Candidater
Comprendre le monde,
éclairer l’avenir

En Inde, les femmes vivant hors des grandes villes sont au cœur des initiatives politiques et économiques, mais leur inclusion reste entravée par des normes sociales et des inégalités structurelles. Entre endettement accru, emploi précaire et espoir de changement, cet article analyse les progrès et les obstacles qui demeurent.

Introduction

À l'approche de la Journée internationale de la femme 2024, le Premier ministre indien Narendra Modi a organisé un événement inhabituel dans le cadre de la campagne qui a précédé l'élection législative nationale géante du pays (pour la chambre « Lok Sabha ») : il s’adresse le 6 mars à un public exclusivement féminin lors d'un rassemblement dans l'État du Bengale-Occidental, dans l'est du pays. M. Modi y déclare que les électrices constituent son bouclier contre les critiques formulées à l'encontre du gouvernement qu'il dirige depuis dix ans. Ces commentaires s'inscrivent dans le cadre de l'action ciblée de N. Modi - et de son gouvernement - auprès des femmes, qui représentent 49% de la population du pays.

Selon des estimations récentes fournies par le National Sample Survey Office indien (NSSO), environ 70% de la population féminine en Inde réside en milieu rural. La relation entre les mondes ruraux de ce pays et la condition féminine se manifeste ainsi à travers les dynamiques socio-économiques et culturelles qui influencent la vie des femmes de ces régions. 

Les femmes rurales en Inde sont souvent confrontées à des défis spécifiques : accès limité à l'éducation et aux services de santé, faible participation au marché du travail formel, et normes sociales restrictives qui entravent leur autonomie. L'inclusion féminine dans ces espaces est marquée par un fort engagement dans des activités agricoles non rémunérées et un secteur informel largement précarisé.

Qu'il s'agisse de la distribution de raccordements au gaz de cuisine en zones rurales, de l’accès à l’eau, ou de l'amélioration de la sécurité des femmes, l’action politique récente (du Bharatiya Janata Party - BJP) s’est logiquement présentée, sous la direction de N. Modi, comme le défenseur des intérêts des femmes indiennes en zone rurale. Les résultats des élections en juin 2024 réduiront finalement le pouvoir du BJP, qui n'obtiendra plus la majorité et devra désormais s’appuyer sur des alliés pour former un gouvernement. Malgré les efforts pour promouvoir l’autonomisation des femmes en Inde, les résultats depuis deux décennies restent en effet mitigés. 

Les avancées sont visibles dans certains domaines, comme l'accès à l’éducation des filles, mais l'accès à l'emploi rémunéré des femmes demeure faible et est même en déclin.

Vingt ans après l'introduction de nombreux programmes de microfinance et de soutien publics et internationaux, les avancées sont visibles dans certains domaines, comme l'accès à l’éducation des filles, mais l'accès à l'emploi rémunéré des femmes demeure faible et est même en déclin. Les femmes dalits en particulier (ex « intouchables ») sont lourdement endettées, de manière disproportionnée par rapport à leurs revenus et par rapport aux hommes. Ces dettes (en raison du microcrédit, mais aussi des prêts informels et des prêts financiers privés) sont principalement utilisées pour la reproduction sociale des familles. Ces difficultés persistent malgré un contexte politique où la question des inégalités de genre est de plus en plus débattue (Kalpana, 2016).

Nos recherches sur lesquelles repose cet article (Guérin et al., 2020 ; Di Santolo et al., 2024), menées sur plus d'une décennie dans une zone rurale du Tamil Nadu, révèlent la complexité du changement social et les effets ambigus des programmes d'empowerment des femmes. Elles proposent une conception large de l'autonomisation, englobant la matérialité, le pouvoir, les aspirations et les normes sociales. Ce texte revient sur notre méthodologie et le contexte de nos travaux, nos résultats sur les opportunités d'emploi des femmes et le poids de leur dette, et introduit une discussion sur des implications plus larges.

