Filles et mathématiques : un décrochage dès le CP

La Chaire Femmes et Science de l'Université Paris Dauphine - PSL publie une étude sur le décrochage des filles en mathématiques dès le CP.

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La Chaire Femmes et Science publie une nouvelle note de synthèse de l’étude, en partenariat avec l’Institut des Politiques Publiques (IPP), sur les inégalités de genre et les performances scolaires en sciences et mathématiques, intitulée « Le décrochage des filles en mathématiques dès le CP : une dynamique diffuse dans l’ensemble de la société ».

L’étude met en évidence un net décrochage des filles par rapport aux garçons en mathématiques, qui intervient durant la première année d’école élémentaire et se maintient à l’entrée en CE1. Elle s’appuie sur les évaluations nationales standardisées administrées (en début de CP, milieu de CP et en début de CE1) à plus de 2,5 millions d’élèves scolarisés en France entre 2018 et 2022.

Les filles ont le même niveau en mathématiques que les garçons en début de cours préparatoire (CP) mais décrochent dès le milieu de cette première année d’école primaire alors qu’elles conservent un avantage sur les garçons en français. Le décrochage des filles en mathématiques se poursuit, de sorte qu’à l’entrée au cours élémentaire de première année (CE1), leur rang ou centile moyen (lorsque l’on classe les élèves en centiles selon leurs performances et où 100 est la plus haute valeur), passe de 50e en CP à 44e en fin de CE1. 

Les filles ont en revanche un avantage sur les garçons en français qui demeure globalement stable durant l’année de CP. Ce décrochage a surtout lieu parmi les filles les plus performantes en début de CP (celles qui font partie du top 1% au début de CP). Ces filles perdent en moyenne près de 7 rangs en début de CE1 par rapport aux garçons appartenant au même centième initial.

Les auteurs démontrent que le décrochage des filles se produit sur l’ensemble du territoire, dans tous les types d’écoles et dans tous les milieux familiaux. Autrement dit, aucune configuration scolaire (école publique, privée, en réseau d’éducation prioritaire – REP – ou à pédagogie alternative) ni aucune configuration familiale (parents des catégories aisées, professions scientifiques ou familles homoparentales) ne semble permettre d’éviter l’apparition d’un écart très tôt dans la scolarité en mathématiques en défaveur des filles.

Les auteurs : Thomas Breda, chargé de recherche au CNRS, professeur à l’École d’économie de Paris et co-responsable du pôle « Travail et Emploi » de l’IPP, Joyce Sultan Parraud, économiste à l’IPP et coresponsable du pôle « Travail et Emploi » de l’IPP et Lola Touitou, assistante de recherche à l’IPP.

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