Revue de presse mars 2022

Découvrez la revue de presse de Dauphine-PSL du mois de mars 2022

Université Paris Dauphine - PSL

Le Master « mode et matière » est le fruit d’une collaboration entre l’Université Paris-Dauphine, l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs et Mines ParisTech. Quatre ans après son lancement, il fait figure « d’ovni » dans le paysage universitaire français. Ce programme accueille une vingtaine d’étudiants de diverses spécialités qui planchent tous sur la transition écologique, sociale et technologie de la mode. « L’idée est de croiser les compétences et les intelligences », explique Colette Depeyre, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Dauphine-PSL, responsable de cette formation à la fois théorique et pratique. (Le Monde, S. A., 02/03/2022)

L’Université Paris Dauphine - PSL rivalise avec les écoles de commerce. « À la fois université et grande école », selon la page d’accueil de son site, elle a mis en place un système de sélection drastique depuis sa création. Après son changement de statut en 2004, l’université parisienne devient un « grand établissement », comme Sciences Po Paris, le Conservatoire national des arts et métiers, ou le Collège de France, et peut officiellement sélectionner ses étudiants. « L’excellence en mathématiques est le dénominateur commun entre tous nos étudiants. Avoir choisi l’option Mathématiques expertes en terminale est un atout indéniable. Mais nous sommes aussi à la recherche de profils variés et examinons avec attention les candidats ayant une compétence de type maths et philosophie, maths et histoire, ou maths et langues étrangères », indique le président de l’Université et professeur d’économie, El-Mouhoub Mouhoud. « Notre but est de tirer les potentiels vers le haut pour former des décideurs compétents, responsables et éclairés », souligne l’universitaire, qui entend accroître les liens entre Dauphine et les dix autres membres du pôle universitaire Paris Sciences & Lettres (PSL). (Le Point, Claire Lefebvre, 17/03/2022)

Enseignants et experts de l'Université Paris Dauphine - PSL

En réponse aux sanctions de l’Union européenne, la Russie pourrait couper les vannes du gaz et du pétrole. Face à cela, une réunion d’urgence a été organisée, le 28 février 2022, pour trouver des alternatives. Dans la journée, le ministre italien des Affaires étrangères s’est rendu en Algérie pour obtenir une hausse des fournitures de gaz. « Le problème, c’est que les possibilités de production de l’Algérie ne compenseront jamais le gaz russe », souligne Jean-Pierre Favennec, consultant, professeur à IFP School et à l’Université Paris Dauphine - PSL, précisant qu’ « il n’y a pas d’alternative ». Selon lui, à long terme et à court terme, « l’Europe a des solutions, puisqu’elle dispose de stocks », mais « le gros problème, c’est à moyen terme. C’est-à-dire l’hiver prochain ». Quoi qu’il en soit, une hausse continue des prix du carburant est très probable en Europe. (Le Parisien, Vincent Vérier, 01/03/2022)

La guerre en Ukraine affole les marchés financiers et ceux des matières premières, notamment ceux du pétrole. Le 24 février 2022, le baril de brent de la mer du Nord a dépassé les 100 dollars. Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis plus de sept ans. Après un léger recul, le 25 février 2022, son cours a augmenté de 3 % le 28 février 2022 et de 6 % le 1er mars 2022. Dans un scénario de catastrophe, le baril de brent pourrait même dépasser le « record » historique du 11 juillet 2008 qui s’établissait à 147,50 dollars. Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières (CGEMP) de l’Université Paris Dauphine - PSL, qui confirme cette hypothèse, explique que le monde pourrait entrer dans une « économie de guerre, plus incertaine qu’au moment du pic de 2008 ». Pour détendre les cours pétroliers, les Américains devraient conclure rapidement un accord avec Téhéran, « afin que l’Iran puisse déverser plus de pétrole sur le marché », estime John Plassard, spécialiste en investissement au sein de la banque suisse Mirabaud. (www.lefigaro.fr, Julien Da Sois, 01/03/2022)

Lors de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022, un navire de la société Cargill a été frappé par un missile. Cette attaque a entraîné des conséquences économiques immédiates. « Il y a eu un vent de panique chez tous les armateurs », constate Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris Dauphine - PSLet président de Cyclope, une société spécialisée dans l'analyse des marchés mondiaux des matières premières. Dans les ports ukrainiens de la mer Noire, 15 millions de tonnes de blé et autant de maïs sont bloqués. « Tout dépend de la durée du conflit. Si rien ne sort de la mer Noire dans les prochaines semaines, on risque de rencontrer pas mal de difficultés », prévient Philippe Chalmin(www.lepoint.fr,  Michel Revol, 02/03/2022)