Méthode et contexte

Nos analyses s'appuient sur des méthodes mixtes. Des données de panel collectées en 2010, 2016-2017 et 2020-2021 auprès de 400 à 630 ménages nous ont permis de quantifier les changements dans le temps en matière d'emploi, d'éducation et d'endettement sous l'angle du genre. Notre recherche, qui s’effectue dans le cadre d’un observatoire des dynamiques rurales et des inégalités (ODRIIS) utilise des méthodes quantitatives et qualitatives telles que la statistique descriptive et l’économétrie, mais aussi l'immersion dans la vie locale, les récits de vie, le documentaire audiovisuel et les discussions de groupe. 

Le choix de la zone d'étude est particulièrement pertinent car le Tamil Nadu est l'un des États indiens les plus développés économiquement et socialement. La région (districts de Cuddalore et de Kallakurichi) a été choisie parce qu'elle présente plusieurs tendances clés dans l'État : une forte diversification des activités rurales, l'essor des centres commerciaux ruraux et un certain degré d'industrialisation, ainsi que diverses formes de transition agraire, englobant des villages périurbains et des villages qui restent largement agricoles.

Le Tamil Nadu a connu une forte croissance économique et une tradition d'intervention publique, avec un accent sur le développement rural. La modernisation agricole (révolution verte) des années 1960 et 1970, bien que bénéfique, a exclu les femmes, les petites exploitations, et les régions arides (Harriss-White et Janakarajan, 2004 ; Mencher, 1974). Face à l’augmentation des inégalités, des programmes de lutte contre la pauvreté ont été introduits au milieu des années 1970, mais l’attention portée aux femmes se limitait principalement à la réduction de la fécondité. 

En 2010, près de la moitié des ménages tamouls et un cinquième des femmes adultes étaient membres d’au moins un SHG

Ce n’est qu’à partir des années 1980 que des initiatives de soutien à l’emploi des femmes ont émergé, avec le lancement du programme de soutien à la formation et à l’emploi des femmes en 1986. Le microcrédit, devenu central dans les années 2000, a été initialement porté par les groupes d'entraide (Self-Help Groups - SHG), largement soutenus par les pouvoirs publics et les agences multilatérales. En 2010, près de la moitié des ménages tamouls et un cinquième des femmes adultes étaient membres d’au moins un SHG (Sa-Dhan, 2017).

Cependant, le microcrédit est désormais dominé par des acteurs privés à but lucratif, avec des taux d’intérêt élevés et une forte expansion du crédit à la consommation, les prêts ayant été multipliés par six au Tamil Nadu entre 2001 et 2009. Des sociétés financières de longue date s'intéressent désormais aux femmes rurales en tant que nouveau segment de marché. Les prêts sont approuvés rapidement, avec des taux d’intérêt annuels de 24 à 30%, et des taux de défaillance très faibles grâce à des mécanismes de pression sociale efficaces (dénonciation publique, non renouvellement des prêts).

Le gouvernement central et les États continuent de promouvoir des programmes sociaux, comme la loi sur la garantie de l’emploi rural (NREGA) de 2006 et des aides diverses pour les ménages. Ces politiques s’inscrivent dans une tradition d’interventionnisme public, visant à encourager l’épargne et à faciliter les transferts sociaux. Malgré cette prolifération de politiques et de programmes divers, l’impact sur l’emploi des femmes reste une question ouverte que nos données longitudinales sur plus de 10 ans cherchent à éclairer.

Une baisse tendancielle de l’emploi des femmes, mais pas partout

En Inde, la participation des femmes au marché du travail a chuté de 33,7% en 1991 à 27% en 2021 (données de la Banque mondiale). Ce taux d’activité des femmes est inférieur à celui d'autres économies émergentes comme la Chine, le Brésil et la Russie la même année (respectivement, 61%, 52% et 55%). L'Inde se rapproche ainsi d'une "ceinture de patriarcat classique" allant de l'Afrique du Nord au Bangladesh en passant par le Moyen-Orient (Kabeer, 2008).

Le Tamil Nadu rural reflète aussi le déclin de l’emploi agricole en Inde, où les femmes, surtout les Dalits, sont les plus touchées. Sur notre terrain, le déclin de l'emploi agricole des femmes est visible, et il montre surtout une reconfiguration des formes d’emploi : si la part des emplois agricoles décline chez les femmes, la part des emplois non-agricoles chez elles (salariées ou indépendantes) semblent augmenter légèrement ; ce qui fait que, globalement, le taux activité des femmes sur notre terrain rural du Tamil Nadu présente une légère croissance sur 10 années (de 65 à 71% entre 2010 et 2020). 

