid-19 a entrainé des pénuries de médicaments d’intérêt vital, notamment en France, l’Europe demeure, et de loin, le leader dans le commerce mondial de produits pharmaceutiques, affirment Aude Sztulman, maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine-PSL, Deniz Unal, économiste au CEPII - Recherche et expertise sur l'économie mondiale, Guillaume Gaulier, chercheur associé au CEPII et Pierre Cotterlaz, économiste au CEPII. En effet, « de telles tensions ne sont pas nouvelles sur le marché global des produits pharmaceutiques. Pourtant, les parts de la Chine et de l’Inde, quoique croissantes et, pour certains produits, déterminantes, sont encore limitées. Ce marché demeure nettement dominé par les pays avancés, en particulier européens », insistent les experts. « Et ceci depuis plus d’un demi-siècle », poursuivent-ils reprenant la base CHELEM du CEPII, forte de ses données sur le commerce mondial dans 71 catégories de produits depuis 1967. (theconversation.com, 25/05/2020)
« Pour évaluer le rôle de l’endettement public et de son remboursement éventuel, il semble indispensable de le comparer à la dette privée », estime Pascal Salin, professeur honoraire de l’Université Paris-Dauphine et président de l’Association pour la liberté économique et le progrès social (Aleps). « Dans une société sans Etat (ou une société où il n’y a pas de dette publique), les créances et dettes sont évidemment l’expression des préférences inter-temporelles des individus (…) On peut être tenté de considérer qu’il en va exactement de même pour l’endettement public, celui-ci constituant l’expression des préférences inter-temporelles de l’Etat. Mais il y a une différence essentielle avec le comportement individuel, à savoir que ceux qui décident d’emprunter ne sont pas personnellement responsables du remboursement », explique l’enseignant. « Et c’est d’ailleurs bien pour cette raison que la dette publique existe presque partout dans le monde. Les politiciens savent qu’ils peuvent prétendre faire des cadeaux aux citoyens sans avoir à leur imposer le financement de ces dépenses publiques qui devra être assuré dans le futur par d’autres politiciens. Mais ce faisant ils réduisent l’épargne disponible pour les individus et ils portent donc atteinte aux choix individuels », dénonce Pascal Salin. Ainsi, « on devrait légitimement en déduire qu’il devrait être constitutionnellement interdit aux Etats d’emprunter et aux banques centrales de créer de la monnaie contre des créances », considère-t-il. En outre, « ce qui serait souhaitable actuellement, ce n’est pas l’intervention d’une politique économique et d’une politique monétaire, mais c’est au contraire de favoriser les ajustements par les libres décisions des individus », poursuit le professeur. (L’Opinion, 27/05/2020)
Dans un contexte économique sujet aux fortes turbulences, nombreuses sont les entreprises qui doivent adapter leur organisation à une conjoncture inédite. Ainsi, 47 % des directeurs des ressources humaines (DRH) consultés par le cabinet Willis Towers Watson, envisagent ou ont déjà pris des mesures pour geler les salaires. « Toutes les entreprises ne le feront pas, mais elles y pensent, car elles sont inquiètes pour la survie de leur organisation », précise Laurent Termignon, qui a dirigé l’étude. La rémunération est cependant un élément-clé pour préserver la confiance entre les entreprises et les employés. Selon Sophie Bernard, sociologue du travail à Paris-Dauphine, « le salarié accepte un lien de subordination, car le risque économique est assumé par l'employeur ». La grande distribution a eu massivement recours aux primes sur objectif pour toutes les échelles de salaires jusqu'à ce que le modèle de l'hypermarché commence à décliner dans les années 2000, relate la chercheuse. « Les caissières, qui pouvaient toucher l’équivalent d’un mois de salaire en variable, se rendaient compte qu’elles n’étaient pas responsables de la conjoncture. La prime sur objectif n’avait plus de sens dès lors que l’activité ne souffrait pas d’un problème de motivation des employées », explique-t-elle. C’est pourquoi, pendant la période de crise sanitaire, c’est le choix d’une prime forfaitaire et non indexée qui a été proposé à certains salariés. (Le Monde, 29/05/2020)
« A l’heure où l’industrie française souffre de grandes difficultés à surmonter les conséquences d’un confinement généralisé et les nombreux obstacles juridiques qui brident la reprise de son activité, quatre idées peuvent être proposées aux pouvoirs publics européens pour aider l’industrie européenne », estime Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine-PSL. Il mise d’abord sur un dispositif de prime à la casse automobile européenne, qui présente, selon lui, plusieurs avantages en plus d’être peu coûteux pour les finances publiques. Pour l’enseignant, l’Union européenne a, par ailleurs, intérêt à soutenir son industrie, via un dispositif européen spécifique de soutien au financement de la sécurité sanitaire de ses employés, avec prise en charge d’une partie des coûts selon une grille prédéfinie. D’après Frédéric Gonand, il serait aussi utile de créer un dispositif dédié au soutien et au financement des investissements d’efficacité énergétique dans l’industrie. « Concrètement, il s’agirait de construire au niveau européen un fonds finançant les investissements éligibles tels qu’ils résultent d’une grille tarifaire comme il en existe dans les pays membres », précise l’économiste. L’UE a, enfin, besoin d’un dispositif défensif contre les prises de contrôle d’entreprises stratégiques par des acteurs non européens, complète le professeur. (L’Opinion, 29-30/05/2020)