Dans une tribune publiée par Libération, Anne-Laure Delatte, chargée de recherches au CNRS et membre du laboratoire LEDa de l’Université Paris Dauphine - PSL, informe que dès le 25 février 2022, juste après l’invasion russe en Ukraine, plusieurs personnalités politiques de l’Occident ont quitté la direction et le conseil d’administration des entreprises et des banques russes. « Ces démissions individuelles étaient présentées dans la presse comme un geste politique équivalent à des sanctions économiques et financières imposées à la Russie », souligne-t-elle. François Fillon, l’ex-Premier ministre français a d’ailleurs fini le 27 février par démissionner des conseils d’administration du groupe pétrochimique russe Sibur et du groupe pétrolier national russe Zarubezhneft, informe Anne-Laure Delatte(Libération, Anne-Laure Delatte, 02/03/2022)

« La Russie est le premier fournisseur énergétique de l’Europe, que ce soit en gaz, en pétrole ou en charbon », rapporte Sophie Méritet, maître de conférences en économie à l’Université Paris-Dauphine-PSL, spécialisée dans l’énergie. L’Europe n’a donc pas d’alternative à l’énergie fossile provenant de la Russie, poursuit-elle. Concernant le gaz, les données d’Eurostat révèlent que plus de 40 % de l’importation européenne provenait de la Russie en 2020. Cependant, tous les pays ne dépendent pas tous autant du gaz russe comme la France, entre autres, qui a su diversifier ses fournisseurs, indique Sophie Méritet. D’ailleurs, le nucléaire qui compose 25 % du mix énergétique tricolore, « sauve », ajoute l’enseignante. Néanmoins, « nos fournisseurs habituels ne pourront pas nous aider ». Ils sont soumis aux obligations contractuelles avec d’autres clients à long terme, explique-t-elle. (www.geo.fr, Marion Fontaine, 02/03/2022)

En Europe, le maintien à domicile est de plus en plus plébiscité par les personnes âgées. Selon l’enquête SHARE (Survey on Health Ageing and Retirement in Europe), leur option préférée est de « vieillir sur place », c’est-à-dire en logement privé plutôt qu’en maison de retraite. Ainsi, un projet de création de 500 habitats « inclusifs » a été lancé en France fin octobre 2021 pour les personnes âgées au cœur des petites villes. « Pour satisfaire ce désir de vieillir sur place, il faudra adapter logements et quartiers », souligne Anne Laferrère, chercheuse à l’Université Paris Dauphine - PSL, dans un récent numéro de la revue scientifique Gérontologie et société. (L’Opinion Indépendante, David Arrode, 04/03/2022)

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie a provoqué une hausse des prix, notamment du blé et de l’huile de tournesol. Selon Agritel, l’Égypte et l’Algérie, qui devraient recevoir respectivement 500 000 tonnes et 1,5 million de tonnes de blé, sont les pays les plus impactés. Mais, la situation est également très critique pour le maïs, dont l’Ukraine est le 4e exportateur mondial. « Aujourd’hui, tout est paralysé, et il y a des inquiétudes sur les emblavements de printemps en Ukraine », souligne Philippe Chalmin, directeur de CyclOpe et professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine - PSL,. Par ailleurs, les sanctions supplémentaires visant les exportations de la Biélorussie pourraient avoir des conséquences sur les cours de la potasse. « Si les agriculteurs devaient renoncer à l’achat d’engrais, l’impact devrait se ressentir sur les prochaines campagnes, à partir de 2023 », estime Philippe Chalmin(L’Agefi, Annick Masounave, 04/03/2022)

Le conflit russo-ukrainien a fait augmenter les cours des matières premières qui connaissaient déjà, depuis plusieurs mois, de fortes tensions en raison de la reprise économique. Cette hausse pourrait être renforcée par les sanctions économiques prononcées à l’encontre de la Russie. « La guerre entre l’Ukraine et la Russie risque de prendre le relai de la pandémie en matière d’inflation », estime Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris Dauphine - PSL et président du Cercle Cyclope. « Néanmoins, nous ne connaissons pas encore l’ampleur des sanctions. Or l’évolution du cours des matières premières en dépendra fortement », précise-t-il. (Option Finance,  Anaïs Trebaul, 07/03/2022)