En 2010, 36% des femmes étaient sans emploi, une proportion qui chute à 23% en 2016

Les politiques ou les incitations encourageant l’activité féminine ont semble-t-il porté leurs fruits dans cet Etat du sud de l’Inde. En 2010, 36% des femmes étaient sans emploi, une proportion qui chute à 23% en 2016, et qui remonte à 29% en 2020 (une période marquée par la pandémie de COVID19). Pendant cette période, l'emploi agricole journalier a fortement diminué, surtout pour les femmes dalits, dont l'emploi comme coolies agricoles est passé de 34% à 24% en 2020. Bien que les femmes non-dalits aient également subi cette baisse, elles se sont mieux reconverties vers des emplois plus durables. 

La baisse de l'emploi précaire chez les castes moyennes et supérieures a été compensée par une hausse des emplois réguliers, tandis que les femmes dalits ont continué d'avoir un accès limité aux emplois permanents, puisque seulement 20% d'entre elles en occupent en 2020 (contre 25% et 40% des femmes de castes moyenne et supérieure, respectivement).

Le poids et la nature de la dette des femmes

En termes d'intensité de l'endettement, le montant moyen de la dette à partir de nos données est d'environ 150 000 roupies (plus de 1600 euros), ce qui représente plus d'une année de revenu, et ce montant a augmenté de 64% entre 2010 et 2020-21. L'augmentation est encore plus importante pour les castes supérieures. Or, ces dernières ont également des revenus beaucoup plus élevés que ceux des Dalits. Les femmes se distinguent financièrement par leur capacité à négocier des crédits et à gérer des dettes malgré leurs maigres revenus. 

Nos données montrent que si les femmes ont autant de chances que les hommes de recourir au crédit, elles s'endettent ainsi beaucoup plus lourdement en termes relatifs : les emprunteuses s'endettent à hauteur de neuf fois leur revenu annuel en moyenne, contre trois fois pour les hommes (Guérin et al, 2020). Leurs crédits sont principalement utilisés à des fins non productives, pour lisser les dépenses de consommation et pour la reproduction du ménage, notamment pour les dépenses de mariage (Guérin et al., 2024). Non seulement cela est vrai pour les microcrédits, mais les femmes qui ont eu recours au microcrédit sont plus endettées que les autres emprunteurs. 

L'endettement beaucoup plus important des femmes, qui découle de leurs responsabilités en matière de reproduction du ménage, soulève la question cruciale de l'aide financière apportée par les hommes.

Nos statistiques descriptives et multivariées suggèrent en outre que les femmes ont tendance à être plus endettées dans les ménages pauvres et dalits (Reboul et al., 2021). Cet endettement reflète à la fois des facteurs économiques (les ménages pauvres ont davantage besoin de l'endettement féminin à des fins de survie) et des normes sociales (les femmes dalits ont historiquement de plus grandes responsabilités financières).

Les différences dans le montant des prêts découlent également des différences dans les objectifs d'emprunt et dans l'utilisation des prêts. La moitié des emprunteuses ont contracté au moins un prêt pour faire face aux dépenses quotidiennes (notamment la nourriture), contre un tiers des hommes. En moyenne, 40% de la dette totale des femmes a été contractée à cette fin, soit le double de celle des hommes. En revanche, les hommes sont principalement ceux qui investissent dans des actifs productifs, représentant 83% des prêts.

L'endettement beaucoup plus important des femmes, qui découle de leurs responsabilités en matière de reproduction du ménage, soulève la question cruciale de l'aide financière apportée par les hommes. Nos données suggèrent que la mise en commun et le partage des dettes au sein du ménage sont loin d'être la norme. Pour la grande majorité de prêts principaux, l'emprunteur a déclaré ne pas recevoir d'aide au remboursement (que ce soit de la part de son conjoint, de ses enfants ou d'autres personnes). Enfin, le fait de contracter des dettes pour rembourser d'autres dettes doit être considéré comme un indicateur de difficultés financières. Il s'avère que 22% des emprunteuses ont utilisé au moins une partie de leurs crédits pour rembourser d'autres crédits, contre seulement 9% des hommes.