Pour François-Xavier de Vaujany, professeur de management à l’Université Paris-Dauphine-PSL, « le débat sur le futur du travail se polarise aujourd'hui autour de deux tropismes ». « Selon le premier, plutôt néolibéral, nous irions à grands pas vers une société faite de travailleurs indépendants et d'entrepreneurs, coordonnés par des plates-formes transformant le client et le producteur de services en entrepreneurs, mis en situation de télétravail ou de travail mobile », commence-t-il. « Le second tropisme, indissociable du premier puisqu’il en est l’envers, est celui, plutôt néomarxiste, du précariat digital. Notre monde serait de plus en plus constitué d’une armée de travailleurs numériques, une masse atomisée par les plates-formes », poursuit l’enseignant. Cependant, « l’océan de non-sens et de souffrances au travail, mais aussi de potentiel d’accomplissement au travail, est ailleurs, dans tout ce qui se situe au milieu de ces deux tropismes », souligne le professeur. Ce juste milieu est, selon lui, fait du « travail ordinaire », celui des caissières, des agents d’entretien ou des personnels administratifs, qui est rarement au cœur des démarches de « création » ou de « cocréation » de valeur telles que les suppose le management actuel. « Pourtant, c’est là que se situe l’essentiel de nos sociétés et de nos organisations », souligne François-Xavier de Vaujany. Ainsi, « le monde de demain sera peut-être fait d'une grande conscience écologique, de télétravailleurs, d'infrastructures numériques enfin propres, d’énergies vertes, mais il devra aussi rester sensible et soucieux de ce travail ordinaire qui s'inscrit mal dans les utopies actuelles », termine-t-il. (Le Monde, 31/05/2020)
Etudiants et alumni de Dauphine-PSL
Guillaume Rivalland, titulaire du diplôme d'établissement de gestion et d’économie appliquée (DEGEAD) de Dauphine, devrait rejoindre Quadra Consultants comme directeur conseil transversal (public/privé). Il est, depuis octobre 2018, chef du cabinet, conseiller « affaires réservées » de Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités territoriales. (La Correspondance Economique, 05/05/2020)
Timothée Bouteloup devient chef de cabinet d’Olivier Jaillon, président de La Parisienne Assurances. Diplômé de l’Université Paris-Dauphine, il était précédemment directeur du développement et des partenariats de Medef International. (L’Argus de l’Assurance, 08/05/2020)
Wendy Kool-Foulon est la nouvelle directrice juridique de Verallia. Elle est également membre du comité exécutif du groupe. Titulaire d’une Maîtrise de sciences de gestion de l’Université Paris-Dauphine, elle était directrice juridique du groupe Tarkett en 2016. (Les Echos, 11/05/2020)
Stéphanie Malek est nommée responsable des relations médias du groupe Vinci. Diplômée du Centre de formation des journalistes (CFJ) et certifiée en communication financière - relations investisseurs par l'Université Paris-Dauphine et le Cliff, elle a rejoint le groupe Vinci au Qatar en 2009 avant de devenir directrice de la communication de Vinci Construction Grands Projets en 2013. (Correspondance Economique, 12/05/2020)
Conseiller référendaire à la Cour des comptes, Pierre Rolland a été nommé directeur général des services de l’Université Claude Bernard Lyon 1. Titulaire d'unMaster audit financier de l'Université Paris-Dauphine, il était, depuis juillet 2016, directeur général des services de la Communauté d'universités et établissements Université de Lyon. (Bulletin Quotidien, 14/05/2020)
Mathieu Lepeltier est nommé directeur général du Crédit Foncier Immobilier (CFI), filiale du groupe BPCE. Titulaire d’un DEA de finance de l’Université Paris-Dauphine, il était directeur général adjoint du Crédit Foncier depuis 2011. (Bulletin Quotidien, 15/05/2020)
Angélique Cristofari devient directrice financière de Louis Delhaize. Cette diplômée de l’Essec et de l’Université Paris-Dauphine était, depuis décembre 2019, directrice des transactions et arbitrages du groupe Cora, filiale de la société. (Option Finance, 18/05/2020)
Jordan Cartier est nommé secrétaire général adjoint de l’Autorité de régulation des transports. Titulaire d’un Master en économie et finance de Paris-Dauphine, il était inspecteur des finances à l'Inspection générale des finances (IGF), au sein des ministères économiques et financiers, depuis 2017.(Exécutives, 22/05/2020)
François Gay-Bellile occupera, à compter du 1er juillet 2020, le poste de président-directeur général de Coca-Cola European Partners (CCEP) France. Titulaire d'une licence de mathématiques et sciences sociales de l'Université Paris-Dauphine, il était, depuis avril 2017, président de Coca-Cola France. François Gay-Bellile est en outre membre du comité de direction de l'Union des marques (UDM) depuis 2017, et administrateur de celle-ci au titre de Coca-Cola, depuis 2018. (Correspondance Economique, 27/05/2020)
Directeur des fusions acquisitions d’Altice Europe, Laurent Halimi a été nommé directeur exécutif juridique de SFR. Diplômé de l’Université Paris-Dauphine, il a déjà collaboré avec les cabinets Jeantet, De Pardieu Brocas Maffei et Franklin avant de rejoindre le groupe Altice en 2016. Il doit par ailleurs intégrer le conseil d’administration du fonds de dotation qui devrait acquérir via une filiale, le journal, la régie et la société de développement technologique de « Libération ». (Correspondance de la Presse, 27/05/2020)
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