Dans une tribune publiée par Le Journal du Dimanche, Christian de Perthuis, professeur d’économie et fondateur de la chaire « Économie du climat » à l’Université Paris Dauphine - PSL, revient sur les conséquences de la guerre entre l’Ukraine et la Russie sur les prix des produits agricoles de base. Selon lui, l’entrée en conflit a « bloqué la totalité des livraisons des grains ukrainiens », affectant directement l’équilibre du marché mondial du blé, du maïs et du tournesol. Si les expéditions ne redémarrent pas rapidement, les silos ne pourront pas engranger les prochaines récoltes. « La situation la plus dramatique serait celle où les prochaines moissons ukrainiennes seraient entravées par la poursuite du conflit », prévient Christian de Perthuis. Mais, au-delà de ces effets, cette guerre « a déclenché une spirale de hausses des coûts de production agricoles » et « va contribuer à l’accélération de l’inflation, via son double impact sur les prix de l’énergie et de l’alimentation », précise-t-il. (www.lejdd.fr, Christian de Perthuis, 08/03/2022)

Après la réforme du lycée, la proportion de filles et de garçons faisant des mathématiques en terminale a reculé de près de 10 points entre 2020 et 2021. Les économistes Cecilia García-Peñalosa et Fabien Petit tentent d’expliquer, dans une tribune publiée par Le Monde, pourquoiles lycéennes ont souhaité abandonner en masse les mathématiques. Ils reviennent sur une étude publiée en 2020 par Thomas Breda et Clotilde Napp, respectivement de l’École d’économie de Paris et de l’Université Paris Dauphine - PSL. Réalisé à partir des données PISA pour 64 pays, le rapport s’intéresse aux facteurs qui expliquent les choix d’études post-bac. Selon les auteurs, « la différence d’envie entre filles et garçons de faire des études intensives en mathématiques n’est pas due à une différence dans leurs notes en maths, mais plutôt à l’avantage comparatif des filles dans les matières littéraires ». (www.lemonde.fr,  Cecilia García-Peñalosa, 08/03/2022)

Dans une tribune publiée par Les Échos, Christian de Perthuis, professeur à Dauphine, propose des solutions pour réduire la dépendance énergétique des Européens envers la Russie. Des sanctions ont été annoncées contre cette dernière, mais le secteur de l’énergie a été épargné, alors qu’il constitue « le poumon économique et financier de la Russie ». Pourtant, une mesure de rétorsion visant les exportations russes « ne peut pas fonctionner », au contraire, elle « pourrait se retourner contre ses promoteurs en renforçant la cible initialement visée », et l’Europe serait la première pénalisée. « Pour faire face à toutes les situations, l’Europe doit agir simultanément sur l’offre et la demande », propose Christian de Perthuis. « Côté offre, il s’agit de trouver à court terme des alternatives au gaz importé », mais « il faudrait simultanément agir sur la demande en économisant ou rationnant l’énergie », explique-t-il. (Les Échos, Christian de Perthuis, 09/03/2022)

Dans une interview accordée à Libération, Philippe Chalmin, professeur d’histoire et d’économie à l’Université Paris Dauphine - PSL et président fondateur du cercle Cyclope, revient sur les conséquences de la hausse des prix de l’énergie en France et en Europe en raison du conflit en Ukraine. Vu la situation actuelle, il estime que le baril de pétrole pourrait atteindre les 130 dollars. Pourtant, « mon inquiétude majeure est moins sur le prix du pétrole que le coût pour le budget de l’État du plafonnement du prix du gaz et ce que les comptes d’EDF vont devoir payer pour celui de l’électricité », souligne-t-il. Interrogé si le bouclier tarifaire mis en place en février 2022 peut tenir le coup, Philippe Chalmin explique que « sur le gaz naturel, cela va devenir difficile et sur l’électricité, cela plaide incontestablement pour une refonte du marché européen de l’électricité ». Il précise, par ailleurs, que « nous sommes d’ores et déjà dans un choc énergétique majeur dont l’élément principal n’est pas le pétrole, mais le gaz naturel ». (Libération, Damien Dole, 09/03/2022)

« En accord avec les alliés », le président américain Joe Biden a annoncé le 8 mars 2022 avoir ordonné un embargo sur les importations de pétrole et de gaz russes. Dans une interview accordée à Sud Ouest, Anna Creti, professeure d’économie à l’Université Paris Dauphine - PSL et spécialiste de l’énergie, revient sur la décision du chef d’État. Selon elle, « cette mesure a plus une valeur symbolique et politique » pour les États-Unis qui sont un « grand producteur de pétrole ». Anna Creti explique que le même type de décision est envisageable en Europe, mais cela demande un temps d’ajustement long. « La forme de notre dépendance est telle qu’en Europe, on n’aurait pas seulement un problème de prix, mais un problème de rupture d’approvisionnement », ajoute l’experte.(www.sudouest.fr,  Olivier Saint-Faustin, 09/03/2022)