Un rôle structurant et pesant pour les femmes dans la reproduction sociale

La situation de l'emploi des femmes en Inde rurale, en particulier parmi les Dalits, présente des contradictions profondes malgré les efforts politiques visant à leur inclusion (tels que le NREGA). Alors que divers programmes étaient censés favoriser l'emploi féminin, les taux d'activité stagnent ou diminuent, notamment chez les Dalits. Ces femmes, lourdement endettées, utilisent principalement les microcrédits pour des dépenses de consommation plutôt que pour des activités productives. 

Les barrières à l'entrepreneuriat sont multiples, incluant la régulation des marchés, la discrimination, les barrières à la mobilité, la limitation du réseau touchant particulièrement les Dalits et les femmes (Guérin, Lanos, Michiels, Nordman, Venkatasubramanian, 2017). En conséquence, les promesses de création d'emplois par le microcrédit ne se sont pas matérialisées (Guérin, D'Espallier, Venkatasubramanian, 2015).

L'endettement, loin d'être un levier d'autonomisation, renforce souvent le rôle des femmes dans la gestion des finances familiales, sans pour autant améliorer leur condition économique. Certaines femmes tirent parti de cet accès au crédit pour gagner en influence au sein du foyer, mais beaucoup d'autres se retrouvent piégées dans un cycle de surendettement, subissant stress, perte de confiance et tensions familiales, comme en témoignent Vijaya et Lakshmi, deux femmes dalits à deux générations d’écart, issues du même village et qui retracent leur parcours de vie dans un documentaire ethnographique (Nordman, 2024). 

L'endettement, loin d'être un levier d'autonomisation, renforce souvent le rôle des femmes dans la gestion des finances familiales, sans pour autant améliorer leur condition économique.

Pour ces femmes, la gestion des finances du ménage nécessite un effort constant d'entretien des relations pour construire et maintenir la confiance (Hilger & Nordman, 2020). L'amélioration de l'éducation a également conduit à des disparités accrues entre castes, avec des conséquences ambivalentes sur l'emploi des femmes, notamment une reconfiguration de l’emploi salarié. Le déclin de l'agriculture et l'évolution vers une économie non agricole, exigeant souvent une mobilité que peu de femmes rurales possèdent ou obtiennent facilement une fois mariées (Nordman, 2024), ont manifestement contribué à la baisse de l'emploi salarié chez les Dalits. 

D’autres analyses qualitatives révèlent une « féminisation du foyer », où de nombreuses femmes dalits refusent désormais des emplois subalternes auprès des castes supérieures, préférant se consacrer à la gestion financière du ménage (Reboul et al., 2019 ; Guérin et al., 2020). Cette « housewifization » (Mies, 1989) ne signifie pas un repli sur l'espace privé, mais une redéfinition du rôle des femmes, souvent impliquées dans des activités publiques grâce aux ONG et programmes sociaux. Cependant, ces gains de liberté sont ambigus et s'accompagnent souvent de tensions familiales accrues (Anandhi, Jeyaranjan, Krishnan, 2002).

En conclusion, bien que des politiques de microcrédit et d'inclusion sur le marché du travail en zones rurales aient été mises en place, elles n'ont pas suffi à transformer la situation des femmes, en particulier des basses castes. Si cet ensemble de mesures de transfert social a sans aucun doute contribué à la reproduction sociale de la famille en Inde depuis les années 1990, en aidant les femmes à remplir le rôle qui leur est dévolu, plusieurs observateurs ont conclu qu'elles servaient principalement de filet de sécurité. 

Les dépenses publiques, liées aux mesures de transfert social, sont en effet allées de pair avec la marchandisation des services de base tels que l'éducation, la santé publique, l'eau et l'assainissement (Kapur and Nangia, 2015), et une informalisation croissante des emplois dans le secteur des services (c’est-à-dire sans protection sociale), tant pour les hommes que pour les femmes (Kannan, 2019). Les normes patriarcales demeurent toujours un obstacle majeur, limitant l'accès des femmes aux ressources matérielles et à l'autonomie (Agarwal, 1994). Le mouvement des Self-Help Groups (SHG) n'a pas atteint son potentiel de transformation sociale, en partie à cause de son exclusion des hommes et de la standardisation de ses pratiques (Nair, 2016). 