Le conflit en Ukraine se traduit par une hausse des cours du blé, qui a atteint 13,63 dollars le 8 mars 2022, soit une hausse de 70% depuis le début de l’année 2022. Les stocks en Ukraine et en Russie, qui en disposent respectivement 6 millions et 8 millions de tonnes, sont bloqués en raison de cette guerre. « La situation est d’autant plus tendue que nous sommes en fin de campagne et qu’il y a 14 millions de tonnes de blé à charger dans ces deux pays », souligne Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris Dauphine - PSL. Une situation qui inquiète les pays importateurs, particulièrement l’Égypte, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, où des manifestations de la population ont eu lieu dans les années 2008-2010 à la suite d’une hausse de cette denrée après la flambée du cours des céréales. « L’Algérie bénéficie de ce qu’il gagne sur le gaz. L’Égypte également, dans une moindre mesure. Quant au Maroc, il voit le prix des phosphates monter », pointe Philippe Chalmin(Le Monde, Laurence Girard, 19/03/2022)

Le nucléaire pèse peu dans le bilan énergétique mondial et joue « un rôle subalterne » dans les scénarios de décarbonation de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à l’horizon 2050, indique dans une tribune Christian de Perthuis, professeur d’économie à Dauphine et fondateur de la Chaire Économie du Climat. Cette part, « modeste et déclinante », contraste pourtant avec celle qu’il occupe dans les médias et le débat public, notamment en France, souligne l’enseignant. « II y a deux raisons à cela. D’une part, le nucléaire a connu deux accidents majeurs : Tchernobyl, en 1986, et Fukushima, en 2011, à l’impact considérable sur la perception du risque associé à l’exploitation des centrales et au traitement des déchets radioactifs (…) D’autre part, le nucléaire constitue une industrie lourde en capitaux, avec de gros enjeux économiques, y compris pour les États, souvent mis à contribution », explique-t-il. Selon lui, la France se rapproche de « l’effet falaise », autrement dit l’affaiblissement des capacités de productions des réacteurs, « car si l’on déclassait toutes les centrales ayant effectué quarante années de service - durée retenue lors de leur conception -, la chute interviendrait au cours de la décennie actuelle », poursuit l’expert. (Actu Environnement, Christian de Perthuis, 03/2022)

Dans une tribune publiée par Les Echos, Pascal Junghans,président de Cereinec, chercheur au Centre de recherche en gestion (EA CNRS) etenseignant à l’Université de Paris Dauphine - PSL, revient sur les fraudes dans une entreprise. Selon lui, « il n’est pas prouvé qu’un comité d’audit efficace ou un conseil d’administration motivé réduise la possibilité de fraude ». De plus, « rien ne prouve que la présence d’un actionnaire dominant-dirigeant […] diminue la possibilité de crime en col blanc ». Les sociétés peuvent demander l’aide des services officiels, comme la DGSI, « mais ces administrations ne s’intéressent […] qu’aux entreprises grandes et petites dont le rôle est stratégique pour l’économie du pays ». Face à cette situation, l’entreprise doit « mettre en place une fonction renseignement […] avec un directeur administratif et financier ou un secrétaire général ». « Cette structuration souple permet de suivre l'environnement de l'entreprise avec efficacité, au moindre coût et en gardant quelques indices en tête », précise Pascal Junghans(www.lesechos.fr, Jean-Loup Delmas, 10/03/2022)

La guerre en Ukraine contraint l’Europe à trouver d’autres sources énergétiques. Le nucléaire figure parmi les solutions évoquées. D’autant plus que la moitié des Vingt-sept sont équipés de centrales. Pourtant, « il fournit de l’électricité, mais seulement pour un quart de notre consommation énergétiques. Les transports, par exemple, reposent encore massivement sur le pétrole. En outre, bâtir un parc nucléaire prend du temps, et cela ne pourrait pas peser sur la prochaine décennie », explique Patrice Geoffron, professeur d’économie et spécialiste de l’énergie à l’Université de Paris Dauphine - PSL. Quant aux énergies renouvelables, elles sont gourmandes en minerais dits « critiques », comme le lithium ou le cobalt. « Il faut absolument évaluer les nouvelles dépendances qui en résulteront pour l’Europe », appelle Patrice Geoffron. « Mais ces dépendances seront moins drastiques que celles qui consistent à vivre sous la menace d’une coupure du gaz d’un jour à l’autre », ajoute-t-il. (www.20minutes.fr,  Jean-Loup Delmas, 10/03/2022)