Nos recommandations pour une véritable autonomisation des femmes passent par l'adaptation des politiques aux réalités locales et la promotion d'une action collective inclusive (c’est-à-dire incluant les hommes), prenant en compte les identités et aspirations locales (Guérin et al., 2020). Toutefois, les objectifs de développement durable actuels, axés sur l'inclusion des femmes dans le marché et la privatisation des initiatives, laissent peu de place à ces approches nuancées et collectives.

Notes & Références

  • Agarwal, B. (1994). A field of one’s own: Gender and land rights in South Asia. Cambridge, MA: Cambridge University Press.
  • Anandhi, S., Jeyaranjan, J., Krishnan, R. (2002). Work, caste and competing masculinities. Economic and Political Weekly, 37(43), 4397–4406.
  • Di Santolo, M., Guérin, I., Michiels, S., Mouchel, C., Natal, A., Nordman, C. J., Venkatasubramanian, G. (2024). A Decade in Rural Tamil Nadu: Socio-Economic, Labour and Migration Trends from an Original Longitudinal Household Survey. Economic & Political Weekly, 59(43), October 26.
  • Guérin, I., D’Espallier, B., & Venkatasubramanian, G. (2015). The Social Regulation of Markets: Why Microcredit Fails to Promote Jobs in Rural South India. Development and Change, 46(6), 1277–1301.
  • Guérin, I., Michiels, S., Nordman, C.J., Reboul, E., Venkatasubramanian, G. (2020). There Has Been No Silent Revolution: A Decade of Empowerment for Women in Rural Tamil Nadu. In Advances in Women’s Empowerment: Critical Insights from Asia, Africa and Latin America, Díaz, A.O. and Ochman M. B. (Eds), Emerald Publishing, Chapter 8, pp. 183-200.
  • Guérin, I., Natal, A., Nordman, Venkatasubramanian, G. (2024). For Money Can’t Buy Me Love? The Political Economy of Marriages Over Two Decades in Tamil Nadu, South India. Contemporary South Asia, à paraître.
  • Harriss-White, B., Janakarajan, S. (Eds.). (2004). Rural India facing the 21st century: Essays on Long Term Change and Recent Development Policy. London: Anthem South Asian Studies.
  • Hilger, A., Nordman, C. J. (2020). The Determinants of Trust: Evidence from Rural South India. IZA Discussion Paper 13150. IZA (Institute of Labor Economics), Bonn.
  • Kabeer, N. (2008). Mainstreaming Gender in Social Protection for the Informal Economy. London: Commonwealth Secretariat.
  • Kalpana, K. (2016). Women, Microfinance and the State in Neo-liberal India. New-Delhi: Routledge.
  • Kannan, K. P. (2019). Interrogating Inclusive Growth: Poverty and Inequality in India. New-Delhi: Routledge.
  • Kapur, D., Nangia, P. (2015). Social Protection in India: A Welfare State Without Public Goods? India Review, 14(1), 73–90.
  • Mencher, J. P. (1974). Conflicts and Contradictions in the ‘Green Revolution’: The case of Tamil Nadu. Economic and Political Weekly, 309–323.
  • Mies, M. (1989). Housewifization International: Women and the New International Division of Labour. London: Zed Books.
  • Nair, T. S. (2016). In pursuit of an inclusive finance-scape in India: Changing course, shifting goals. In Social Development Report 2016, New Delhi.
  • Nordman, C. J. (2024). One Side of the Road. Long-métrage documentaire (86 minutes). Productions: Butternut Productions (Lyon), IRD Audiovisuel (Bondy). Sélections officielles à Ethnografilm 2024 (Paris), India International Film Festival of Boston (USA, Best documentary award) ; Bande annonce.
  • Reboul, E., Guérin, I., & Nordman, C. J. (2021). The Gender of Debt and Credit: Insights from Rural Tamil Nadu. World Development, 142(105363).
  • Sa-Dhan. (2017). The Bharat Microfinance Report 2017. New-Delhi: Sa-Dhan.

Les auteurs