Selon un plan baptisé « REPowerEU » proposé par la Commission européenne le 10 mars 2022, les Vingt-sept pourraient réduire de deux tiers leurs importations de gaz russe dès cette année, a indiqué sur France Inter le même jour Clément Beaune, secrétaire d'État aux Affaires européennes. Franceinfo détaille quatre pistes qui ont été évoquées les 10 et 11 mars au sommet de Versailles : solliciter davantage les autres pays exportateurs de gaz, diversifier les types d'énergie, augmenter les stocks de gaz pour l'hiver prochain et améliorer l'efficacité énergétique. Chaque piste est commentée par Sophie Méritet, économiste de l'énergie, maîtresse de conférences à l'Université Paris-Dauphine-PSL. Ainsi, si elle estime que diversifier les types d’énergie serait plutôt une bonne nouvelle pour la transition énergétique, l’enseignante se demande toutefois quel en serait le coût. S’agissant du quatrième axe, Sophie Méritet rassure : « Il s'agit d'avoir accès aux mêmes services, mais en consommant moins d'énergie ». (www.francetvinfo.fr, Miren Garaicoechea, 10/03/2022)

Dans une tribune publiée par L’Opinion, le professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine-PSL Frédéric Gonand affirme que « l’invasion de l’Ukraine et ses implications multiples font craindre une montée en charge des attaques cyber ». Or, une cyberattaque peut entraîner le ralentissement voire l’arrêt de l’activité de production, indique l’enseignant. Elle engendre également « des coûts importants d’enquête et de reconstitution de données, de signalement aux administrations en cas de perte de données personnelles », poursuit-il. Ainsi, il est plus que jamais d’actualité « de mettre en place des mesures de prévention contre le risque cyber dans les entreprises, et de réfléchir à une couverture assurantielle », plaide Frédéric Gonand(L’Opinion, Frédéric Gonand, 14/03/2022)

La guerre en Ukraine a entrainé une flambée historique des cours des céréales et des oléagineux. Christian de Perthuis, professeur à l’Université Paris-Dauphine-PSL et fondateur de la Chaire Economie du Climat, prévient dans une tribune aux Echos que « le renchérissement des produits de base va aggraver la faim dans le monde si des mesures très rapides ne sont pas prises ». L’enseignant propose de mettre en place un « soutien financier pour éviter que la facture alimentaire ne déstabilise les balances des paiements », d’augmenter l’aide alimentaire d’urgence, de surveiller de près le fonctionnement des marchés mondiaux « pour contrer les dégâts potentiels des comportements stratégiques des exportateurs ». Selon Christian de Perthuis, « à plus long terme, ce drame doit nous interroger sur le fonctionnement du système alimentaire mondial ». (Les Échos, Christian de Perthuis, 15/03/2022)

L’âge légal de la retraite nourrit le débat de la campagne présidentielle. Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon préconise une retraite à 60 ans, alors que Valérie Pécresse et le président sortant Emmanuel Macron veulent la faire reculer à 65 ans. Travailler entre 62 et 65 ans engendre plus de revenus et donc plus de recettes fiscales. Pour les deux candidats, « une partie de cet argent serait consacrée à l’amélioration des petites pensions ». Jean Luc Mélanchon, de son côté, se demande si le travail prolongé ne serait pas nuisible à la santé. Cependant, d’après une étude réalisée en 2020 par Clémentine Garrouste et Elsa Perdrix, économistes de l’Université de Paris Dauphine - PSL, c’est davantage le passage de la vie active à la retraite qui peut générer le stress ou la dépression que le fait d’avancer ou de reculer le moment de la retraite.(L’Opinion, Anne Bayle-Iniguez et Corinne Lhaïk, 16/03/2022)

Face à la conjoncture actuelle, notamment l’invasion russe en Ukraine, la Banque de France a revu en baisse à 3,4 % la progression du PIB français, contre une estimation antérieure de 3,6 %. Ce chiffre devrait même s’établir à 2,8 % pour un « scénario dégradé ». Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire estime que la situation actuelle est « comparable en intensité et en brutalité » à celle qu’a connu le pays après la crise pétrolière de 1973. L’historien et économiste Philippe Chalmin de l’Université de Paris Dauphine - PSL est en revanche moins catégorique. « La crise de 1973 qui est la dernière étincelle des Trente Glorieuses, a provoqué du chômage structurel et divisé par deux la croissance potentielle des pays développés », affirme-t-il. Selon lui, « il n’est pas certain que la crise d’aujourd’hui, qui est un choc post-pandémie, se transforme en choc économique ». (Challenges, Pierre-Henri de Menthon et Nicolas Stiel, 17-23/03/2022)

En réaction à l’invasion russe en Ukraine, de grandes compagnies pétrolières et gazières occidentales comme BP, Shell et ExxonMobil se sont retirées de la Russie. Pourtant, TotalEnergies s’accroche malgré les pressions qui s’intensifient. En cause, la Russie représente déjà pour le géant français 17 % de sa production mondiale d’hydrocarbures. D’autant plus que le projet Yamal LNG (gaz naturel liquéfié), qui se situe à quelque 2 450 km de Moscou, vient à peine de démarrer sa production. Il s’agit d’un enjeu stratégique pour la compagnie française, affirme Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine - PSL et directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières (CGPEM). Le gaz naturel est en effet au cœur de la nouvelle stratégie du groupe, dévoilée lors du changement de nom de Total en TotalEnergies en 2021. (www.20minutes.fr, Fabrice Pouliquen, 18/03/2022)

Dans une tribune publiée par Le Monde, Jean-Yves Boulin, chercheur associé à l’Institut de recherches interdisciplinaires en sciences sociales (Irisso)-Université Paris Dauphine - PSL et vice-président de l’association Tempo Territorial, revient sur l’annonce du président-candidat Emmanuel Macron concernant le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans à l’horizon 2030. Selon l’enseignant, cela « irait à l’inverse de la demande sociale de temps consacré à la formation, aux soins, aux loisirs et à la civique ». Afin de prolonger les activités des salariés au-delà de 62 ans, « il faudrait donc […] mettre en place une véritable politique d’amélioration des conditions de travail », préconise le chercheur. Jean-Yves Boulin estime par ailleurs qu’une autre réalité est ignorée par le projet d’Emmanuel Macron : l’accélération et l’intensification des rythmes de vie. (Le Monde, Jean-Yves Boulin, 20-21/03/2022)

Lors de l’Urban festival de Paris 2020, Benoît Chevalier, un passionné de l’image et du sport,a remporté le prix du meilleur documentaire, en filmant un 17 minutes de William de Parscau, un spécialiste de breakdance. Le documentaire, qui a remporté pas moins de six prix, rencontre aussi un véritable succès en Allemagne et en Italie. « Aujourd'hui, on voudrait en faire un 52 minutes », confie le Dinardais, qui a suivi des études en technicien audio à l’Université Paris Dauphine - PSL(Le Télégramme, Philippe Delacotte, 22/03/2022)

TotalEnergies a officiellement condamné l'invasion de l'Ukraine et a annoncé qu'il renonçait à tout nouveau programme d'investissement en Russie. Le groupe français s’est aussi engagé à appliquer les sanctions, quelles que soient leurs conséquences. Malgré ses annonces, TotalEnergies continue de maintenir ses activités en Russie, alors que BP, Shell ou ExxonMobil se sont déjà retirés du pays. La Russie constitue en effet un enjeu stratégique pour le groupe qui y a programmé 20 milliards d'euros d'investissement. Le pays représente également 30 % de sa production d'hydrocarbure. D’autant plus que TotalEnergies détient une participation de 21 % dans l’Arctic LNG 2, par l’intermédiaire de Novatek. « Je regrette aussi qu'ils n'aient revu leur portefeuille d'investissement trop dépendant de la Russie, mais il faut savoir ce que l'on veut », indique Anna Creti, économiste spécialiste de l'énergie, directrice de la Chaire Économie du Climat de l’Université Paris Dauphine - PSL. « Le gaz russe de TotalEnergie va sur le marché français. Personne ne leur a demandé de stopper l'approvisionnement du pays. Et comment ferait-on si c'était le cas ? », interroge l’experte. (www.sudouest.fr, Pascal Rabiller, 22/03/2022)

Dans une tribune, Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, et Alain Villemeur, directeur de recherche à la Chaire Transitions Économiques, transitions démographiques de Dauphine, estiment que l’objectif du candidat Emmanuel Macron d’atteindre le plein-emploi à la fin de son prochain quinquennat, s’il est réélu, est « réalisable ». « Nous affirmons, modélisation à l’appui, que six nouvelles répartitions relatives aux revenus, aux investissements et aux dépenses publiques et privées permettent, si elles sont respectées, le plein-emploi », précisent-ils. L’instauration d’un bonus-malus fiscal pénalisant les entreprises qui licencient trop de personnel est entre autres l’une des pistes qu’ils proposent pour atteindre cet objectif. Par ailleurs, les auteurs considèrent que « construire à grande échelle les nouveaux dispositifs de deuxième chance et de mobilité sociale est aussi l’un des facteurs de réussite pour l’économie française ». (www.lesechos.fr, Jean-Hervé Lorenzi, Alain Villemeur, 23/03/2022)

Ivan Berlin, médecin addictologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et Florence Jusot, professeure d’économie à l'Université Paris Dauphine - PSL, ont publié en 2021 une étude menée auprès de 460 femmes dans 18 maternités en France. « Chez la femme enceinte, les substituts nicotiniques sont peu efficaces et il faut éviter les médicaments à cause des risques d’effets indésirables pour la grossesse et l'enfant à naître, d’où la nécessité d'explorer d’autres pistes », explique Ivan Berlin. L’étude montre que des incitations sous la forme de bons d'achat délivrés pendant six mois à chaque consultation de suivi, conditionnées à l’arrêt du tabac, multipliaient par deux le niveau d'abstinence, « alors que la plupart des politiques de santé publique ont tendance à ne pas fonctionner chez les personnes les plus pauvres », rapporte Florence Jusot. « L’intérêt de limiter ce dispositif à la grossesse, c'est qu’il devient alors possible de cibler une population bien spécifique, que l’on peut suivre sur un temps donné et pour un coût limité », poursuit l’enseignante. Florence Jusot avance toutefois qu’il pourrait « être envisagé pour la prise de poids, pour certaines personnes qui ont de grosses comorbidités ». (Science & Vie, Lise Gougis, 04/2022)

Emmanuel Henry, professeur de sociologie à l’Université Paris-Dauphine-PSL, présente dans le cadre d’une interview son livre intitulé « La Fabrique des non-problèmes. Ou comment éviter que la politique s’en mêle ». Les « non-problèmes » sont les problèmes « réels, documentés, mais évacués du débat public », indique-t-il. C’est notamment le cas du Dieselgate, ajoute l’enseignant. Ce scandale, paru en 2014, « était un non-problème jusqu’à ce qu’il devienne visible aux yeux de tous », précise Emmanuel Henry. Cette invisibilité s’explique par le manque de ressources des victimes, et donc moins d’accès aux médias, explique-t-il. Le professeur ajoute par ailleurs que certaines entreprises créent de la controverse. Selon lui, les industriels « n’ont pas intérêt à ce qu’on mette en évidence les liens entre leurs produits et une pathologie ». Pour pallier au problème, Emmanuel Henry sollicite la mobilisation à l’action collective et au débat public. (XXI, Bruno Lus et Michel Henry, Printemps 2022)

Les cryptomonnaies ont un rôle à jouer dans la guerre en Ukraine. Ces monnaies numériques sont en effet une solution privilégiée permettant aux dons, qui affluent de toutes parts, de parvenir aux Ukrainiens. Depuis le 24 février 2022, environ 91 millions d’euros auraient été collectés par ce biais. Un site pour recevoir ces devises numériques a même été créé par le gouvernement ukrainien. Plus de 70 crypto-actifs y sont admis. La semaine du 14 mars 2022, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a « donné cours légal aux cryptomonnaies dans le pays ». Mais pour l’heure, ces devises numériques ne sont pas régies au contrôle de la banque centrale. Elles ne peuvent donc pas être utilisées comme monnaie d’échange quotidienne. Néanmoins, Hervé Alexandre, professeur à l’Université Paris Dauphine - PSL et président de la Chaire Fintech, estime que « la mesure a été prise dans l’urgence, il faut leur laisser le temps de s’organiser ». « Des technologies émergent pour en permettre l’usage de manière très simple », poursuit-il. (www.la-croix.com, Pierre-Henri Girard-Claudon, 24/03/2022)

Mis en place depuis 1976, l’heure d’été visait à permettre de réaliser des économies d’énergie en plein choc pétrolier en consommant notamment moins d’électricité. Anna Creti, professeure d’économie à l’Université Paris Dauphine - PSL, explique cependant dans une interview diffusée par France Bleu Mayenne que ces gains ont diminué dans le temps. « Aujourd’hui, on estime, en France », que le gain « est plus ou moins à 1 % de la consommation d’électricité globale », contre autour de 10 % en 1976, explique l’enseignante. « La raison, c’est qu’une partie de ces gains, qui en 1976 étaient beaucoup plus importants », a été absorbée par l’usage des moyens à basse consommation, ajoute-t-elle. (France Bleu Mayenne, Salma Haouach, 27/03/2022)

Selon Dominique Méda, professeure de sociologie et directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (Irisso) à l’Université Paris-Dauphine-PSL, l’invasion de l’Ukraine par la Russie est une « absolue catastrophe » pour l’ensemble des Terriens. Elle indique que ces derniers auraient pu au même moment décider de franchir une étape décisive dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si la guerre déclenchée par la Russie a complètement occulté la publication du rapport du GIEC, la sociologue estime néanmoins que cette crise peut aussi être porteuse de changements essentiels. En outre, Dominique Méda considère que « l’heure de la sobriété est venue ». « Il est grand temps de construire enfin une Europe forte : démocratique, autonome et sobre », insiste-t-elle. (Le Monde, Dominique Méda, 27-28/03/2022)

Dans une interview accordée à Libération, Benjamin Lemoine, chercheur au CNRS et à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (Irisso), Université Paris-Dauphine, auteur de l’ouvrage intitulé « La démocratie disciplinée par la dette », évoque notamment les conséquences de la guerre en Ukraine sur les niveaux de la dette européenne. Le conflit empêche « la volonté politique de retour à la normale visant un horizon de discipline budgétaire et se focalisant sur la soutenabilité de la dette », indique-t-il. En effet, la guerre en Ukraine a engendré le retour des aides publiques activées au plus fort de la pandémie, alors que les dettes ont augmenté à plus de 115 % du produit intérieur brut (PIB) en France. Cependant, l’assouplissement quantitatif est un « bazooka d’injection de liquidités sans discernement », estime Benjamin Lemoine. Par ailleurs, les instruments d’aide mis en place par les gouvernements creusent les inégalités, car « ils se refusent jusque-là à distordre la réalité de marché », poursuit le chercheur. (Libération, Anne-Sophie Lechevalier, 28/03/2022)

Afin de réduire leur dépendance au gaz russe, de plus en plus de pays envisagent de recourir davantage au charbon dans les prochains mois. « Sur le court terme, il y a deux phénomènes qui se contrebalancent : d'un côté, l'impératif de sécuriser l'approvisionnement du système électrique, y compris en mettant des options sur des centrales à charbon. De l'autre, l'effet de la hausse des prix (des énergies fossiles, ndlr) sur le pouvoir d'achat et la manière dont nos comportements vont devoir évoluer », a expliqué lors d'un échange avec la presse le 29 mars 2022, organisé par l'Association des journalistes de l'environnement, Patrice Geoffron, directeur du centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières à l’Université Paris Dauphine - PSL. Ainsi, « nous allons devoir regarder de plus près nos consommations de gaz, d'électricité et de produits pétroliers », a ajouté l'économiste. (www.latribune.fr, Juliette Raynal, 29/03/2022)

Albert David, professeur de management à l’Université Paris-Dauphine-PSL, a conçu avec un de ses collègues Sébastien Damart, un musée mobile rassemblant divers objets liés à l’histoire du travail. Le musée du management sera monté à l’Université Savoie Mont Blanc d'Annecy (Haute-Savoie) en mai 2022. Des chercheurs de l’Université Paris-Dauphine et de son Cercle de l’innovation, qui recense une dizaine d’entreprises partenaires, participent à l’enrichissement de la collection. « Le grand public peut la découvrir à travers un catalogue que nous avons mis en ligne. Plusieurs QR codes sont inclus pour accéder à des audioguides », explique Albert David(Aujourd’hui en France Économie, Charlotte Robinet, 29/03/2022)

Dans une chronique pour Libération, Anne-Laure Delatte, chargée de recherches au CNRS (Leda, Université Paris-Dauphine), explique que « la création d’une task force permettrait de mettre à mal les détenteurs des sociétés basées dans les paradis fiscaux et d’éviter que les mesures restrictives économiques imposées au régime de Poutine soient facilement contournées ». Selon l’enseignante, la guerre en Ukraine permet de dissimuler la propriété ultime des oligarques placés à l’étranger. Cette task force devrait ainsi suivre le même modèle que celle créée le 25 mars 2022 afin de réduire la dépendance au gaz russe, souligne Anne-Laure Delatte(Libération, Anne-Laure Delatte, 30/03/2022)

La guerre en Ukraine a entraîné une flambée inquiétante des matières premières. Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris Dauphine - PSL,président du cercle CyclOpe et de l’Observatoire de formation des prix et des marges des produits alimentaires, indique dans une interview accordée à Capital que cette « situation est exceptionnelle ». « La guerre éclate alors même que les cours avaient connu un extraordinaire rebond en 2021, après la pandémie », souligne-t-il. Tout en s’exprimant sur l’impact de ce conflit, Philippe Chalmin note que l’arrêt des exportations maritimes russes et ukrainiennes se traduit par une augmentation du prix du blé. « L’Europe, quasi autosuffisante, est protégée, mais la situation est aussi plus inquiétante pour les pays du bassin méditerranéen et d’Afrique subsaharienne, très gros importateurs », explique-t-il. Quant à la réduction de la dépendance de l’Europe au gaz russe, « la seule solution, ce serait d’importer le maximum de gaz liquéfié et de ne plus faire la fine bouche devant le gaz américain », estime le professeur. (Capital, Claire Bader, Éric Watez, 04/2022)